Et au bout du tunnel, une formidable lumière. Un feu d’artifice de joie pour une équipe de France qui était 20.000 lieux sous l’océan Pacifique à la veille de l’ouverture des championnats du monde le 28 mai dernier. Car oui, Pauline Ado estqualifiée pour les JO 2021, Joan Duru est champion du monde et la France décroche aussi le titre mondial par équipes !
Qui l’eut cru il y a dix jours. À 50 jours des Jeux Olympiques, les Bleus envoient un signal fort en dominant le Japon et le Portugal au classement général.
Exceptionnel très fière de toute l’équipe et bravo tout particulier à Joan Duru, champion du monde ⭐️ Félicitations https://t.co/VS3uto52ZO
— Roxana Maracineanu (@RoxaMaracineanu) June 7, 2021
Joan Duru (32 ans), finaliste malheureux à Biarritz en 2017, remporte cette fois-ci le titre individuel. Jérémy Florès (33 ans), champion du monde en 2009, monte sur le podium.
Après cette dernière étape de qualification pour Tokyo-2020, on connaît (enfin) les 40 surfeurs qui participeront fin juillet à la première épreuve de surf olympique à Chiba (Japon). Ils sont issus de 17 nations et parmi eux, 4 Français : Johanne Defay, Pauline Ado, Jérémy Florès et Michel Bourez. Malgré son titre mondial, Duru ne sera pas du voyage au Japon.
Stéphane Corbinien, directeur de la performance du surf français et team manager au Salvador
« Avec deux athlètes positives au Covid, on a même cru qu’on allait être éliminés sans pouvoir commencer la compétition. On a vécu un début de championnats catastrophique. On sait que le Covid fait partie des scénarios possibles pour une équipe de France et, nous, on se l’est pris « en pleine gueule » dès le début. Notre leitmotiv a été de garder la tête froide, d’être lucides. En se disant : « Ce qui ne te tue pas, te rend plus fort. » Voilà ce qu’a été la construction de notre chemin jusqu’à la qualification de Pauline Ado, notre objectif principal en venant ici, et l’obtention du titre mondial des nations avec la victoire de Joan Duru. »
Jérémy Florès : « On envoie un signal fort à deux mois des JO ! »
Championne du monde à la maison à Biarritz en 2017, la France a cette fois dominé 50 nations à deux mois des premiers Jeux Olympiques de l’histoire du surf. Elle a surtout battu l’armada japonaise qui rêve d’or sur ses plages fin juillet. Dans un combat final entre Français et Nippons, les titre sont revenus aux Bleus.
Après une semaine forte en émotions, les « vrais-faux tests positifs » et la blessure de Michel Bourez, les Bleus ont écrit un nouveau chapitre de l’histoire du surf en allant au charbon lors de la 8e et dernière journée de ces Mondiaux. Et tout s’est joué au cours de la 306e série des championnats du monde… Trente minutes pour sortir en vainqueur ou pour regarder le Team Japan brandir le trophée de meilleure équipe au monde. Joan Duru et Jérémy Florès d’un côté, Kanoa Igarashi et Hiroto Ohhara de l’autre.
Jérémy Florès, médaille de bronze et capitaine de l’équipe de France
« Je suis tellement heureux pour Joan (Duru). Il le mérite tellement avec tous les entraînements qu’il fait. Joan, c’est une machine de guerre. Il s’est parfaitement préparé pour ces Mondiaux. Je m’en voulais dans l’eau, je pensais que ma troisième place n’allait pas suffire pour le titre par équipes. C’est un sacré exploit qu’on réalise avec toutes les équipes qu’il y avait et ce sacré niveau. On nous a demandé de venir ici alors qu’on a un programme très chargé après 3 mois non-stop en Australie. On a vu les Brésiliens s’en aller. Nous, on a décidé de rester. On n’est pas comme ça nous. On envoie un sacré message à deux mois des Jeux Olympiques. On n’est pas là pour rigoler. On peut aller chercher des médailles au Japon. J’ai personnellement retrouvé du rythme durant ces Mondiaux. »
Duru règle la finale avec deux formidables droites…
Le duel a pourtant tourné court quand Duru a envoyé deux énormes scores sur ses deux premières vagues (7,67 et 7,27), prenant rapidement la tête de la finale pour ne jamais la lâcher. Derrière, Florès et Igarashi étaient au coude à coude. Le Réunionnais pensait avoir fait la différence avec cette gauche martyrisée backside (7,27) mais le Japonais trouvait, encore, deux longues droites pour s’intercaler à la deuxième place. Heureusement pour le clan français, Ohhara, tout juste qualifié pour les JO après s’être hissé en finale une demi-heure plus tôt, était à côté de sa planche et n’est jamais venu inquiéter le capitaine des Bleus.
Après avoir vécu les 120 secondes les plus longues de sa carrière, Joan Duru pouvait enfin brandir le poing. Lésé il y a quatre ans quand le Mexicain Johny Corzo était venu lui souffler le titre qui aurait dû lui revenir sur la Grande Plage de Biarritz, il a cette fois été jusqu’au bout de son rêve.
« C’est énorme, je ne réalise pas, je suis trop content d’avoir gagné, soufflait-il peu après avoir été happé par tous ses coéquipiers. Je suis parti de loin, j’y ai été petit à petit, et je me suis senti de mieux en mieux pour finir en beauté. Franchement, j’ai juste surfé série après série. Je n’ai pas pensé à ce moment. »
… même s’il revient pourtant de très loin !
Revenant sur cette finale idéale, (qu’il a tout de même rejoint après avoir été versé en finale des repêchages le matin même), le Landais assure « ne pas avoir vu le temps passer ! J’ai vraiment compris que j’étais en tête à 10 minutes de la fin. Ça a été compliqué à gérer tactiquement. J’étais quand même en finale face à Jérémy et Kanoa (Igarashi), deux des meilleurs surfeurs au monde. J’ai surfé un peu les gauches mais j’ai préféré rester sur les droites car je me savais meilleur backside. Je ne voulais pas gêner Jérémy non plus car je voulais qu’on fasse 1 et 2. A la fin, il n’y a plus eu de vagues. Hallucinant. »
Blessé lors de sa dernière année sur le CT en 2019 et rétrogradé sur le WQS, Duru a perdu son sponsor en 2020 quand la pandémie a frappé.
« Il n’y avait plus de compétition, je n’avais plus de motivation. Et puis en début d’année, je retrouve un sponsor, les compétitions reprennent et je gagne ces Mondiaux ! Je veux remercier toute ma famille, mes grands-parents, ma mère, mon père qui a été champion du monde lui aussi. Et surtout Maud (Le Car, sa compagne, Ndlr) qui s’est blessée et qui aurait pu être là. J’ai gagné pour elle ! »
Pauline Ado s’arrête avant la finale
Qualifiée la veille pour les JO, la Française Pauline Ado a très bien surfé sa demi-finale de repêchages en ouverture de la matinée avant d’accuser le coup physiquement en jetant ses dernières forces dans une finale de repêchages réglée par l’Australienne Sally Fitzgibbons en route pour le troisième titre mondial de sa carrière après ceux de 2008 et 2018. Mais l’essentiel était ailleurs, merci pour tout Pauline !
Grâce aux performances de ses surfeuses Yolanda Sequeira et Teresa Bonvalot, respectivement deuxième et troisième, le Portugal monte sur le podium des Mondiaux.
Pauline Ado, 6e mondiale et qualifiée pour les JO
« L’objectif était la qualification. Quand on arrive au jour final, on a envie d’aller jusqu’au bout. J’ai essayé de m’engager mais je suis beaucoup tombée. Je pense qu’il y avait pas mal de fatigue de la semaine qui a joué dans ma finale de repêchages. Je retiens surtout la qualification et le titre mondial par équipes. Le bilan est hyper positif. »
Les championnats du monde de l’ISA viennent boucler un très long processus de qualification entamé en avril 2019 avec la première étape de la saison du Championship Tour.
Après la saison de CT, les PanAmerican Games, les Mondiaux 2019 au Japon et ceux de 2021 au Salvador, on connaît donc (enfin) les noms des 40 surfeurs qualifiés pour les Jeux Olympiques de Tokyo (25-28 juillet). Ils sont issus de 17 nations et, aux côtés des plus grands noms du surf mondial, on aura plaisir à retrouver des surfeurs moins connus mais de grand talent, à l’image de l’Allemand Leon Glatzer, 5e des Mondiaux salvadoriens, de l’Indonésien Rio Waida ou encore de la Costaricaine Leilani McGonagle.
Alors que les Championnats de France reviennent dès vendredi sur Biarritz, retour il y a 6 ans jour pour jour en arrière. Le 25 octobre 2016, le Landais décrochait en terres biarrotes, le titre pour la 3e fois de sa carrière.
Et pour ceux qui ont lu l’article de la WSL : aucune photo de Joan ni de l’équipe de France victorieuse…. Hallucinant ! Un bel exemple de choix éditorial. l’objectivité de la WSL………………
Et pour ceux qui ont lu l’article de la WSL : aucune photo de Joan ni de l’équipe de France victorieuse…. Hallucinant ! Un bel exemple de choix éditorial. l’objectivité de la WSL………………
Et porquoi JD n’est pas qualifié pur les JO?