Il aura fallu six ans pour que la
compétition revienne en grande pompe. Sur ce slab breton, les
meilleurs rideurs internationaux et locaux se sont affrontés dans
des conditions solides. Si la première journée, réservée au tour 1, avait permis aux bodyboardeurs de se lancer dans les plus grosses
vagues jamais surfées sur le spot, la seconde journée, plus clean,
réservait certaines des plus belles.
Pierre-Louis Costes, back to back
Tenant du titre à son arrivée, et
tenant du titre à son départ. PLC repart vainqueur de cette
édition, non sans avoir joué des coudes jusqu’en finale pour
assurer sa place sur la première marche du podium. Une victoire qui
fait plaisir selon lui, d’autant plus au vu du « professionnalisme
de cette compétition » alors que nombre des meilleurs rideurs
de la discipline étaient présents.
Dans de grosses conditions, le
champion du monde a eu des difficultés à « se remettre dans
le bain ». Sur la première journée, il peine d’abord à se
mettre dans sa série, alors qu’ils sont les derniers chargeurs à se
mettre à l’eau, sur une marée descendante qui complique la vague Annaëlle, déjà capricieuse. « J’ai vraiment fait le compétiteur pour
essayer d’avoir deux vagues et avoir les quatre points »
explique t-il.
Une stratégie qui évolue en finale, « quand il
faut tout donner », où le pro sortira les backflips, et
prendra bien plus de vagues que ses concurrents (13 au total). Son
top score, un 9 points sur un backflip abouti, lui permettra de
prendre une avance confortable et de gagner en confiance après
quelques rollos trop à l’extérieur de la dalle sur les vagues
précédentes. « C’est facile de s’éjecter car la section est
quand même assez grosse, mais le replaquage c’est toujours la partie
la plus dure, et c’est passé » détaillait-il au sujet de sa
manœuvre dans le debrief live d’après session.
Deux autres français en tête
Dans cette finale de 45 minutes où le
spectacle était au rendez-vous, Yann Salaün (2e) et Jeremy Arnoux
(4e) se sont aussi illustrés, face à PLC et au Canarien Lionel
Medina (3e), vainqueur du Fronton King 2020.
Salaün, le local de
cette finale et double champion de France, a notamment mis la
pression au vainqueur avec deux vagues notées au-dessus de 7, alors
que ce dernier n’avait encore qu’un back-up à 4.5. En effet dans le
rythme après deux vagues rapides, il revient au score avec une
première vague scorée 7.33, qui sera suivie par un beau back-up à
7.47, le propulsant en première place : « j’étais
sur-content dans l’eau, il restait même pas 10 minutes ».
Cependant conscient du palmarès face à lui, le Breton savait que
rien n’était joué et a espéré la bombe pour prendre le score. La
bombe, « la vague de la victoire », est arrivée en fin de
heat. C’est finalement Lionel Medina qui s’y est engagé, mais le
Canarien n’a malheureusement pas pu conclure. Avec une première
vague à 7, il aurait pu prendre la première place en cas de
réussite.
Avec un doublé à 6.33, Jeremy Arnoux, deux fois
vainqueur auparavant, termine à 0.4 points de la troisième place.
Rideur ayant pris le moins de vagues sur la série (6), le temps lui
a finalement manqué pour scorer les bombes qu’il espérait à l’eau.
Stephanos Kokorelis et Irwin Cloarec
également récompensés
À l’issue de la compétition, les
prestations du Portugais et du Breton ont aussi été récompensées.
Steph Kokorelis, 5e au classement général, a raté de peu sa place en
finale. Alors qu’il avait obtenu au round 2 le même nombre de points
que Salaün et Arnoux, le total de ses meilleures vagues sur les deux
journées n’a pas suffit à le faire basculer dans le quatuor de tête. Il reçoit à
l’issue de la compétition un titre honorifique pour son solide
engagement global.
Dans un autre registre, c’est à Irwin Cloarec
qu’est attribué le titre non-moins réputé du plus gros wipeout.
Dans un engagement certain, et alors qu’il a la priorité, il se
lance dans une bombe épaisse malgré un positionnement pas idéal.
Résultat, un haut-bas spectaculaire, un tour dans la machine et un
leash pété. Le temps aussi de marquer dans ses souvenirs une vision à l’envers de la lèvre en pleine chute autour de lui.
Heureusement pas de casse pour le rideur qui a tout de
même touché la dalle du dos et de la tête. En récupérant une autre board insuffisamment waxée en cours de heat, il ne parviendra plus
ensuite à revenir dans sa série, faute de matériel adéquat sur ce
spot qui ne pardonne pas.
Un retour en grande pompe
Les plus grosses vagues jamais vues et
surfées sur le spot, la présence « comme promis » de
nombre des meilleurs de la discipline et une organisation saluée par
tous. Pour son retour attendu, le Pride Annaëlle Challenge a tenu
ses promesses. Si pour certains c’était une réelle mission de
rejoindre le point nord de la Bretagne, le jeu en a valu la
chandelle. Sur ce slab aussi esthétique qu’atypique, les Bretons ont reçu comme il se doit ceux qui font aujourd’hui vivre le bodyboard.
Quelques photos en plus de la compétition
> Par Maia
> Image à la une : © Viezzer / Annaëlle Challenge
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