La Réunion : l’appel de l’océan plus fort que la peur
« Le risque est toujours présent, j'en suis conscient, mais je suis né ici et j'ai grandi avec la mer et ça, on ne peut pas me l'enlever. »
14/12/2021 par Rédaction Surf Session
Pablo Gonçalves est un surfeur réunionnais. Il doit tout à son île, aux montagnes qu’elle abrite et à l’océan qui l’entoure. Cet endroit a permis au jeune surfeur de se construire une identité et c’est dans l’omniprésence de l’océan qu’il puise sa plus grande énergie. Élevé aux vagues de la Réunion, son surf est fluide et affûté, mais comme tous les surfeurs de sa génération et des suivantes, il est victime de la crise requin.
C’est une période sombre pour l’histoire de l’île et pour ses habitants. Comme beaucoup, Pablo ressent un grand vide lorsque l’océan lui échappe. Même s’il trouve du réconfort en s’enfonçant dans la nature insulaire riche et épaisse, l’appel de l’océan est trop fort pour lui, bien plus fort que la peur. Le Réunionnais est conscient du risque qu’il encourt en allant à l’eau mais la liberté et l’énergie qu’il trouve dans l’océan l’attirent vers lui.
« Le risque est toujours présent, j’en suis conscient, mais je suis né ici et j’ai grandi avec la mer et ça, on ne peut pas me l’enlever. »
Très attaché à la culture et aux traditions de sa terre natale, Pablo a décidé de faire de la cuisine son métier : « Le surf et la cuisine sont mon essence du quotidien, sont ce qui me relie au mysticisme de mon île. »
Il met en lumière les liens qui existent entre ses passions : le surf, la nature, l’océan, la cuisine… Toutes ces choses sont indissociables de son île, gravitent autour de lui, lui donnent de l’énergie et participent à son bien être. Être proche des éléments, prendre soin de soi et des autres, bien se nourrir et partager, c’est cela qui constitue l’essence même de son existence.
Depuis une dizaine d’années maintenant les surfeurs réunionnais sont régulièrement privés de l’accès à l’océan et tous espèrent pouvoir retourner à l’eau comme avant. Les attaques font régulièrement la une des journaux, les spots ouvrent et ferment à tour de rôle, des dispositifs de protection sont testés et mis en place. Cela a poussé certains surfeurs, souvent à contre coeur, à quitter leur île pour d’autres côtes, mais ils sont quelqu’uns comme Pablo à prendre le risque de continuer à faire ce qu’ils aiment le plus là où ils ont grandi.
Tien bo nou larg pa !