Pharrell Williams sur le point d’ouvrir sa piscine à vagues
Le chanteur et producteur américain serait à l'initiative de la construction d'un surf park XXL à Virginia Beach, d'où il est originaire.
12/07/2021 par Rédaction Surf Session
Vous étiez au courant ?
Quelques temps avant la date d’Indépendance du pays, le 4 juillet dernier, la ville balnéaire de Virginia Beach (Virginie) a dépensé 2,8 millions de dollars dans l’achat d’un terrain destiné à la construction d’un complexe immobilier géant. Et devinez quoi ? Il accueillera en son centre une piscine à vagues. Le natif de cette ville de Virginie, à la fois initiateur et partenaire du projet, ne vous est peut être pas inconnu. Il s’agit en effet du chanteur et producteur Pharrell Williams.
Petit retour en arrière pour bien comprendre ce projet qui ne date pas d’hier.
En décembre 2019, après un an de négociations, le conseil municipal de Virginia Beach a passé un accord avec le groupe immobilier Venture Realty Group pour le développement d’ « Atlantic Park », un surf park géant, sur le front de mer. Un projet qui à l’époque déjà se voulait « innovant et créatif », destiné aux locaux et aux touristes et dont le but assumé serait de « stimuler le développement économique de la ville ».
A l’époque il était dit que le parc sera construit autour d’une piscine à vagues, réalisée selon la technologie développée par l’entreprise espagnole Wavegarden, technologie déjà existante en Espagne, au Royaume-Uni et en Australie. Le début des travaux était à ce moment là prévu pour la fin de l’année 2021 et le parc devait ouvrir ses portes en 2023 ou 2024.
Presque un an après, en octobre 2020, les promoteurs ont finalement obtenu les financements nécessaires au lancement des travaux. Depuis le début, les investisseurs et la ville semblent travailler main dans la main pour mener à bien ce projet d’une valeur de 325 millions de dollars. Le site destiné à accueillir le parc représente lui plus de 40 000 mètres carrés de terrain. Il s’agit d’un des derniers espaces « vides » de cette région très développée de la côte Atlantique…
Le parc accueillera commerces, restaurants, bureaux, appartements, parking de 2 000 places et une salle de spectacle. Tout devrait s’articuler autour de la piscine en forme de diamant, pour le plus grand bonheur des résidents et des touristes. Sont mécontents notamment, ceux qui vivent à proximité du futur chantier craignant le bruit et la circulation à venir. Ils semblent davantage inquiets de voir leur confort troublé que de l’empreinte écologique (désastreuse) qu’une telle construction pourrait entraîner.
L’intégration d’une piscine Wavegarden au sein d’un tel projet immobilier est une grande première. Comme ses semblables européenne, elle devrait produire 1 000 vagues par jour, autant de droites que de gauches, aptes à accueillir plusieurs surfeurs en même temps.
Et il suffit de se rendre sur le site internet créé par Venture Realty Group pour avoir un aperçu du futur « surf park ». Des slogans aguicheurs, destinés à faire rêver les futurs clients potentiels, nous y accueillent : « place where summer never ends », « endless surfing », « there’s a new wave breaking in Virginia Beach »… Atlantic Parky est présenté comme le futur paradis des surfeurs.
Mais un surfeur est-il vraiment « au paradis » lorsqu’il surfe une vague artificielle, entouré d’immeubles, de voitures et de commerces ? On entend ici par surfeur cet amoureux inconditionnel de l’océan dont la vie est rythmée par la présence ou l’absence de vagues. Introduit au coeur d’un pareil temple de la consommation, le surf ne devient-il pas lui même un objet de consommation ?
Les images de synthèse publiées sur le site du groupe immobilier nous montrent ce à quoi pourrait ressembler le complexe une fois terminé. Cela fait étrangement penser à ce que l’on connait de villes comme Dubaï, qui se sont développées sans conscience éthique ni environnementale.
Quoique l’on pense des piscines à vagues, ici, elle semble prendre une dimension nouvelle. Elle devient une véritable attraction touristique au même titre que les parcs d’attractions. Le visiteur pourra autant s’acheter une nouvelle paire de chaussures, que prendre une vague ou manger au restaurant. Si certains n’imaginent pas le surf hors de son cadre naturel originel, d’autres en revanche sont attachés au progrès technique et au profit économique. La vie est ainsi faite.
Chose assez surprenante, Virginia Beach se situe au bord de l’océan Atlantique, à proximité de plusieurs spots tels que 1st Street Jetty, Croatan ou Camp Pendleton.
Autre point important, il serait intéressant de connaitre l’avis de Kelly Slater sur le projet en cours. On ne l’imagine pas totalement ravi de la future présence d’un surf park non estampillé KSWaveCompagny sur le sol américain qui pourrait venir concurrencer son Surf Ranch californien. Alors qu’en France le projet de Sevran (notamment) a officiellement été abandonné il y a quelques semaines, de l’autre côté de l’Atlantique, c’est l’effet inverse.