Surfeur écolo, surfeur responsable ou surfeur éco-friendly… Les terminaisons sont nombreuses, leur sens, pas toujours clair.
Si on sait que le surf, dans son essence, n’est pas un sport 100% respectueux de l’environnement (matériel issu de la pétrochimie, mode de vie centré autour du voyage, piscines à vagues…) il semble que le surfeur, ce citoyen amoureux de la nature, ait un rôle à jouer dans sa préservation, et la volonté de l’exercer.
Pour le démêlage de jargon, direction le dictionnaire. On y apprend que l’écolo, c’est celui « qui prend en compte le respect de l’environnement et du développement durable« . Le responsable, c’est celui « qui mesure les conséquences de ses actes« . L’éco-friendly (ou éco-responsable en français), c’est celui « qui s’efforce de respecter la nature et l’environnement au maximum« .
Une simple question de nuances alors ?
Je t’aime… un peu. Le surfeur responsable
Mesurer les conséquences de ses actes, c’est avoir conscience que ses actions n’impactent pas que soi. La suite logique, c’est donc d’agir en fonction de cette prise de conscience, en évitant de faire n’importe quoi. C’est aussi repenser sa façon de voyager !
Par exemple, une fois conscient que le plastique représente un fléau pour les océans, le surfeur responsable évite de laisser son emballage de wax s’envoler sur la plage. Une fois usagée, cette même wax (souvent polluante car issue de la pétrochimie) finira à la poubelle et non par terre en pleine nature.
Et parce que le réchauffement climatique est bien réel, le surfeur responsable ne laisse pas tourner son moteur en discutant avec les potes au moment de quitter le parking (ni même avant pour réchauffer l’habitacle). Au contraire, il prend plutôt le temps de débriefer au calme (et avec un bonnet si besoin). C’est plus agréable, et ça évite de prendre part à l’effet boule de neige climatique (vulgarisé ci-dessous) :
émissions de CO2 (gaz à effet de serre) >> réchauffement climatique >> fonte des glaces >> montée des eaux et océans qui étouffent.
Dans le même ton, le surfeur responsable privilégie le vélo dès que possible, s’appuie sur les webcams pour conduire vers le bon spot du premier coup, covoiture avec ses potes et oublie l’existence de la clim (qui augmente considérablement la consommation et l’indice de pollution d’un trajet).
Sur place, il respecte toujours les dunes et les milieux naturels en empruntant les sentiers tracés, même s’ils n’arrivent pas directement au pied du spot.
S’il se rince chez lui, le surfeur responsable opte aussi pour une douche courte et une bassine remplie d’eau pour rincer son matos, afin de réduire sa consommation et économiser l’eau potable.
Je t’aime… beaucoup. Le surfeur écolo
Prendre en compte le respect de l’environnement et du développement durable, c’est commencer à agir par des actions plus concrètes vis-à-vis de celui-ci. Au-delà du fait d’avoir conscience de ses actes, le surfeur écolo s’évertue à rendre ses actions durables. Par définition, il répond donc à ses besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs (rapport Bruntland 1987).
Pour respecter l’environnement activement, les gestes sont finalement nombreux, et accessibles.
Premier pas : réduire sa consommation de plastique au quotidien, pour lutter contre le fléau de la pollution plastique et les micro-plastiques qui polluent nos océans. Le surfeur écolo investi dans une gourde et refuse les pailles, poches plastiques et autres emballages ou ustensiles à usage unique, autant que possible.
Second pas : le surfeur écolo fait sa part. Comme l’association Water Life Community, il adopte le concept « 1 session = 1 action« . Au retour du peak, il ramasse les déchets trouvés sur son chemin, sur la plage, dans la dune et la forêt.
Lorsqu’il a un peu plus de temps, il effectue des prélèvements d’eau, grâce à l’initiative menée par Surfrider Foundation, pour permettre un suivi de la qualité de l’eau sur son homespot, et alerter rapidement en cas de problème.
Quand l’occasion se présente, le surfeur écolo prend part à des actions de ramassages de déchets avec Surfrider Foundation ou d’autres associations comme Amataye Recycling. Soutenue par la FFSurf, celle-ci organise des ramassages sur les plages, dans l’objectif de donner une seconde vie aux déchets au travers de sa propre chaîne de recyclage et de revalorisation.
Pratiquant de sport de glisse, le surfeur écolo choisit ainsi de protéger son terrain de jeu, à son échelle, sur chacune de ses sessions !
Sa planche cassée ou sa combinaison en fin de vie, il opte pour le recyclage ou le don de son matériel délaissé (mais encore utilisable) à des associations comme Surfeurs Solidaires ou Paddle-Paddle Charity Project.
Je t’aime… à la folie. Le surfeur éco-friendly
S’efforcer de respecter la nature et l’environnement au maximum. S’efforcer, au maximum… Le surfeur éco-friendly redouble d’efforts pour être en phase avec sa conscience environnementale et l’impact de son mode de vie sur la santé de la planète. Il est responsable, écolo, et plus encore. Terminé l’aller-retour à Bali pour 15 jours de vacances. Terminé le fantasme des piscines à vagues. Terminé aussi le quiver de 15 planches. D’ailleurs, avons-nous besoin d’autant de planches ?
Cet amoureux passionné se renseigne sur les matériaux utilisés par son shapeur et les pratiques de celui-ci (importation des produits, traitement des déchets…). Il fait la démarche d’investir dans du matériel éco-conçu (comme des planches de surf éco-responsables), idéalement produit localement. Il est aussi regardant sur les textiles et autres accessoires comme la wax.
Engagé, il prend part aux paddle out qui mettent en lumière les problématiques environnementales qui lui sont cher, comme l’ont fait les Australiens en 2019 pour s’opposer à un projet de forage pétrolier. Ou du côté français comme les quelques 350 surfeurs qui se sont réunis à Guéthary autour du mouvement Rame pour ta planète.
Hors de l’eau, il prend part à des conférences et débats, et cherche à s’informer, informer et réfléchir avec d’autres à des solutions efficaces et durables. Il gonfle aussi les rangs des marches pour le climat, qui cherchent à attirer l’attention du gouvernement sur cette problématique de fond.
On aurait bien quelques adjectifs à allouer à ce surfeur là, mais on les gardera pour nous. Si hélas il en existe, on a du mal à croire (ou à accepter ?) qu’un surfeur qui se respecte n’aime pas l’océan.
« Quand on aime on ne compte pas« . On ne compte pas l’énergie à dépenser pour changer ses mauvaises habitudes néfastes, ou le temps passé à faire quelques gestes supplémentaires qui font la différence.
Alors oui il y a des jours où l’on est écolo, et d’autres où on ne sera que responsable. L’engagement peut varier, mais la mentalité, elle, doit rester : un surfeur qui se respecte, respecte l’océan. Si respecter est un verbe transitif, vous avez maintenant toutes les billes pour en faire un verbe d’action !
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> Se renseigner sur les actions environnementales associatives : Water Life Community ; Surfrider Foundation ; Amataye Recycling
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Photo à la une : © Jeremy Bishop