Car non, il n'y a pas que la Gravière en France. Récit de la session de samedi, quelque part en Normandie.
14/01/2020 par Marc-Antoine Guet
« Ici, en terre viking, le choix du spot est comme une chasse au trésor avec un taux d’échec supérieur à la moyenne mondiale. En effet, les spots peuvent passer du mythe à la réalité en moins d’une heure et disparaître aussi vite. Cependant, il existe quelques pépites à découvrir pour ceux qui connaissent bien les fonds marins, les marées et courants de la baie de Seine ».
Ce dimanche, Jean Poget, amateur de photographie animalière et Jean-Baptiste Lamy surfeur local, sont partis en quête de cette vague qui lève sur une petite dalle rocheuse et qui nécessite un bon temps de marche à pied pour y accéder. La vague va-t-elle fonctionner ? « P’tète bin que oui p’tète bin que non» comme on dit par là-bas.
L’attente peut paraître interminable mais une fois arrivé, la première série annonce une bonne entrée de houle. Rapidement, les deux compères se préparent. Jean sort son nouvel objectif AF-P Nikkor 70-300 pendant que Jean-Baptiste enfile les épaisseurs de néoprène nécessaire pour affronter les 9°c de la Manche.
Dans ce département au nom de digestif, il n’est pas rare de faire des sessions en tout petit comité ou même tout seul comme ce dimanche.
« La marée se cale, la force du vent diminue et le soleil sort des nuages, un arc-en-ciel apparaît et tombe sur le petit phare. Tous les éléments se réunissent. La vague vient gonfler sur la dalle avant de mourir juste devant l’enrochement. Le backwash peut surprendre et donner une forme peu commune aux vagues du secteur. Les rides s’enchaînent, la fréquence de vague est plutôt bonne, le take-off est rapide et les cailloux ne sont jamais très loin ».
Après avoir eu 3 saisons (comme un bon temps Normand) en 2h de session, le spot se transforme et laisse disparaître les dernières vagues qui font de cette réalité un mythe pour la majeure partie des habitants du département. La tête et la carde SD pleines d’images, les deux normands repartent vers la ville aux 100 clochers avec la satisfaction d’une mission réussie et le privilège d’avoir une fois de plus, goûté aux trésors cachés de la CalvaNostra.
Le collectif breton a souhaité lancer un message au gouvernement pour que plus jamais ce dernier "ait la mauvaise idée de fermer les accès aux milieux naturels, dont la mer, en période de crise sanitaire".