[BEST OF] Nordurland, le dernier film de surf en Arctique

(Exclusivité) - Direction l'Islande pour Torren Martyn et Laurie Towner.

25/12/2019 par Marc-Antoine Guet

(Initialement publié le 8 avril)

Avec le film Nordurland, direction les eaux froides et rudes de l’Atlantique Nord. Embarquez dans les pas des 2 surfeurs australiens Torren Martyn et Laurie Towner, ainsi que ceux du fondateur et designer NeedessentialsRyan Scanlon. Ensemble, la petite équipe se rend sur des côtes isolées et enneigées à la recherche de vagues lointaines.

Pendant que les autres surfent, le vidéaste Ishka Folkwell capture magnifiquement à l’écran ces paysages vastes et étonnants. Avec une bande-son originale composée spécialement pour le film par Headland, puissants glaciers et montagnes prennent vie dans cette aventure vers le Grand Nord.
La narration de Torren Martyn tout au long du film offre quant à elle une réflexion personnelle sur le voyage et donne un véritable aperçu des défis et des avantages que peuvent présenter de telles expéditions dans des pays lointains et sauvages.

Entretien avec Ryan Scanlon. Le fondateur et concepteur de Needessentials revient sur ce voyage ainsi que sur les amitiés qui ont contribué à sa réalisation.
Quelle a été l’inspiration de ce voyage ? 
« Chaque année, je me rends dans une destination reculée pour tester les nouveaux design dans de l’eau très froide. J’étais déjà allé en Islande, mais j’avais toujours voulu y retourner avec quelques amis, car cela peut être un peu bizarre d’y surfer seul. »


Vous avez passé près d’un mois en Islande, avez-vous séjourné dans la même région ?
« Nous avons beaucoup voyagé, nous étions toujours à la recherche de vagues autour du prochain fjord ou de la prochaine chaîne de montagnes. L’accès aux vagues est tout un défi parce que le temps change constamment. Nous y sommes allés en novembre, c’est presque le milieu de l’hiver. Les routes étaient glacées ou fermées et nous avons passé beaucoup de temps à conduire dans le noir pour atteindre les vagues. Le soleil se levait vers 10h30 et se couchait vers 15h00. Donc pour faire du surf, la fenêtre de tir était mince. »


Comment avez-vous fait pour vous déplacer ?
« À l’origine, il n’y avait que Torren, Ishka et moi qui y allions et nous avions un petit fourgon à quatre roues motrices. Puis, à la dernière minute, Laurie a pu s’absenter du travail et Ted Grambeau, un de nos amis photographes qui se trouvait en Europe, a dit qu’il voulait venir aussi. J’étais ravi d’avoir une bonne équipe, mais une fois sur place, nous ne pouvions pas avoir une plus grosse voiture. C’était plutôt étroit avec nous tous, les planches plus l’équipement dans cette petite camionnette. En plus, il faut mettre toutes les planches dans la voiture, parce qu’avec la neige et la température, si on les attache au toit, elles gèlent en un bloc de glace solide. On s’est donc retrouvé à cinq plus une pile de planches dans la camionnette. Au moins il faisait chaud ! »


La météo est assez extrême dans certaines parties du film, comment était-ce de surfer dans des conditions pareilles ?
« Le temps en Islande est tellement changeant qu’en 5 heures, il vous jette tout à la figure. L’océan peut être une mer d’huile, puis changer très vite en 120km/h de vents offshore avec une température de -10. Notre voiture a failli être éjectée de la route une ou deux fois, c’était comme des vents de tempête. En Islande, il faut être conscient du danger, parce que si quelque chose tourne mal, on peut avoir très rapidement de gros problèmes. Dans des endroits où vous n’avez jamais surfé, dans de l’eau à 3 degrés et des vents de mer de 70 km/h, vous devez vraiment être conscient des conditions, parce que si vous merdé, vous pouvez perdre la vie.



Un jour en particulier, il y a eu ce beach break parfait de 1.20m à 1.80m. Dès que Torren et Laurie sont sortis, la houle a commencé à s’intensifier et avec la marée montante, c’était devenu impossible. Au line up, il y avait d’énormes blocs de glace, vous pouvez les voir dans le film. Avec la houle montante et les icebergs qui flottent dans l’alignement, c’est devenu trop dangereux et ils ont dû rentrer. De telles conditions vous font vraiment respecter le pouvoir de la nature. »
Étiez-vous préoccupés par les basses températures de l’eau ?
« Les combinaisons ont très bien fonctionné et nous étions plus au chaud dans l’eau que dehors. C’est le vent qui est vraiment froid. À cet égard, Ishka (le vidéaste) avait de loin le travail le plus dur, car nous, nous étions au chaud dans l’eau. Nous avons surfé jusqu’à quatre heures à la suite, nous nous sommes promenés et nous nous sommes amusés. Ishka, lui, filmait, donc il devait rester immobile, sans bouger, dans un vent glacial. Ce n’est pas l’endroit le plus confortable pour faire un film de surf ; on ne traîne pas en Indo sous un palmier. »


Avez-vous rencontré des surfeurs islandais ?
« La dernière fois que je suis allé en Islande, je n’ai rencontré aucun surfeur, je n’ai jamais vu un surfeur ou une planche de surf, donc j’étais excité d’y aller avec des amis pour surfer. Cette fois-ci, nous avons croisé quelques surfeurs islandais – il y a une toute petite communauté de surfeurs qui a commencé à Reykjavik, ce sont des surfeurs très résistants. J’ai beaucoup d’admiration pour quelqu’un qui vit et apprend à surfer dans cet environnement extrême, il fait un froid glacial, il y a du vent, ce n’est pas un endroit facile pour se dire ok, je vais m’y mettre. »


Comment Torren Martyn et Laurie Towner ont-ils été impliqués ?
« Cela s’est produit de façon très organique. Nous vivons tous près les uns des autres et avons des idées similaires sur la vie. Ils font autant partie de l’entreprise que moi. Torren travaille avec nous tous les jours, réalise des films, teste des produits et aide à la conception.

Laurie fait un apprentissage de carreleur à côté, mais travaille avec nous à temps partiel, aidant à développer et tester les produits. Ce qui a commencé comme une entreprise unipersonnelle, permet maintenant à un groupe de personnes très intéressantes d’avoir des emplois humbles et agréables, et un mode de vie formidable. Un bon ami à moi, Albe Falzon, m’a dit un jour :  » Si vous pouvez faire faillite, vous pouvez aussi monter une bonne affaire », c’est ce que je veux faire avec Needessentials. Tout faire avec authenticité, en prenant soin des besoins des gens et en respectant l’environnement. »

>> Film par Ishka Folkwell
>> Photos par Ted Grambeau

                                   


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1 commentaire

  • Choco
    10 avril 2019 21h31

    Une belle découverte en film de surf merci, top paysages & surf.

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