Jakarta, qui s’est développée sur le site de l’ancienne capitale Batavia établie par les colons hollandais il y a près de 500 ans, est en train de voir une partie de son territoire s’enfoncer sous les eaux. A ce rythme, 1/3 de la ville pourrait se retrouver sous la mer d’ici 2050, selon des experts environnementaux.
En plus de la montée du niveau de la mer due au réchauffement climatique, la capitale est fragilisée par le fait qu’une bonne partie des habitants n’a pas de réseau d’adduction d’eau et puise dans les nappes phréatiques ce qui entraîne l’affaissement de quartiers entiers. Certains quartiers se trouvent désormais à 4 mètres sous le niveau de la mer. Le poids des constructions et gratte-ciel fragilise un peu plus les fondations de cette ville, bâtie sur des marécages.
Direction Bornéo
Pour faire face à ce problème (lié essentiellement au réchauffement climatique), l’Indonésie a choisi d’exfiltrer sa capitale vers l’est de Bornéo ! Mais petit problème… Le site sélectionné se situe sur l’île de Bornéo, dans la province de Kalimantan, au cœur d’une forêt tropicale où vivent de nombreuses espèces endémiques. Les conséquences seraient potentiellement désastreuses pour la biodiversité. Bornéo, partagée avec la Malaisie et Brunei, abrite en effet une faune et une flore très riches déjà fragilisées par des feux de forêts et la déforestation liée à l’huile de palme.
La future capitale n’a pas encore été baptisée officiellement. « Le fardeau supporté actuellement par Jakarta est trop lourd en tant que centre politique, économique, financier ainsi que pour le commerce et les services », a souligné le président indonésien. Et « depuis qu’elle est indépendante, l’Indonésie n’a jamais choisi sa capitale », a-t-il rappelé. Le site a été d’abord choisi « parce qu’il présente un risque faible de désastre naturel, inondation, tremblement de terre, tsunami ou éruption volcanique », a-t-il précisé.
Il semble s’agir avant tout de fuir l’île de Java, particulièrement dense. L’île de Java concentre en effet près de 60 % de la population : 150 des 265 millions d’Indonésiens y vivent, tandis que la partie indonésienne de l’île de Bornéo ne compte pour sa part que 16 millions d’habitants
Les premiers déménagements de fonctionnaires pourraient avoir lieu dès 2024. Un déménagement qui pourrait prendre une décennie et coûter jusqu’à 33 milliards de dollars.
Source : AFP