Nouvelle-Zélande : 3 surfeurs se font tirer dessus

Quand le localisme dépasse clairement les bornes.

20/08/2018 par Marc-Antoine Guet

C’est une histoire de localisme qui aurait pu virer au drame. Cela s’est passé jeudi dernier sur la côte de Taharoa en Nouvelle-Zélande. Un père, son ami et son fils de 14 ans se sont fait tirer dessus à 3 reprises en pleine session.

Les 3 surfeurs avaient décidé de s’offrir une session sur ce spot très isolé d’Albatross Point, reconnu pour ses locaux peu accueillants. Mais alors que les 3 surfeurs profitaient des belles conditions qu’offrait le spot ce jour-là, ils se sont vus tirer dessus à 3 reprises par des personnes situées dans la colline (à 3 ou 4 mètres d’eux selon la police).

Si « normalement », les actes de localisme se limitent à un pare-brise plein de waxe, un pneu ou deux crevés ou une gifle qui s’est envolée, cette fois-ci, la situation est bien plus grave. Ce n’est même plus du localisme mais une tentative de meurtre.


Les 3 surfeurs : un père de famille donc, son fils et un amis, sont originaires de Te Awamutu, un petit village situé dans l’interieur des terres à 1 heure environ du spot où s’est déroulé l’accident. Interrogés par le journal local Stuff, les surfeurs ont confié avoir pensé que le premier tir devait être une balle perdue d’un chasseur. Mais dès lors qu’ont suivi un 2e et 3e tir, ils se sont rendu compte qu’ils étaient bien la cible des individus. 

« Le deuxième tir a été beaucoup plus rapproché que le premier et le troisième a atterri encore plus près » souligne le Sergent Andy Connors.

Les trois surfeurs (choqués mais sains et saufs) ont confié à la police avoir aperçu juste après les tirs, des personnes qui leur criaient dessus de manière agressive. Malheureusement, ils n’ont pas réussi à distinguer le visage de ces deux personnes et pour l’instant, la police n’est pas en mesure de prouver s’ils sont oui ou non, les auteurs des coups de feu. 

Le spot en question est connu sous le nom d’Albatross Point, une vague très similaire à celle de Raglan (sans le nombre de surfeurs dessus). Une vague que les locaux du coin décrivent comme une « vague sur invitation ». 

« Depuis le temps que je connais cet endroit et les gens qui le surfe, je peux vous dire que c’est une vague que vous surfez que si vous y êtes invité » précise à Stab un local de Raglan. « C’est un de ces endroits en Nouvelle-Zélande qui n’est pas encore touché par le tourisme et les constructions immobilières. Les gens qui vivent ici sont nés ici. Et malheureusement, cet accident va attirer l’attention sur l’endroit ».

Un début d’explication bien moins violent que ce qui va suivre : «  Si les gens vous invitent à surfer là, ok vous pouvez y aller. C’est comme ça que ça fonctionne. Si l’on ne vous autorise pas à venir ou que l’on ne vous propose rien, vous ne devriez pas penser que vous avez le droit de surfer cette vague ». 

Selon les premières informations, il semblerait que ce ne soit pas la première fois que cette pratique soit utilisée pour protéger ce spot. « Plusieurs pêcheurs se sont déjà fait tirer dessus. Cela fait plusieurs années que ça dure » pouvait-on lire sur Facebook, en commentaire d’un post posté par la police locale. 

A ce stade de l’enquête, les tireurs n’ont pas encore été interpellés. Si l’effet de dissuasion a certainement fonctionné sur ces 3 malheureux surfeurs (imaginez-vous, vous faire tirer dessus à 14 ans parce que l’on surfe…) l’accident risque de mettre en lumière cette partie jusqu’à présent ignorée de la côte néo-zélandaise. 

Image à la une : Crédit Photo @jeremeaubertin (image d’illustration)

         


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