Mais même si cette effervescence donne l’impression d’avoir toujours existé, tout a bien dû commencer quelque part.
Retour le 15 décembre 1965. Pour la première fois, les meilleurs surfeurs sont réunis en un seul lieu pour s’affronter à Sunset Beach (Hawaii). Dans des conditions idylliques se tiendra alors le premier championnat annuel de surf Duke Kahanamoku Invitational.
Au milieu des années 60, on ne voyait pas beaucoup de surf à la télévision et quand on en voyait, c’était dans une version plutôt hollywoodienne. C’est grâce à Larry Lindberg que les choses ont changé. En réalisant la couverture télévisée de la compétition, ce producteur a été le premier à produire des événements de surf à la télé.
La Duke 65 était la première compétition de surf moderne, et pour sa première participation, Lindberg a eu la clairvoyance de la présenter comme telle.
« Larry Lindberg a présenté le surf comme personne ne l’avait jamais vu auparavant », déclare Randy Rarick, cofondateur de la World Surf League. « Il a saisi la dynamique de ce sport, qui n’est pas seulement un passe-temps. Grâce à sa couverture télévisée, l’Amérique s’est dit : « Ouah, ces surfeurs sont des sportifs », et cela a vraiment légitimé toute l’affaire ».
Il n’y a pas que le grand public qui a vu le sport sous un nouvel angle. Le Duke de 65 était aussi un concours complètement différent pour les surfeurs.
« Dans les autres grandes compétitions de surf de l’époque, le surf pratiqué et les formats de jugement semblaient être des vestiges d’une autre époque », explique Matt Warshaw, historien du surf. « Le Duke de 65 était vraiment une compétition progressiste de grosses vagues. Il s’agissait de dire : « Nous allons les envoyer à Sunset dans de grosses conditions et le gagnant sera celui qui surfe dans le style le plus moderne ».
La façon de filmer de Lindberg comprend des prises de vues aériennes, des plans de paysages et de culture, ainsi que des interviews. Le tout, apportant pour l’époque un aspect contemporain. Des productions très innovantes pour l’époque et qui ne sont pas si différentes de ce que l’on retrouve aujourd’hui en ligne.