En marge du Martinique Surf Pro, le directeur de compet' a ouvert la porte de son royaume à quelques surfeurs.
20/03/2018 par Rédaction Surf Session
Hier matin aux aurores, alors que le Martinique Surf Pro s’accordait une journée de répit, Jason Apparicio, directeur de compétition du Martinique Surf Pro, n’avait qu’un seul souhait : surfer. « Ne m’appelez pas car je ne pourrai pas répondre, je serai à l’eau », indiquait l’ancien surfeur professionnel. En bon local, l’homme aux longues dreads décolorées décide d’ouvrir les portes de son royaume à ses hôtes, et prend sous son aile quatre jeunes surfeuses : Pacha Light, Samantha Sibley, Neis Lartigue et Autumn Hays. Shea Lopez, ancien meuble du CT reconverti en commentateur, est également de la partie tout comme Jex Debray, figure du surf guadeloupéen réputé pour son surf aérien.
Nous prenons la route, sans véritable information sur notre point de chute. C’est un monde et un esprit bien à part qui se dessinent à quelques dizaines de kilomètres seulement de la plus importante compétition antillaise. Loin des lycras, des tensions, et de la rivalité induite par l’event, les surfeurs retrouvent l’essence même de ce pour quoi ils vouent un long chapitre leur vie : la liberté, l’exploration et le partage. Le chemin est accidenté et tortueux pour rejoindre cette crique barbare ancrée dans de massives falaises. Nous atteignons une zone sans âme qui servira de parking de fortune. À peine arrivé, Jason jailli de sa voiture pour évaluer le potentiel de la vague. Le vent est « on », il défigure le visage de l’océan et écrase les quelques lignes qui proviennent de l’horizon. Néanmoins une gauche vaillante, consistante et pleine de promesses émerge.
Seuls au monde
L’endroit, plaisamment énigmatique, n’a rien d’une chasse gardée mais s’apparenterait plutôt à une zone protégée : camouflée par des palmiers, cerclée par d’imposants galets ronds, desservie par une rivière sauvage. « C’est magnifique », exprimait Neis Lartigue après sa session. À l’eau, les surfeurs partagent tour-à-tour des vagues immaculées et au potentiel prometteur. Shea Lopez prouve qu’il n’a rien perdu de sa grâce, Jason Apparicio, veste de néoprène sur le dos, exprime sa glisse singulière. Pacha et Neis aiguisent leur backside tandis que Samantha et Autumn cultivent leur surf sur le rail face à la vague. L’affranchissement à l’état pur.
Avant de quitter les lieux et après deux heures de sessions intensives où chacun a pu s’exprimer sur un line-up vierge, Jason Apparicio pointe son index devant sa bouche : « Guys ! Chuuuuuut… » Chacun des surfeurs présents a pleinement conscience du caractère unique et précieux que contient ce genre d’endroit.Le mystère sera gardé, le secret demeurera intact.
C’est Tomate