Mondiaux Juniors au Salvador : Inigo Madina vice-champion du monde, Hina Conradi en bronze
Et la France au pied du podium !
06/06/2022 par Marc-Antoine Guet
Infos via la Fédération française de surf
Quelle dernière journée !
Car si les championnats du monde juniors ISA se sont achevés hier au Salvador avec la victoire de la sélection hawaïenne, l’équipe de France, emmenée par un excellent Inigo Madina, vice-champion du monde, et par sa capitaine Hina Conradi, médaille de bronze, termine à la quatrième place et retrouve sa position de première nation européenne.
Bravo les Bleuets !
Troisièmes la veille (samedi), les « petits » Bleus ont malheureusement glissé d’un rang au classement général des nations au cours d’une dernière journée à rebondissements. Il s’agit toutefois du meilleur résultat par équipes depuis le titre de 2016, et les 5es places qui suivirent en 2017, 2018 et 2019 (les éditions 2020 et 2021 ayant été annulées en raison de la pandémie).
Inigo Madina impressionne
Vice-champion du monde U16, Inigo Madina a réalisé au Salvador la meilleure performance individuelle du camp tricolore.
L’Hendayais aura franchi tous les tours jusqu’à la grande finale hier, en obtenant certains des meilleurs totaux de sa catégorie. Sur un plan d’eau agité par un fort vent on shore, il s’est incliné derrière l’Australien Willis Droomer sans jamais avoir pu trouver la bombe susceptible de lui mettre les deux pieds sur la plus haute marche.
À14 ans, sa médaille d’argent est une belle promesse sur l’avenir, lui qui marche désormais sur les traces de ses illustres prédécesseurs du Bidassoa surf club comme Pauline Ado et Andy Crière.
Tya Zebrowski, 11 ans et déjà en finale
Dans la foulée de la première finale, le clan français s’est mis à encourager Tya Zebrowski depuis la plage de galets de la Bocaña.
Plus tôt, la benjamine de l’équipe (11 ans) avait glissé en repêchages en compagnie d’Anaïs Blanchard. Les deux Françaises pouvaient encore remonter en grande finale mais seule TyaZebrowski a réussi quand Anaïs Blanchard elle, s’est arrêtée en finale des repêchages, une 6e place à la clef. Dans des conditions délicates pour son petit gabarit (fort clapot), et sans doute aussi avec le cœur à 1000 pulsations/min, Zebrowski n’a pas réussi à trouver les vagues pour s’exprimer, chutant sur ses rares tentatives. La jeune surfeuse du Hossegor surf club doit finalement « se contenter » d’une très belle quatrième place, au pied d’un podium dominé par le phénomène canadien Erin Brooks. Le bronze revenant à la Japonaise Mirai Ikeda pour moins d’un demi-point devant Tya.
Bravo championne ! Pour rappel, elle n’a que 11 ans et a surfé contre des filles bien plus âgées qu’elle.
Capitaine Conradi sur le podium
Dernière tricolore en piste, Hina Conradi est entrée à l’eau gonflée de certitudes après son impressionnante prestation de la veille.
Elle fut néanmoins elle aussi déstabilisée par un plan d’eau très compliqué et bien différent des jours précédents. La Vendéenne n’a pas réussi à trouver le bon rythme, laissant l’Hawaïenne EweleiulaWong prendre inexorablement le large. À la bataille pour la deuxième place, Conradi n’a pu lutter avec l’Espagnole Lucia Machado. Elle a néanmoins réussi à conserver sa magnifique place sur le podium, bien que menacée par l’Américaine Zoe Benedetto.
Une capitaine modèle qui a su tout au long de cette compétition montrer l’exemple.
La France au pied du podium mais… troisième nation mondiale !
Le bronze de la capitaine des Bleuets n’a pas suffi à la France pour monter sur le podium, dépassée dans le money time par les Etats-Unis pour une soixantaine de points. Un écart infime mais cruel.
Ne boudons cependant pas notre plaisir de (re)voir le surf français de nouveau à pareille fête dans la plus prestigieuse des compétitions juniors. Il fallait remonter à 2016 et l’année du titre mondial pour voir des Français en finales (Thomas Debierre, Colin Doyez et Juliette Brice) et tous les acteurs du team France repartir avec une médaille (en cuivre) autour du cou. Surtout, la France redevient le pays n.1 en Europe et est, finalement, la 3e nation mondiale derrière les Etats–Unis et l’Australie.
Réactions
Inigo Madina (vice-champion du monde) : « Je suis super content d’être vice-champion. Même si j’étais à deux doigts du titre. Ça va me booster pour la suite. Je veux dire merci à toute l’équipe de France, aux coachs pour m’avoir aidé et à tous les copains pour m’avoir supporté ! »
Hina Conradi (médaille de bronze) : « J’avais gagné la finale du tour principal la veille et j’étais en confiance. Je suis frustrée de ne pas avoir pu m’exprimer correctement en finale aujourd’hui (dimanche). J’aurais pu mieux faire. Mais je reste quand même très contente de ma médaille de bronze, c’est mon meilleur résultat en équipe de France (elle avait terminé 6e en 2017 au Japon). J’ai tout fait pour rapporter le plus de points à l’équipe. C’était un honneur d’être la capitaine de cette sélection. »
Tya Zebrowski (quatrième place) : « C’était hyper difficile pour moi. Je n’avais jamais passé autant de séries. J’étais fatiguée en finale. Je n’ai pas bien surfé et je suis un peu déçue. Mais quatrième, c’est hyper bien. Je n’ai que 11 ans et je veux évidemment revenir sur ces championnats et mieux faire encore. »
Serge Lougarot (team manager) : « C’est un bilan très positif, on est quatrième, on termine à 60 points de la 3e place. Ça s’est joué à rien. Une place de mieux de n’importe lequel de nos athlètes aurait pu nous permettre d’être troisième. C’est un très bon résultat car il y a de grosses nations devant nous : Hawaii, l’Australie et les USA. Mais aussi de grosses nations derrière nous : l’Espagne, le Japon, le Portugal, l’Afrique du Sud, … On est fiers d’être quatrième. On était 5e des trois dernières éditions, on progresse donc. On avait cette année une équipe très forte, avec trois surfeurs en finale ! C’est un beau parcours. Inigo (Madina) vice-champion du monde, c’est super ! On place aussi des athlètes dans le Top 10 comme Anaïs (Blanchard), Aelan (Vaast) 7e, Nicolas (Paulet) 8e. Ce résultat est celui d’une équipe de France sur 12 jours au Salvador mais aussi d’une fédération et de son système de formation. Tous ces jeunes viennent de différents clubs et de structures fédérales d’entraînement. On a des athlètes du Pôle France comme Hina (Conradi) qui est médaille de bronze. On avait une grosse équipe cette année : 22 personnes au Salvador avec un élu du comité directeur de la fédération et le DTN. La très bonne ambiance nous a porté. C’est un beau résultat collectif. Tous les jeunes se souviendront de leur médaille de cuivre. Je tiens personnellement à remercier Mathieu Carpentier (CTN) qui a fait un boulot fantastique dans la logistique. »
Les résultats des Français
Inigo Madina : vice-champion du monde
Hina Conradi : médaille de bronze
Tya Zebrowski : 4e place
Anaïs Blanchard : 6e place
Aelan Vaast : 7e place
Nicolas Paulet : 8e place
Noa Dupouy : 13e place
Lylia Ambert : 19e place
Nahia Milhau : 25e place
Samuel Redon : 57e place
Xan Atchoarena : 57e place
Axel Dominguez : 65e place
Classement des nations
1. Hawaii 7308 pts
2. Australie 6220 pts
3. USA 5746 pts
4. France 5686 pts
5. Espagne 5122 pts
6. Japon 5031 pts
7. Brésil 4224 pts
8. Portugal 4173 pts
9. Canada 4042 pts
10. Afrique du Sud 4033 pts
…
16. Tahiti 3264 pts
(45 pays classés – Tahiti et Hawaii ont leur propre équipe « nationale » pour les championnats du monde ISA juniors)
La sélection française
U18
Nicolas Paulet (17 ans, Hossegor Surf Club, Landes), Noa Dupouy (18 ans, Hossegor Surf Club, Landes), Samuel Redon (18 ans, Hossegor Surf Club, Landes)
U18 filles
Hina Conradi (18 ans, Surf St Gilles Croix de Vie, Vendée), Aélan Vaast (17 ans, Vieux Boucau Surf Club, Landes), Nahia Milhau (17 ans, Pirate Surf Club, Guadeloupe)
U16
Inigo Madina (14 ans, Hendaye Bidassoa Surf Club, Pyrénées atlantiques), Axel Dominguez (14 ans, Hossegor Surf Club), Xan Atchoarena (14 ans, BASCS, Pyrénées atlantiques)
U16 filles
Anaïs Blanchard (16 ans, A Joe Reefer Surf Club, St Barth), Tya Zebrowski (11 ans, Hossegor Surf Club), Lylia Ambert (15 ans, Hossegor Surf Club)