La pollution plastique des mers et océans est l’un des fléaux de notre société actuelle. En 2050, on estime qu’il y aura autant de tonnes de plastique que de poissons dans les océans. Pour avoir navigué pendant plus vingt ans sur toutes les mers du globe, Yvan Bourgnon a pu constater l’état lamentable des océans. « Le pire, c’était en Asie du Sud », raconte t-il au retour de son dernier tour du monde en solitaire. « Je devais m’arrêter tous les quarts d’heure pour déloger les amas de déchets qui bloquaient mon bateau. »
C’est après cette expérience qu’il lance le projet Sea Cleaner : un bateau, camion-poubelle des mers, appelé le Manta. Il consisterait à récolter les macro-déchets, c’est-à-dire, les déchets plastiques encore assez gros pour flotter.
Sea Cleaner a lancé une campagne de crowfunding depuis octobre dernier. Le premier palier est sur le point d’être dépassé, il devrait permettre la construction d’un prototype à l’échelle 1/10, et de financer ses premiers essais en mer.
Un voilier géant
En voyant plus loin, le Manta serait un quadrimaran de 60 m de long pour 49 m de large. Une tailleconséquente afin de pouvoir stocker plus de 600 m2 de déchets plastiques en cale. Bardé de panneaux solaires, il sera autonome, et doté d’une motorisation hybride et à voile.
Le Manta tire son nom de son système de filtrage : des herses de 12 mètres de long plongeront à 1 m 50 de profondeur afin de capter les déchets flottants. Elles filtreront l’eau à la manière des fanons de baleine, un filtre-nettoyeur que possèdent aussi les raies manta.
Afin de tenir hors de portée du bateau les mammifères marins et poissons, le bateau sera pourvu d’un système perfectionné d’émissions sonores sous marines.
http://www.youtube.com/watch?v=9odp14Mz6C4
Un investissement pour la planète
Le projet de Sea Cleaner est avant tout un projet citoyen. De nombreuses personnalités sont déjà engagées dans le projet, comme des ONG, des chercheurs et des scientifiques. De nombreuses autres personnes ambitionnent d’agir sur la pollution des océans et réfléchissent à des alternatives au plastique. Comme la société japonaise AMAM qui a créé le Agar Plasticy, plastique fabriqué à partir d’une algue rouge ; mais également Ari Jónsson et son plastique comestible et biodégradable ; ainsi que le célèbre Boyan Slat et son système Ocean Cleanup. Le Manta s’incrit donc dans ces démarches révolutionnaires et visionnaires qui constitueront les grandes avancées du futur, pour un avenir plus sain et des océans plus propres.
S’il utilise le principe des fanons,il retiendra aussi le plancton qui est la nourriture des baleines. Combien de milliards d ‘organismes, petites tortiues et autres poissons vont mourir….. merci laurent!