Mercredi, 18h15, Côte des Basques, petite session après le boulot. Les jours rallongent déjà suffisamment pour se jeter à l’eau avant qu’il fasse nuit, ça commence à sentir bon. Les vagues sont semblables à la veille, 80cm/1m propre, un joli pic droite/gauche. Les conditions idéales pour sortir mon twin 5’8”, un petit bijou (à mes yeux) ramené de Californie il y a quelques mois, avec des keel fins en bois, et que je ne sors que rarement. Il y a un peu de monde au line-up, mais ça passe largement.
Dès les premiers coups de rame, je remarque que pas mal de bois flotte dans l’eau, mais rien de bien méchant : des bouts de branches, ce genre de choses. Assez pour faire un mikado géant ou une petite flambée sur la plage, c’est selon.
Une jolie petite droite m’arrive pile dessus. Je me retourne et pars. Take-off, bottom, prise de vitesse et… soudain, à 2m devant moi, sur ma trajectoire, un beau rondin, solide qui flotte entre deux eaux et n’attend que moi.
Merde ! Mais qu’est-ce que ça fout là !?
Trop tard pour l’éviter… Je crois que j’ai vaguement envisagé de faire un ollie par-dessus avant de me souvenir que… je savais pas vraiment faire de ollie en surf. Le seul obstacle sur lequel je suis passé, à part un pote il y a quelques années (et qui s’en souvient sans doute encore), c’est le filin qui l’été sépare la zone surf de la zone baignade chez moi dans la Baie des Sables d’olonne. Bien moins glorieux que de passer sous les pontons du pier d’Huntington.
Bref, trop tard pour esquiver cette p***** de buche et, malgré avoir tenté un jump ridicule, me voilà stoppé net, en plein élan, au moment de l’impact. Je vole en avant tandis que ma planche, elle, reste sur place. Une mini “Shaun Cansdell”.
Une quoi ? Une “Shaun Cansdell”, du nom d’un ex pro-surfeur australien qui a connu la même mésaventure il y a quelques années. Mais en moins cool et bien plus grave pour lui puisque, stoppé net par une noix de coco qui flottait, sa tête est venue heurter à pleine vitesse un solide rondin qui lui aussi flottait un peu plus loin. Bilan : blessure aux cervicales et quelques semaines hors de l’eau.
Pas de bol. Franchement,pas de bol.
En ce qui me concerne, pas de mal, sauf peut-être à l’égo… Par contre, j’étais persuadé que je venais de transformer ma board en finless vu la violence du choc. Je l’ai donc retourné pour m’apercevoir avec soulagement que les deux dérives étaient toujours là. Bon, l’une d’entre elles a un peu morflé, mais rien de bien méchant. Y’a pas à dire, les Ricains font du solide.
Bref, voilà la story. Une Shaun Cansdell en règle, qui m’a aussi rappelé mes années skate, quand un simple gravillon pouvait te bloquer tout aussi net dans ton élan et t’envoyer embrasser le macadam sans prévenir (voir vidéo). Sauf qu’en skate, tu penses à te protéger les coudes et les poignets tandis que ta planche, tu t’en fous. Avant-hier, c’était l’inverse.
Une chose est sûre : je serai sur les plages ce week-end pour ramasser des déchets à l’occasion des Initiatives Océanes. Mais si j’aperçois un rondin de bois, je l’embarque aussi. Pour le regarder cramer dans ma cheminée le soir-même…
Romain F.
Vidéo : Shaun Cansdell à l’oeuvre, quand il ne se mange pas de rondins :
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Putain vs avez que ça à raconter ?