Le coup de pression d’Antoine Delpero

Double peine pour Antoine qui reçoit la branlée de sa vie juste avant de débuter sa première série sur un contest du Stand-Up World Tour.

26/08/2013 par Surf Session

“C’était en 2011, la seconde année où le Stand-Up World Tour organisait une épreuve à Sapinus à Tahiti. J’avais déjà participé à la compétition la première année et je m’y étais alors rendu sans être vraiment préparé, alors que les conditions avaient été déjà plutôt solides. Cette fois, j’étais parti à Tahiti avec ma copine pour faire d’une pierre deux coups et nous faire des vacances ensuite là-bas. On logeait juste à côté du spot et je savais qu’une grosse houle allait rentrer dès les premiers tours de la compétition. Si bien que j’avais eu le temps de me mettre la pression en attendant cette houle pendant 2-3 jours. Heureusement j’avais prévu le coup et je m’étais fait faire le matos adéquat cette fois. Alain (Minvielle) m’avait shapé une 9′ bien tendue pour l’endroit.

Je savais qu’il faudrait être en forme pour ce swell alors je me suis couché tôt. Mais avec la pression, je n’ai pas vraiment dormi et je me suis levé aux aurores pour aller observer le lagon. J’avais mes deux planches, la 9′ et une autre plus petite que je traînais derrière avec un leash. En longeant le lagon jusqu’à la pointe des pêcheurs, je commençais à apercevoir la houle avec le soleil qui se levait. J’ai vu que ça semblait costaud alors je suis sorti de l’eau et suis allé voir les mecs de l’organisation et les locaux qui traînaient à la pointe. Ils m’ont fait (avec l’accent tahitien) « Ah oui Jo, c’est solide aujourd’hui, attention hein ! ». Mais bon, depuis la pointe, je ne voyais pas vraiment la taille des vagues, il y avait toujours une mousse qui venait masquer les vagues derrière et c’était difficile à juger.

Je pars au pic, pas trop réveillé, même si j’avais pris soin de faire mes postures de yoga pour le réveil musculaire. Arrivé au fond, il n’y avait qu’une poignée de bodyboardeurs et Vetea « Poto » David. Je me pose 30 secondes dans le channel pour regarder et là je me dis : « Ah ouais quand même… ».

Quelques instants plus tard, un des bodyboardeurs drope une bombe et sort avec le souffle. C’est là que j’ai pu vraiment voir qu’il y avait entre 3 et 4 mètres, qui commençait à « muter », un peu comme à Teahupoo. Peu après, Vetea shoote à son tour une très grosse vague ; il la gère super bien avec un beau placement. Du coup, je me rapproche du pic et j’arrive à sa hauteur. Poto me dit « Vas-y, c’est grave, il faut shooter ! ». Je suis plutôt sur la défensive, il est tôt, je suis pas bien réveillé…

Arrivé au pic, j’attends mon tour, je regarde les mecs prendre des vagues et, au bout d’un moment, tout le monde y est passé, il ne reste plus que moi. Et là, une série bien plus grosse que les autres se pointe. Tous les autres remontaient au pic et se sont mis à me hurler « Allez ! Allez ! ». Ben… dans ces cas-là, tu y vas !

Sauf que je suis parti sur la première vague de la série. Je parviens à assurer le take-off mais je n’ai pas vraiment d’autre choix que me glisser dans le tube. Je n’avais pas vraiment l’habitude de faire des barrels avec la pagaie, d’autant que j’étais backside, et je ne savais pas vraiment quoi en faire. Finalement, je la mets sur le côté, à l’intérieur, et j’attrape le rail avec la main.

Le problème est que j’étais probablement un peu trop deep et la lèvre du tube s’est abattue environ 2-3 mètres devant moi. La lèvre était tellement massive qu’en frappant la surface de l’eau, elle a créé comme une zone plate. Moi j’arrivais assez haut dans la vague et le nose est venu se planter direct dans ce plat. J’ai pris une branlée monstrueuse, ça m’a bien réveillé cette fois !

Je suis resté un moment sous l’eau, c’était vraiment intense. En remontant à la surface, je découvre ma planche, vrillée à trois endroits, tout juste avant les premières séries de la compét… Je me suis mis au calme dans le lagon pour respirer pendant 5 mn et reprendre mes esprits, j’avais vraiment l’impression d’avoir pris une claque physiquement. En plus, je venais de perdre la pagaie… La journée commençait bien !

C’était vraiment un double coup de pression car non seulement je venais de prendre la rouste de ma vie mais en plus je débutais une épreuve du Stand-Up World Tour avec une planche pliée. »


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