(8-16 juin) – Nicaragua
Trois titres individuels et une deuxième place au classement par équipes : les surfeurs et surfeuses d’Hawaii ont opéré une véritable razzia sur les Mondiaux juniors de l’International Surfing Association (ISA), qui ont connu leur épilogue ce dimanche sur la plage de Jiquiliste. Faisant fi de la houle en baisse, Josh Moniz – petit frère d’une certaine Kelia – et Tatiana Weston-Webb en juniors (moins de 18 ans) ainsi que Mahina Maeda – 19,16 en finale ! – en cadettes (moins de 16 ans) ont raflé trois des quatre couronnes mises en jeu au Nicaragua. La seule échappant aux représentants des ex-Îles Sandwich est revenue à l’Australien Jacob Willcox – vu en mars-avril au Rip Curl Pro Bells Beach – en cadets, qui a eu le dernier mot en finale face à l’Italien Leo Fioravanti (lire résultats ci-dessous).
Hors Aloha Cup dont elle était la tenante du titre et qu’elle a quittée cette fois dès les demi-finales, l’équipe de France a terminé ces championnats du monde par un sourire. Celui du capitaine Andy Crière qui, malgré une pointe de déception d’avoir laisser échapper le titre mondial en juniors, a récolté l’unique médaille tricolore, en bronze.
Dans une finale rapidement résumée à un duel explosif Moniz – Bailey, tous les deux issus de la finale de repêchage, l’Hendayais n’a pas été heureux dans ses choix de vagues, ne parvenant pas à replaquer deux aerials, et a plafonné à un 10,84 insuffisant pour prétendre au sacre. Pour… 0,03 point (!) en sa défaveur, l’Australien Soli Bailey a finalement dû s’avouer vaincu par Josh Moniz, qui termine la compétition avec les meilleurs total (16,04) et vague (8,87, juste devant les 8,83 de Crière).
Andy Crière : « C’est beau un podium ! »
« Je suis quand même content de mon podium », résume Andy Crière. « Je rêve de ça depuis tout petit. Ça fait quatre ans que je participe à des championnats du monde, je n’avais jamais fait un tel résultat. C’est beau un podium ! J’ai pris deux vagues moyennes en début de série alors que mes trois adversaires en ont eu de bonnes. Puis après, il n’y a plus eu de vague… J’ai attendu jusqu’à la fin une bonne vague qui n’est jamais venue. Je suis content car je sais que mon surf est là. J’ai tenté des manoeuvres aériennes et je suis tombé. Peut-être n’ai-je pas cru assez en moi. Il me faut encore prendre confiance pour réaliser et réussir ce genre de manoeuvres qui scorent beaucoup de points. C’était une semaine dingue. L’image que je vais retenir ? Ce podium et l’équipe !«
Aux portes de la grande finale respectivement en juniors et en cadettes, Elliot Ivarra et Kim Veteau ont tous les deux buté sur la marche y conduisant. Sorti indemne et affamé des… neuf tours de repêchage précédents, le Guadeloupéen a fini par faire une indigestion au 10e, se classant 4e de la série (avec 10,03) derrière notamment les deux futurs hommes forts de la finale, Bailey (15,20) et Moniz (14,00). Une sortie avec les honneurs pour le « guerrier » Ivarra, 6e au final de ces Mondiaux.
« Franchement, je suis très fier d’être arrivé jusqu’à ce tour, même si j’ai perdu », garde-t-il le sourire. « Je suis content de moi. Je dis bravo à Andy (Crière) qui, lui, n’est pas passé par le repêchage et qui nous a fait la finale. J’espère faire mieux la prochaine fois, je voulais gagner ce titre, mais quand même 6e, c’est pas mal pour mon premier championnat du monde. Ce qui m’a manqué ? Un manque d’expérience car je n’en ai pas beaucoup des grosses compétitions. J’apprends tous les jours. Il m’a manqué un peu de chance aussi. J’en ai eu toute la semaine mais pas aujourd’hui (dimanche). J’aurais aussi pu essayer de varier mon surf et de tenter des manoeuvres innovantes, comme les airs, pour espérer passer en finale.«
Grosse déception en revanche pour Kim Veteau, qui possédait clairement le bagage technique d’une championne du monde. Malheureusement, la Guadeloupéenne n’a jamais déniché la vague susceptible de lui permettre d’abandonner la troisième place (avec 11,60) de la finale de repêchage et ainsi dépasser l’Américaine Frankie Harrer (15,50) et l’Hawaiiene Dax McGill (11,67). Pour 0,07 point, Veteau a dû dire adieu à ses rêves de finale mondiale qu’Harrer et McGill ont conclue… combo. La protégée d’Amandine Sanchez prend la 5e place finale de la compétition, ce qui reste prometteur.
« Je n’étais pas venue ici pour faire 5e », peste pourtant Kim Veteau. « J’ai fait une bonne compétition car malgré mon élimination au 2e tour du tableau principal, j’ai fait tous les tours de repêchage et je n’étais plus qu’à un tour de la grande finale. C’est décevant de s’arrêter si près du but. Mais je vais retirer le positif, voir ce qui n’a pas marché pour l’avenir. Ce qui m’a manqué dans ma série ? (Elle réfléchit) Je n’étais pas connecté avec l’océan. Je n’arrivais pas à trouver les vagues. Et mon surf n’a pas été assez bon pour espérer passer. Je suis pourtant partie avec zéro pression. Ce n’est pas de la malchance quand on n’arrive pas à poser ses manoeuvres. J’ai merdé… Ce n’était pas ma série, pas mes championnats du monde. Je vais m’en remettre. Je me suis améliorée par rapport à l’année dernière, donc, en 2014, je serai là pour le titre. Mon programme ? Je vais faire les Pro Juniors en Europe qui vont débuter dans quelques jours. »
Au classement final par équipes, la France échoue à une poignée de points de la troisième place annexée par les États-Unis, mais loin d’Hawaii (2e) et de l’Australie, qui souffle in-extremis à l’état américain le titre par équipes.
« On est à notre place, on a fait du bon boulot », se félicite l’entraîneur en chef de l’équipe de France, Patrick Florès. « Ce résultat est le deuxième de l’histoire du surf juniors français après celui du Brésil (2006) où la Fédération s’était appuyée sur nos plus grands talents formés par l’industrie du surf : Jérémy Florès, Marc Lacomare, Pauline Ado… Là, je suis fier de cette équipe que nous avons formée depuis des années et menée à cette place. Je félicite pour cela mon équipe technique qui a fait un travail remarquable ici au Nicaragua. »
Rendez-vous désormais pour les prochains Mondiaux juniors ISA en 2014, en Amérique centrale (Équateur ?) ou ailleurs.
Vidéo du jour final à venir…
La finale juniors garçons (moins de 18 ans) :
1. Josh Moniz (HAW) 14.43
2. Soli Bailey (AUS) 14.40
3. Andy Criere (FRA) 10.84
4. Luke Hynd (AUS) 5.70
La finale juniors filles (moins de 18 ans) :
1. Tatiana Weston-Webb (HAW) 15.50
2. Stephanie Single (AUS) 12.10
3. Nikki Veisins (USA) 11.07
4. Chelsea Tuach (BAR) 9.17
La finale cadets (moins de 16 ans) :
1. Jacob Willcox (AUS) 14.90
2. Leo Fioravanti (ITA) 14.73
3. Jake Marshall (USA) 12.20
4. Reo Inaba (JAP) 11.76
La finale cadettes (moins de 16 ans) :
1. Mahina Maeda (HAW) 19.16
2. Karelle Poppke (TAH) 13.27
3. Dax McGill (HAW) 10.57
4. Frankie Harrer (USA) 4.86
La finale de l’Aloha Cup (relais) :
1. Japon, 63.77
2. États-Unis, 60.73
3. Australie, 54.08
4. Pérou, 51.55
Top 5 final par équipes :
1. Australie, 24256 pts
2. Hawaii, 23828 pts
3. États-Unis, 18870 pts
4. France, 18212 pts
5. Japon, 16322 pts
(avec la collaboration de Stéphane Sisco, FFS, à Jiquiliste)
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Vincent Martin
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