Vous avez sûrement croisé un jour ou l’autre un gus avec une combinaison aux couleurs flashy ou un pote en soirée avec un tee-shirt « Pâté Hénaff » détourné. Pas de doute possible, il s’agissait bien de la marque KanaBeach. Même si certains aficionados de la première heure regretteront les choix de la marque ces dernières années, la crise est bien là et elle n’épargne pas la Bretagne. Placée en redressement judiciaire en mars 2012, l’entreprise finistérienne a appris la semaine dernière sa liquidation par le tribunal de commerce de Brest. Une sentence qui met à la porte plusieurs dizaines de salariés et endeuille le surf breton.
La marque à la comète, créée il y a presque 30 ans au bout du monde dans le Finistère, par Fred Alegoët, s’était faite remarquée pour l’esprit volontairement décalé de ses collections mais aussi de ses campagnes de publicité. Mais « au-delà du milieu surf, Kanabeach à contribué à l’essor de la Bretagne« , rajoute le photographe breton et collaborateur régulier de la marque, Ronan Gladu. Il se souvient de l’engagement de la marque dans des projets un peu fous comme lorsque « Fred Alegoët, [leur] a permis de payer [leurs] billets d’avion avec Aurel Jacob et Ewen Le Goff pour Des Iles Usions. Je me rassure en me disant que les 300 000 vues sur le film ont été un atout pour KB. » Il garde également en mémoire la « tournée des KanaMiss Cup en camping car KanaBeach avec la Jonkette comme capitaine de vaisseau… Le seul gars capable de faire une roue arrière en camping car ! » mais aussi « le soutien au film Barravel avec le logo dessiné par Ific, le graphiste en chef de l’entreprise ou l’image d’intro pour illustrer les «Bretons» faite devant le siège avec tous les employés de l’époque [2008, Ndlr] ».
De son côté Thomas Joncour, alias la Jonkette, sponsorisé chez Kana depuis 18 ans, se souvient du « trip cocorico aux Mentawaii avec Laurent Pujol, Eric Rebière, Simon Marchand,… C’était le moment de l’apogée où tout allait bien. »
Malgré la perte de son sponsor principal, la Jonkette « n’est pas dans l’optique de trouver un autre sponsor dès maintenant. Quand je n’ai plus été salarié de la marque j’ai continué à rider pour eux même sans argent. Cette marque c’était la fietré d’être Breton, un rêve de gosse. » Avant de conclure « c’est plus qu’une boite qui ferme, c’étaient des vraies valeurs humaines. »
Deux choix s’offrent alors à vous s’il vous reste un bout de néoprène ou une veste étiqueté Kana : le porter fièrement 7 jours sur 7 comme la Jonkette car « porter c’est continuer de faire vivre » ou alors faire comme Ronan Gladu qui « hésite à encadrer sa dernière 4/3mm, encore sous plastique, reçue il y a quelques jours… » Mais comme beaucoup d’autres bretons, le photographe finistérien espère au fond de lui que « KanaBeach renaîtra de ses dettes… »
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Gros coup dur,
mais cependant y’a t-il encore possibilité d’acheter des vêtements ? (que ce soit aux ventes aux enchères ou dans certains magasins …)
On ne veut pas la mort de cette marque !
Le choc !! Et dire que je découpai leurs pubs pour les coller aux murs quand j’avais 15 ans..Dur à avaler comme news 🙁
Je porterai évidemment mes fringues KB jusqu’au bout.
Merci aux créas pour toutes ces années et une pensée pour les salariés qui subissent cette violente déferlante.
il me reste des stickers kanabeach de coté , je les mettrai sur mes prochaines boards .
Tout à fait d’accords !
Genre de nouvelle qui fait mal mais pas surprenante. Mauvaise gestion ou effet de la crise, on perd quand meme une marque locale. De plus les investisseurs locaux se font rare donc peut d espoir de revoir une marque comme kana. Sauf si monsieur Armox lux decide lancer un segment surfwear mais vu le classicisme de la marque c est de la grosse science fiction
Kana Beach représentait la fierté des surfeurs bretons dès le début. Créative, décalée, bretonne.
Et puis la marque s’est progressivement tournée vers la mode. Elle s’est éloignée de sa philosophie, s’est détournée de son coeur de cible. Elle s’est mise à vendre des produits bas de gamme fabriqués en Chine pour inonder les marchés.
La marque avait commencé à faire la promotion du « 29 hood », en valorisant le finistère et en raillant les autres départements bretons. Diviser les surfeurs bretons : Drôle de communication.
Lorsque la crise a touché l’ensemble de l’industrie du surf, les marques sont revenues vers le coeur de cible : les surfeurs.
Kana Beach s’est alors rendu compte que le 29 et Penmarc’h ne suffiraient pas à les sauver. Mais c’était trop tard, il y a bien longtemps que les surfeurs bretons s’étaient détournés de la marque.
On se souviendra des débuts.
Dans les années 90’s les créatifs kana c’était top.
Y a d’la houle dans ta soupe avec la mouche très très fort.
Les trophées du lacanau pro 97 c’était des chaises, excellent.
La secret pocket dans les sapes : énorme.
Porter du Kana c’était cool en 94.
Bravo pour ces belles années ou l’esprit surf était présent.
Plus récemment c’était plus du tout ça quand même.
En comparaison quand je pense a moskoveau ou quicksilver la seule chose que je vois c $$$$$$$ : money money money.