Echange, rencontre et partage avec des Talents Aiguilles

En guise de prémisses au Ride'n Rose 2011, 6 femmes du milieu de la glisse sont venues témoigner de leur expérience. Alors la glisse, un milieu de machos ? Ride'n Rose dresse le bilan.

12/09/2011 par Romain Ferrand

INITIATIONS GRATUITES 100% GIRLS

Cinq ans que l’association Ride’n Rose organise des initiations gratuites dans une ambiance festive et exclusivement féminine. Elles étaient sept filles au départ, toutes étudiantes au Master Sports de glisse à Bayonne, aujourd’hui elles ne sont plus que quatre. Marie, Anaïs, Justine et Elsa ont fini les études et gèrent tout de A à Z bénévolement. Alors que Rip Curl et Billabong ont stoppé (faute de budget ?) depuis quelques années leurs girls initiations, respectivement l’Hawaiian Tropic Girls Tour et les Girls Days, les filles de Ride’N Rose se battent pour pérenniser leur démarche, et, d’années en années, rencontrent un succès florissant.

Elsa Dabet, en charge de la communication de l’association, nous parle de l’objectif de départ : « Nous voulions faciliter l’accès des filles aux différentes pratiques de glisse et ainsi promouvoir les sports de glisse au féminin. Les initiations se déroulent en deux étapes : en hiver avec le snowboard et le ski et en été avec le skate, surf, skimboard, SUP… Nous avons toujours tenu à proposer aux filles différentes disciplines des sports de glisse car les filles sont moins focus que les hommes, plus ouvertes, plus touche-à-tout. Elles recherchent avant tout le plaisir et le partage ».

TABLE RONDE ENTRE TALENTS AIGUILLES

Cette année, pour la 5ème édition, les filles de Ride’N Rose ont voulu aller plus loin en organisant une table ronde ouverte à tout le monde, intitulée « Rencontre avec les talents aiguilles ». Le but est clair : prouver aux filles qu’elles ont la place dans le milieu de la glisse et répondre à toutes leurs interrogations. Six femmes de l’industrie de la glisse sont venues partager leurs expériences.

À l’origine de la création de la marque Roxy, Maritxu Darrigrand est revenue sur les débuts du surf féminin et son émulation. Le parcours de Maritxu suffit à lui seul pour prouver l’importance des femmes dans ce milieu. Lorène Carpentier, artiste aux multi-talents (photographe et réalisatrice), s’investit depuis plusieurs années à travers l’association Keep A Breast, dans une cause des plus féministes : la lutte contre le cancer du sein. Elle est venue raconter comment elle a trouvé dans ce milieu son épanouissement tant sur le plan personnel que professionnel. Jeune journaliste freelance, Elisa Routa a fait part de certaines difficultés rencontrées. Collaboratrice du magazine Surfeuses, Elisa signe aujourd’hui de nombreux papiers dans d’autres magazines de glisse, prouvant qu’une femme a bien sa place dans la rédaction d’un magazine de surf. Myriam Labarre, commerciale chez Rip Curl, à quant-à-elle démontré qu’avec détermination et confiance en soi, être une femme dans un milieu d’homme peut tourner en avantage. Caroline Béliard est revenue sur sa carrière de snowboardeuse professionnelle pour souligner les écarts entre hommes et femmes toujours présents dans ce milieu et la nécessité pour une fille d’avoir un sacré tempérament pour réussir. Léa Brassy, free-surfeuse et jeune recrue du team Patagonia, a raconté comment sa passion d’adolescente est devenue un vrai métier, prouvant que les surfeuses non compétitrices ont aussi un avenir dans ce milieu.

ALORS MILIEU DE MACHOS ?

Elsa Dabet, à l’origine du projet, dresse le bilan de cette réunion : « Les filles prennent de plus en plus de place dans le milieu de la glisse et s’affirment de plus en plus. Aujourd’hui on voit beaucoup de nanas au sein des entreprises de la glisse avec des postes à responsabilités. Elles sont aussi de plus en plus influentes. Il me semble que tout a été dit dans les dernières phrases de Maritxu Darrigrand : ”Les femmes travaillent mieux que les hommes, c’est un fait avéré !” ».

Faut-il alors s’interroger sur l’intérêt de se regrouper entre filles, d’organiser des événements exclusivement féminins pour prouver leur place dans ce milieu typiquement masculin ? Les rideuses ne doivent-elles pas au contraire gagner leur reconnaissance aux côtés des riders ? Elsa a son propre point de vue : « Il faut les deux. D’un côté les events spécial girls permettent à toutes les filles de venir s’épanouir et progresser sans complexes. D’un autre côté les surfeuses pro devraient être confrontées aux surfeurs plus régulièrement sur les compétitions comme dans les médias. Les hommes ne sont pas insensibles à l’arrivée des filles dans la glisse, il suffit de voir le nombre de mecs présents chaque année sur le village Ride’n Rose ! » Vous l’aurez compris : « le surf un milieu de machos », un propos bien has-been en 2011…

 


Tags:



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*
*
*