Véritable ovni esthétique dans l’univers des films de surf, Pandora Decoster lève un vent de fraîcheur avec « L’apéritif » en terme de réalisation. Rencontre avec la jeune et talentueuse longboardeuse de Biarritz.
L’apéritif a eu le prix du public au Festibal du film de surf de San Sebastian, comment ça s’est passé et quelles ont été les réactions du public ?
Cela s’est super bien passé, je suis allé à la projection avec Robin Falxa (surfeur et acteur du film), nous étions émus et contents. Le public a rigolé aux moments clefs, on entendait les murmures quand il le fallait avec une explosion d’applaudissements au final. Mais c’est peut-être l’ excitation qui déforme le souvenir ! Je crois que les gens ont apprécié, ce que l’on m’a dit, c’est que c’est bien car différent, voire « underground »…
Tu peux nous expliquer comment est né ce projet ?
Lorsque je suis partie en Australie, il y a 1 ans, j’ai retrouvé mes potes Robin Falxa et Julien Gri, qui vivaient depuis 6 mois dans leur caravane pourrie. Je voulais absolument faire un film car du côté de Byron Bay, les vagues sont parfaites. On a commencé par shooter du surf. Ensuite, je crois que j’ai été très pénible, car je voulais vraiment qu’on mette en scène, qu’on écrive un scénario. On a commencé par une idée, puis j’ai abandonné, une autre mais ça nous a vraiment pompé l’air. Alors je me suis dit, pourquoi ne pas réaliser un film sur deux gars qui se demandent comment faire un film de surf ? Je les ai donc filmés à table autour d’un verre de vin. Comme ils étaient très mauvais acteurs, je n’ai repris que les images, et j’ai enregistré ma propre voix que j’ai posée dessus. Chaque fois que les deux frenchies ont une idée de scénario, leur imagination est représentée par une courte scène qui danse au son de la musique de La Femme. Un bon moyen d’utiliser tout notre footage de surf et touristique.
Tu as une culture de l’esthétique, le film est assez expérimental ?
Affirmatif. D’une certaine manière, ce film remet en cause l’esthétisme du surf que l’on peut connaître, car il est le fruit de nos conversations, nos envies, nos goûts très personnels et nous n’avons pas cherché à nous identifier à d’autres films, ni à s’inspirer de la culture surf. Il est expérimental car c’est une expérimentation, j’ai mélangé des ingrédients qui n’ont pas pour habitude de se retrouver dans le même plat. Mais rien de tel qu’une bonne grosse salade avec du choux rouge, des carottes, du fromage et des fruits confits ! On avait qu’une caméra pourrie qui zoom très peu, le film est super pixélisé , mais c’est justement ça qui est beau!
Tu as de nouveaux projets artistiques ?
Je suis en train de faire un prochain film, il sera bien perché. Et il mettra en scène plus de personnages. Mes copines sont actrices, guerre du surf futuriste et les californiens représentent l’histoire du surf. Il n’y aura pas de parole, car bien que le langage soit essentiel, il est important d’utiliser les sons, les images et les gestes pour transmettre des messages.
Et côté surf ?
Côté surf, je m’amuse vraiment beaucoup, je vais à l’eau tous les jours et si je ne surf pas je nage… nous sommes tous des poissons avant tout. Et puis j’essaye enfin de surfer plusieurs types de planches , c’est esthétique et expérimental tous les jours !