La compétition du Roxy Jam 2010 s’est achevée dimanche avec la victoire de l’Américaine Cori Schumacher. Surfeuse atypique, au style à la fois moderne et traditionnel, elle évolue en marge du « surf system » mais tient un regard pertinent sur la discipline.
Surfsession.com lui a posé 5 petites questions mardi sous le soleil, après une petite session à la Côte des Basques… Magnéto :
Surfsession.com : Quelles étaient tes ambitions en arrivant à Biarritz pour cette compétition ?
Cori Schumacher : Mon but était de me qualifier au moins pour le second tour, puisque je n’avais même pas la passé ma première série l’an dernier. Bien sûr que je pensais aussi un peu à la victoire mais les meilleures du monde étaient présentes, alors je n’y croyais vraiment pas trop. Il y a un tel niveau. Il faut juste donner le meilleur de soi…
Maintenant que tu es Championne du Monde, quels sont tes projets ?
Honnêtement, j’aimerai me servir de mon titre pour servir le longboard féminin, par tous les moyens possibles. Je veux qu’il progresse…
Justement, quelle est ta vision du longboard féminin ?
J’aimerais voir plus d’événements comme le Roxy Jam. Pour nous, ce serait vraiment bon d’avoir un circuit avec plusieurs étapes : France, Australie, Californie, Hawaii… de façon à pouvoir cumuler des points et déterminer la meilleure à la fin de la saison. Une seule compétition, ce n’est pas suffisant. C’est vraiment ce sur quoi j’aimerais que ça avance…
Qu’est-ce que tu penses du longboard en général ?
Je pense qu’il est plus moderne que jamais, mais continue à la fois à conserver le côté traditionnel de la discipline, ce qui me plaît. J’aime vraiment le mariage entre les deux styles. Et je pense qu’il y a désormais un bon « crew » de garçons et de filles qui réussissent à merveille ce mélange et qui font des choses incroyables. Prenons Taylor Jensen par exemple : tout le monde ne parle que de lui, mais il est simplement phénoménal. Il nous supporte d’ailleurs toutes dans ce que nous faisons, sa petite amie comme les autres. On s’inspire tous les uns les autres. Et j’aime cet esprit actuel. Il n’a jamais été aussi bon.
Un petit mot sur la scène longboard française ?
Je trouve que la scène longboard est incroyable en France, notamment ici à Biarritz. On voit qu’il y a un vrai support pour cette discipline de la part de gros sponsors comme Roxy ou Orange. Et il y a un bon niveau général. Il n’y à qu’a voir les résultats de la compétition (Justine Dupont a terminé 3ème ex-æquo du roxy Jam 2010, ndlr).
On sait que tu refuses d’être sponsorisée, que tu refuses d’être dans le « système ». Qu’est-ce qui te dérange réellement ?
Je suis complètement en marge du système. Je veux garder ma liberté et ne pas considérer le surf comme un job. C’est une raison pour laquelle je me suis éloignée du surf pendant sept ans il y a quelques années. Pour moi, ça doit rester une passion. Etre en dehors du système me permet de rester passionnée et de mettre tout ce que j’ai dans mon surf. D’autres personnes arrivent très bien à gérer ça à la fois comme une passion et un job, et je respecte les filles qui veulent être sponsorisées. Mais je pense que c’est bien qu’il y ait les deux. Moi je suis du côté disons… underground : « Keep it clean, keep it pure »…
PROPOS RECUEILLIS PAR ROMAIN FERRAND.
Retrouvez une interview complète de Cori Schumacher dans le prochain Surfeuses Magazine, en kiosque le 1er août.