Vive polémique sur le web après la série du Billabong Pipeline Masters qui opposait l’Australien Dean Morrison au Floridien Damien Hobgood…
Résumé : Vers la fin du premier quart de finale qui opposait les deux surfeurs, et alors que Dean Morrison a la priorité, Damien Hobgood qui n’a besoin que d’un 3,83 pour reprendre la tête , part sur une gauche suffisamment jolie pour lui permettre de passer.
Au moment du take-off, Damien Hobgood tombe subitement, et sans raison apparente. Sur le moment, les commentateurs anglo-saxons se demandent si Dean Morrison n’a pas retenu le leash de son adversaire. Quelques secondes plus tard, coup de sirène et fin de la série : Dean Morrison se qualifie pour le tour suivant.
Malgré certaines réactions, les juges de l’ASP ne sanctionnent alors pas Dean Morrison pour ce geste.
Mais c’est sur la Toile que la polémique a trouvé le plus grand écho.
Les frères Hobgood ont notamment relayé le scandale via leur twitter et leur site perso, suscitant de nombreuses réactions dénonçant » l’anti-jeu » de Morrison.
Ce dernier continue à clamer que ce geste était totalement involontaire et s’explique: « On m’accuse et je passe pour le sale gars. P****n, j’avais la priorité, il restait 30 secondes, il [Damien] avait besoin d’un 3 et mon bras s’est pris [dans son leash]. Mais il essayait de ramer devant moi et j’avais la priorité. Il n’aurait pas dû se trouver là de toute façon. Bien sûr que je n’allais pas le laisser prendre cette vague. »
Depuis cette affaire, les langues se délient et Deano, qui a la réputation d’être un des pires compétiteurs sur le Tour, n’en « éait apparemment pas à son premier coup d’essai. Des surfeurs de la Gold Coast australienne (où réside Deano) ont déclaré que c’était sa façon de faire dans sa jeunesse, en free surf comme en compétition.
ET DU CÔTÉ DE L’ASP ?
Du côté des juges, l’un considère ce geste comme accidentel (et que c’est Damien Hobgood qui interfère sur Deano), un second pense au contraire que cela était intentionnel, et le troisième ne se prononce pas. D’après le chef juge Perry Hatchett, en cas de doute, la règle est de laisser passer comme si rien ne s’était passé.
Mais cette affaire remet en question l’utilité de l’assistance vidéo, mise en place par l’ASP depuis début 2007, mais qui a déjà fait défaut à plusieurs reprises depuis. A l’époque l’objectif était, selon le Président de l’ASP Rabbit Bartholomnew, de « ne pas perdre une miette » de ce qui se passe au line-up. Oups.
Cette affaire rappelle la série du Quiksilver Pro Gold Coast de 2007 qui opposait Jérémy Florès à Josh Kerr. A l’époque, les juges ont loupé un tube de Jérémy sur une vague, et ont noté cette dernière 3,5/10 au lieu du 7 ou 8 mérité. Cette erreur avait à l’époque suscité de vives réactions de spectateurs, et même de certains top surfeurs, dont Kelly Slater devant les ralentis vidéo…Mais rien n’y avait fait et les juges avaient refusé de revenir sur les scores, empêchant Jérémy de se qualifier pour le Tour suivant.
Bref, la « polémique du leash tiré » ravit les détracteurs de l’ASP qui critiquent son amateurisme. Selon Damien Hobgood, « si l’on veut rendre ce sport professionnel, les gens doivent être responsables, et quelque chose doit être fait. On a déjà vu ça arriver plein de fois. Que ce soit des choses comme ce qui vient de se passer ou d’autres exemples hors de l’eau comme des intimidations. »
Bref, un incident qui pourrait une fois encore servir les détracteurs de l’ASP…