LES CONSEILS POUR RESISTER AU FROID !

Combinaison, échauffement, protection contre l'exostose... Les conseils de Guillaume Barucq.

19/12/2009 par Romain Ferrand

Le froid nous tombe dessus depuis quelques jours. Rien de plus normal, nous sommes au mois de décembre. Mais l’hiver est une période souvent difficile à vivre pour ceux d’entre nous qui n’ont pas la chance de s »exiler vers des latitudes plus clémentes.

Voici quelques conseils de notre surfeur-docteur Guillaume Barucq (auteur du Surfers’ Survival Guide et animateur du site www.surf-prevention.com) pour surmonter au mieux l’épreuve du surf hivernal…

Outre une bonne combinaison, que doit-on faire pour résister au froid en surfant ?

Une session de surf en hiver est une épreuve physique exigeante.

Il convient de se donner les moyens d’être en forme avant de se mettre à l’eau en hiver : manger sainement pour faire face aux dépenses énergétiques supérieures (on brûle plus de calories pour lutter contre le froid), bien dormir et avoir une activité physique modérée mais régulière pendant la semaine.

Ce n’est pas parce que vous allez surfer dans le froid que vous tomberez malades plus souvent (vous pouvez rassurer Maman !)…à condition de ne pas tirer sur la corde ! Le meilleur conseil à donner aux surfeurs est de raccourcir la durée de leurs sessions en hiver.

Le rythme que je préconise : des sessions de 30 et 60 minutes par jour 3 à 5 jours par semaine : cela suffit largement ! Au-delà, vous risquez de fragiliser votre organisme et vos défenses immunitaires et de devenir une proie facile pour les nombreux virus qui circulent en hiver (comme celui de la grippe A/H1N1 par exemple…) et qui risquent de vous priver de surf pendant au moins une semaine.

Quand il fait vraiment froid, s’échauffer sur la plage revient à se…refroidir ! Mieux vaut faire son échauffement chez soi avant de partir surfer (si vous avez la chance d’habiter à proximité du spot) ou faire quelques mouvements d’aquagym dans l’eau avant de rejoindre le line-up. Je conseille plusieurs immersions de la tête au bord de l’eau pour s’habituer au froid et éviter de ressentir une « barre » frontale douloureuse en faisant des canards sous la première série de vagues…

Il faut sortir de l’eau avant de ressentir le froid ou la fatigue. Un engourdissement, des frissons ou l’impression de réfléchir au ralenti sont les signes avant-coureurs d’une hypothermie.

N’oubliez pas qu’après la session, il reste encore les douloureuses épreuves de la traversée de la plage, de l’ouverture de la voiture avec la clé (la réalisation des mouvements fins est altérée par le froid) et du déshabillage sur le parking…

Après tout cela, vous aurez bien mérité une douche (chaude) avant de vous poser devant une vidéo de surf sous les tropiques avec une bonne boisson chaude !

Dans l’eau on voit des gars avec gants et cagoules et d’autres sans chaussons. Est-ce à dire que nous ne sommes pas égaux devant le froid ?

Il existe une susceptibilité individuelle à la perception du froid. Une couche graisseuse protège davantage du froid comme on le constate chez les phoques par exemple (mais ce n’est pas une raison pour manger plus gras en hiver !).

Ceci étant dit, c’est aussi une question d’habitude. Je faisais mes hivers en 4/3 mm jusqu’à ce que je découvre les bains de mer avec les Ours Blancs de Biarritz. Depuis, je suis capable de nager dans une eau à 10°C en maillot…

Mais pour la pratique du surf, il n’y a rien de plus inconfortable que d’avoir froid ; c’est aussi un facteur de risques de blessures vu que nos muscles et nos articulations sont comme anesthésiés par le froid.

Pour surfer, il est important d’être bien confortable « dans sa bulle » de néoprène. Pour éviter de se refroidir par les extrémités, il convient de s’équiper en chaussons, gants et cagoule. En ce qui me concerne, j’utilise un bandeau en néoprène sous mon casque : rien de mieux pour protéger la tête par laquelle la perte de chaleur est très importante.

Comment choisir sa combinaison vu que le plaisir de surfer exige à la fois d’être au chaud et de se sentir libre de ses mouvements ?

Les combinaisons proposées par les marques de surf offrent maintenant toutes un excellent  compromis entre confort thermique et souplesse. Le vendeur de votre surf shop préféré vous renseignera mieux que moi sur le sujet…

Si on veut surfer encore plus léger – et donc encore plus souple – l’apport d’accessoires type veste chauffante à insérer sous la combinaison est intéressant. Avec ce genre de produit technique, faire l’hiver en 3/2 mm sur la Côte Aquitaine paraît jouable.

Qui dit froid dit exostose aux oreilles. Certains la développent, même très jeunes, d’autres non. Petit récapitulatif Docteur ?

L’exostose est un rétrécissement du conduit auditif externe de l’oreille favorisé par le contact répété avec l’eau froide.

Les surfeurs sont particulièrement exposés à cette pathologie dont on ne ressent les premiers symptômes que lorsque l’exostose est déjà évoluée. Le traitement nécessite une (ou plusieurs) interventions chirurgicales qui n’empêchent pas la récidive…

Il est primordial de sensibiliser les surfeurs dès le plus jeune âge à l’exostose et de leur expliquer les moyens de s’en prémunir (bouchons d’oreilles, bandeau néoprène, cagoule, casque +++).

Le premier congrès sur l’exostose aura lieu à Biarritz en mars prochain à l’occasion du Congrès National sur la Santé et les Sports Nautiques .

Nous aurons l’occasion de revenir sur cette pathologie qui handicape de nombreux surfeurs.

Cinq ans de pratique du surf en hiver suffisent en moyenne pour entraîner une exostose. Mais certains sujets voient leurs conduits auditifs se rétrécir beaucoup plus rapidement que d’autres. D’où l’intérêt de montrer ses oreilles au moins une fois par an à son médecin traitant et/ou à son ORL.

Plus d’informations sur www.surf-prevention.com

Commandez le ligne « Surfer’s Survival Guide » de Guillaume Barucq sur la boutique en ligne de Surf Session.


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