John John Florence (Photo Aaron Hughes/World Surf League)
Vous vous en doutez déjà, ce n’est pas d’une rentré de houle surprise ou d’une marée trop vite montée que le suspens est arrivé. Au Surf Ranch la vague est toujours, toujours, toujours la même. Toujours aussi longue et parfaite pour les fans absolus, toujours aussi artificielle et monotone pour les râleurs invétérés. C’est donc du côté du format que venait la nouveauté cette année. D’abord des séries à 4, avec un surfeur directement qualifié et un directement éliminé. Puis une « night session » regroupant les deuxième et troisième de chaque série pour repêcher une femme et deux hommes. Enfin, un tableau démarrant aux quarts de finales masculins et aux demies féminines.
L’émotion du jour : Johanne Defay, si près
Championne en 2021, Johanne arrivait au Surf Ranch avec l’idée de bien relancer sa saison gâchée par une blessure. Sa première droite donne le ton avec des turns très agressifs et un long passage dans le tube. On la sent en forme et le score frise l’excellence. Très régulière sur tous ses passages, elle monte facilement un total à plus de 15 points. Le souci c’est que Carissa Moore est dans la même série, et que l’hawaïenne fait un petit peu mieux à chaque vague et prend la place qualificative.
Johanne est donc invitée à la Night Session. Au menu, une gauche et une droite, mais cette fois seule la meilleure vague compte et il n’y a qu’une place à prendre pour les demies. Defay continue à assurer et c’est encore sur la droite qu’elle trouve son meilleur score. 7,33 c’est mieux que ce que peuvent proposer Picklum, Gilmore, Peterson et Spencer, mais la jeune Caitlin Simmers s’enflamme et envoie des 8 dans les deux sens. C’est elle qui rejoint Caroline Marks, Carissa Moore et Tatiana Weston-Webb en demies. Johanne Defay termine cinquième. C’est un peu frustrant, mais on se rassure de voir qu’elle n’est pas loin d’avoir retrouvé son meilleur niveau.
Les perdants du jour : Wright et Robinson jetés avec l’eau du bain
La mauvaise passe de Jack Robinson se poursuit. Après un début de saison canon stoppé par une blessure au genou, cette chute dès le premier tour de compétition menace sa place dans le top 5. Dans une série dominée par Leo Fioravanti, l’Australien s’est également fait distancer par Jordy Smith et Kelly Slater qui ont réussi à améliorer leur score à leur deuxième passage, tandis que Robinson calait. Attention, tous les autres membres du Top 5 sont qualifiés pour les quarts, et Gabriel Medina ne va pas rester coincé à la 7e place bien longtemps…
Même surprise pour Tyler Wright, qui fait curieusement partie des 3 éliminées du premier tour alors qu’elle occupait la tête du classement mondial. L’Australienne a complément raté ses deux gauches, et se présentera donc au Salvador sans le maillot jaune sur les épaules.
Les gagnants du jour : Carissa toujours là, le Brazilian Storm souffle encore
Les finales s’annoncent assez ouvertes puisque les 4 surfeuses encore en course ont obtenu des totaux assez proches pour le moment. Quoi qu’il en soit Carissa Moore est assurée de reprendre le maillot jaune, Caroline Marks et Caitlin Simmers cimentent leur place dans le top 5, et Tati Weston-Webb va s’en approcher fortement.
Chez les hommes, le Brazilian Storm souffle sur la piscine, avec 5 des 8 derniers surfeurs en course. Et parmi eux 3 favoris qui se détachent avec les seuls totaux à plus de 16. Gabriel Medina et Filipe Toledo on s’y attendait, ce sont les seuls surfeurs à s’être imposé ici. Mais c’est Yago Dora qui vire en tête suite à une gauche qui le voit s’élever par 3 fois au-dessus de la lèvre. En gagnant sa série, Joa Chianca s’est donné une chance de conserver son maillot jaune, tandis qu’en prenant la dernière place pour les quarts, Italo Ferreira peut espérer relancer une saison moins flamboyante qu’à l’habitude. Pour Griffin Colapinto et Ethan Ewing il s’agit surtout de se maintenir dans le top 5. Ce dernier a montré qu’il était possible de remporter une série en surfant uniquement sur le rail, tandis que Leo Fioravanti a ponctué sa dernière droite d’un throw tail reverse pour être sûr de l’emporter.
Suite et fin cette nuit, vous saurez tout demain. Car s’il y a une qualité que l’on peut bien accorder à ce Surf Ranch Pro, c’est qu’il est vite plié !