Description

Photos de couverture : Tiago Carrique photographié par Manuel Miguelez.

DES MOTS VAGUES

Les éléments marins et terrestres s’entrelacent, ils ébauchent des rivages, esquissent des limites, se sculptent à tour de rôle, sur un long terme. Leur discours, parfois enragé, affirme les vagues et le dialogue peut être explosif, c’est une cohabitation possiblement compliquée dans l’agitation de la tempête. Du jour au lendemain, la paix est faite, le plan d’eau devient lisse, alors la lumière se reflète à la surface, comme dans un miroir qui illustre un imaginaire des cieux ou une projection de l’univers. Le liquide, en mouvement, en sinuosité douce, blotti dans les bras de la croûte terrestre, conduit la déferlante finale, majestueuse avant sa mort. La seule onde, singulière, unique est poussée vers le haut, envahissant l’espace aérien par le frottement, impacté depuis le fond, le sable, la roche, le corail. Peut-on juger d’un conflit entre la terre et l’océan, d’une intrusion de l’eau dans l’air, d’un jeu de pouvoir, d’une violence ou d’une poésie ?

Lorsque les cultures ancestrales, un beau jour, ont décidé de s’amuser avec les vagues, à plat ventre, à genoux, puis dressé sur le pont d’une planche, il y avait peut-être un désir de trahir la terre en tant que matrice de vie, de s’en échapper. C’était peut-être aussi la possibilité de flirter avec les origines du monde en s’immergeant et en réformant un sens commun qui intéressait ces autres funambules. En tout état de cause, avant l’apparition de cette tradition et son émancipation, il était aussi difficile d’imaginer un homme se déplaçant debout sur l’eau en longeant une vague, juché sur l’épaule en mouvement qu’un monde dénué de divinités. Le surf est une trahison de la terre et des puissances chimériques ou une poésie et une célébration de la nature ? Natation, radeau, pirogue, embarcation à voile, navire, sont des inventions pratiques, fonctionnelles. L’objectif proposé par l’outil, c’est de voyager d’île en île, de découvrir d’autres continents, de commercer, de transporter, de pêcher ; mais le surf alors, ça sert à quoi ?  À se faire l’égal du poisson ? Les Péruviens, les Africains de l’Ouest ou les Polynésiens avaient jadis développé des chorégraphies avec les remous, comme une pratique admise qui permettait peut-être aux chefs de tribus de montrer qu’ils avaient la capacité de défier l’océan.

Par Olivier Dézèque / Rédacteur en chef

 

SOMMAIRE :

ONE SHOT
– COVID TIME  : LA HAINE
 – SHORT TRIP : DANSER AVEC LES VAGUES
–  COMICS : HIPPIE SURF SATORI
–  FREAKY : DES PRINCES À NEW YORK
– TEAM : LES BILOUTES
– SURF POÉSIE : LE CERCLE DES SURFEURS DISPARUS
– AÇORES : FREE SURF EXPRESS
– STORIES : FUTUR & PASSÉ SIMPLE
– PROGRESSION : MARIE CHAUCHÉ
– TERRITOIRES : LOST : L’ÎLE D’AMSTERDAM
–  DISTANCES : ÉVOLUTION SURF AU SÉNÉGAL
–  PROFIL : QUI EST TIAGO ?
– SYNCHRONISM : PATTI, LE BUREAU DU NON-CONVENTIONNEL
– AUTRE RIVAGE : I LOVE HONG KONG
– ÉCOSSE : TERMINUS HIGHLANDS
– BAJA : ASK THE DUST
– LÉGENDE : SHORT TALKS WITH TAJ
– PORTFOLIO : PHOTOGRAPHIES AU FÉMININ

 

Informations complémentaires

Poids 0.55 kg

Surf Session n°388
Eté 2023

9.90 

Baja, Évolutions, Taj Burrow, Afrique, Poésie.

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