Alors que la météo n’a pas été aussi clémente que la veille sur Jeffreys Bay, il semblerait que les athlètes n’aient pas été gênés plus que cela par la pluie. Dès la reprise des séries ce matin pour les quarts de finales, les surfeurs et les surfeuses encore en lice ont offert un spectacle hors normes pour le plus grand bonheur des courageux présents sur la plage ou pour celles et ceux plus au chaud, derrière leur écran, aux quatre coins de la planète. Alors que Lakey Peterson a enfin retrouvé le chemin de l’or après quatre ans sans remporter une étape, Filipe Toledo lui, a gagné l’étape sud-africaine pour la 3e fois de sa carrière.
Lakey is back !
Après avoir éliminé la numéro 1 Carissa Moore, l’Australienne Molly Picklum s’est retrouvée en finale face à l’une des surfeuses les plus expérimentées du Tour, Lakey Peterson. Les deux surfeuses ont absolument tout donné, comme le montrent leurs fiches de scores respectives. Chacune d’elle s’est lancée sur onze et douze vagues dans les 35 minutes du temps imparti. On ne peut pas vraiment mettre cette victoire sur le compte de l’expérience, ni du placement, puisqu’elles ont tourné à tour de rôle entre le fond et le bord. C’est réellement le choix de vague et la technique qui ont fait la différence. Les trois manœuvres que Lakey a remis sur l’une des vagues de série, plus grosse et avec plus de mur, ont forcément été plus valorisées.
Une domination brésilienne
Alors qu’Ethan Ewing a ouvert le bal, avec ce qui sera son futur backup, Filipe Toledo a tout de suite voulu imposer son rythme et rentrer fort dans cette finale, une chose qu’il a tenue jusqu’à la fin de ce dernier heat. La fluidité dont le lycra jaune a fait preuve sur ses transitions entre ses six manœuvres fut déconcertante. Avec la priorité dans la poche, le Brésilien est parti sur la vague qui avait le plus de potentiel de la série et c’est la raison pour laquelle il a pris son temps avant de commencer à manœuvrer. À son premier 8.83, est venu s’ajouter un 9.93. Alors qu’il restait 10 minutes sur l’horloge, aucune vague ne se profilait à l’horizon et chacun faisait ses comptes, le bilan était clair, il fallait un 10 et un 9 à l’Australien pour l’emporter. Mais le numéro 3 mondial n’a pas réussi un tel exploit. Le Brésilien a ainsi renforcé sa première place et désormais, seuls Ethan et Griffin sont encore en mesure de lui voler la victoire à la fin de cette longue course qui s’étend sur une année complète.
Les prémices de la victoire
Comment ne pas mentionner la performance réalisée par Filipe Toledo pendant le 3e heat des quarts de finale de cette étape sud-africaine ? Après deux premières séries aux totaux moyens, le champion du monde en titre brésilien, a brisé les espoirs du jeune Jack Robinson quant à son retour dans le top 5 avant le départ pour Tahiti en août. C’est d’entrée de jeu que le Brésilien scora un magnifique 9.63 avec une combinaison de huit manœuvres qu’il a rendue possible grâce à une lecture de vague sans faute. Après quoi, Filipe s’est retrouvé en demi, face au Japonais Kanoa Igarashi, auteur d’un très beau parcours sur cette compétition, mais à qui il a manqué un backup pour réaliser l’exploit de se qualifier en finale.
Le carré final
Une fois les demis lancées, les vagues sont devenues plus petites mais tout aussi propres grâce au vent offshore. Gabriel Medina a toujours été dans le rythme et ceci depuis début de compétition, continuant à l’être dans sa série qui l’opposait à Ethan Ewing. Ce sont ses deux chutes sur des reentry qui lui ont probablement coûté les quelques points qui lui manquaient pour prendre la tête face à l’Australien. Ce dernier a finalisé chacune de ses combinaisons avec de bons turns, comme un layback sur sa vague notée 6.00. Les juges attendaient des vagues complètes, jusqu’au bout, comme cet arc en ciel qui brillait dans le ciel pendant leur série.
Qualité contre quantité, voilà le duel qui a pris place dans l’autre demi-finale. Kanoa Igarashi a fait le choix de la sélection minutieuse des vagues sur lesquelles ils se lançait. Le Japonais est resté beaucoup plus à l’extérieur que Filipe Toledo en début de heat, comme l’expliquait le journaliste de la WSL, Strider Wasilewski, présent sur le jet ski au plus près du pic. Derrière leur micro, les commentateurs expliquaient que le manque de set provenait aussi du fait que la marée était plus haute qu’en début de journée. Une fois plus à l’intérieur, Kanoa a manqué son unique chance de revenir dans la course, mais la vague qu’il a choisie allait vite, trop vite et il n’était pas dans le rythme.