Sortie mag : le Surf Session n°393 est en kiosque !

Découvrez le numéro d'automne 2024 et commandez-le sur la boutique en ligne.

07/10/2024 par Maia Galot

Unsung heroes

Ces héros de l’ombre sont aussi ceux qui perpétuent la richesse du surf. Ils sont insaisissables. Ils surfent pour eux et ils font progresser la glisse de leurs époques respectives avec passion et dévotion. C’est dans ce sens que la réflexion du magazine tend: chanter aussi les unsung heroes et gratter les poussières de l’histoire pour les révéler.

Couverture : Charly Quivront © DA : Alexis Atteret / Photographies : Florent Larronde (portraits) et Antoine Justes (surf)

Le numéro 393 de Surf Session est à présent disponible en kiosques et sur notre boutique en ligne (9,90€, frais de ports offerts) !

Coup d’œil sur le sommaire

MUSIQUE — Donovan Frankenreiter – Derrière la moustache

Donavon Frankenreiter a battu un record du monde : celui de jouer de la guitare et de chanter lors de cinquante shows en live au travers de cinquante états en l’espace de quarante-neuf jours. L’ancien surfeur pro, avec son look de hippie cosmique, est une personnalité totalement à part. Caché derrière ses lunettes de soleil, ses moustaches, ses cheveux longs et ses tatouages qui donnent l’impression de tourner les pages d’un grimoire jauni qui délivrerait quelques secrets d’invisibilité ou de vie éternelle, l’artiste waterman et beach boy a probablement tout compris de la manière de driver sa vie. Pas de regard sur le passé ni sur le futur à long terme, Donavon sait que la carrière est moins importante que le fait de se construire son propre monde et c’est ce qu’il fait très bien. Le musicien a excellé sur le Tour et il surfe toujours le plus souvent possible en posant ses arpèges sur scène ou en studio. « J’ai une vie de rêve, la meilleure qu’on puisse espérer… », souffle-t-il.

Texte Olivier Dézèque

Photographies Rachel Deeb (Portraits) / Rodney Bursiel (Surf)

TÉMOINS — Raw testimonies

« Ce système tue la spiritualité et transforme l’océan en fosse septique. À tous les zombies dans leur cercueil mobile, nous montrerons que l’esprit humain est vivant ! », s’exclame Bodhi, l’iconoclaste chef de gang dans le film Point Break. De cette phrase, on décrypte un lien entre spiritualité, critique du capitalisme et surf. Pourtant, d’autres diront que le surf, c’est juste un sport comme il en existe tant ou une activité physique de loisir. On pourrait s’embrouiller platement avec cet habituel lyric primitif, ce tour de passe-passe mental qui se résume à dire à coups d’anglicismes que le surf relève avant tout d’un lifestyle. Justement, certainement et en décollant de la surface des choses, le He’e Nalu est définitivement un sport à part, avec une histoire aussi rocambolesque que débattue, avec un certain rapport aux éléments, avec une performance liée au geste, à l’esthétisme. Décryptage.

Texte Fielding Mellish

SURFEUSES — Molly Picklum – Fun mellow Molly

Molly Picklum est née en 2002 dans la ville de Gosford sur la côte centrale de la Nouvelle-Galles du Sud. Issue d’une famille d’amoureux, de passionnés de la mer, la future surfeuse s’amusait à se faire pousser par son papa pour démarrer sur les vagues australiennes de la Gold Coast. Ça lui semble tellement éloigné qu’elle n’est plus en mesure de dater ses souvenirs salés et iodés. Devenue une athlète australienne émergente et prometteuse, elle a accumulé un palmarès impressionnant en dépit de son jeune âge. En réalité, Molly participe à des compétitions depuis des lustres. Elle a remporté d’abord plusieurs titres locaux, puis internationaux, confirmant son statut de surfeuse incontournable de manière fort simple. Avec une telle fluidité ainsi qu’une capacité à maîtriser tous les types de vagues, elle fait des émules, tant en free surf qu’en contest. Il s’agit assurément d’une personnalité à suivre de très près pour tous les passionnés de belles courbes et de barrels. Rencontre très cool avec Molly à Tahiti.

Texte & Photographies Anuanua Lucas

DÉCOUVERTE — Contes de la corne britannique

Luke est un jeune photographe britannique âgé de trente ans. Passionné de surf et de photographie depuis au moins quinze années, il collabore avec notre confrère anglais Wavelenght et focalise principalement son travail d’images sur les océans du continent européen. Son port d’attache est la ville de Newquay, un petit paradis du surf situé sur la corne du Sud-Ouest de la Grande Bretagne et ouvert aux houles de par son positionnement géographique privilégié et par ses côtes aux multiples expositions– Cornouailles ayant ce sens de corne. L’environnement surf est loin d’être l’un des plus connus au monde et pourtant, il n’est pas impossible que les spots avoisinants aient été les premiers à avoir été surfés en Europe.

Propos de Luke Gartside

Photographies Luke Gartside

Texte Nelson Mc Cornick

EXPLORATION — La dimension cachée

Il y avait ce projet de partir en Afrique pour y trouver des vagues, celles qu’ils ne connaissaient pas. C’est le réalisateur Gabriel Boin et le surfeur Kyllian Guérin qui en avaient discuté avec l’ambition initiale de l’athlète de partir découvrir le Sud du continent. L’idée de traquer des swells, de les chasser, de les poursuivre, est absolument naturelle pour tout surfeur passionné qui se respecte. L’ancien continent, celui des origines probables de l’humanité, le caractère dangereux et sauvage des pays qui le brodent, la vie animale indomptée, sa chaîne alimentaire plus naturellement structurée, sont autant d’éléments qui ont donné du sens à la quête, à l’équation surfistique posée par les garçons avant leur départ.

Texte Olivier Dézèque

Photographies Gabriel Boin

SOCIÉTÉ — Masculinité toxique

Un père de famille a menacé de me casser la gueule devant ses fils. J’avais onze ans. Derrière une étiquette cool, la culture surf a internalisé des comportements violents. Certains spots sont devenus des espaces de diffusion privilégiés de masculinité toxique et de xénophobie. Mon premier take-off remonte. Je surfe dans toutes les conditions, je passe des heures à l’eau. Je m’amuse toujours, amoureux des sensations de glisse. Je connais les règles du pic, je les trouve pertinentes et je les respecte. J’ai pourtant l’impression de ne passer presque aucune session sans un incident aux accents virilistes. Malgré les films idylliques, les récits d’âmes brisées sauvées par les houles, la magie de l’océan qui nous fait sentir hors-du-monde, les spots ne sont pas étrangers aux mécanismes de domination du continent. Comprendre le phénomène implique d’analyser les représentations culturelles du surf au long de son histoire, d’analyser leurs liens avec le localisme et les mécanismes d’oppression.

Texte Faïne Raisson

Illustration Tortuga

PORTRAIT — Édouard Delpero

Certains peuvent penser qu’il est l’ombre de son frère qui lui renverrait son apparence. Ce serait comme un jeu de miroirs qui esquisserait deux silhouettes inséparables et unies sous le soleil et devant les vagues. Qui Édouard ou Antoine? La question est assez souvent posée puisqu’en réalité, on parle souvent des « Delpero » sans vraiment préciser lequel des frangins est désigné. Quelque part on comprend le discours et on sait sur lequel pointe le discours. Les frères ont en réalité marqué leurs différences, leurs territoires, leurs recherches en matière de surf. Ils travaillent ensemble, ils partagent régulièrement des vagues, ils se marrent à l’unisson, ils voyagent tous les deux mais cette connexion, cette complicité, c’est aussi ce qui les pousse à se distinguer l’un de l’autre, ce qui les rend si spécifiques, si uniques, si singuliers.

Texte Olivier Dézèque

SHAPE — Le gang des shapeurs

C’était une époque géniale. Ça s’était déroulé quelques années après le Millenium. Assez régulièrement, avec mon pote Tibo – Spoe, nous filions en trip Gonzo Surf; après le Maroc, l’Inde, l’Australie, New York ou la Californie, une multitude de projets se révélaient des pellicules photo que nous traitions au laboratoire. Des panoramiques argentiques, des tirages croisés vifs, des noirs et blancs granuleux, des moyens formats aérés, d’autres carnets de croquis, de dessins, des notes griffonnées constituaient tant de prétextes pour nous forcer à sortir des sentiers battus. Nous partions à l’exploration des ruelles poussiéreuses, des usines en friche, des spots inopportuns ou des skateparks abandonnés dans le désert. Du surf le matin, le midi, le soir et des idées qui fusaient sur un terrain de jeu grandeur nature constitué par les destinations que nous fabriquions à notre mesure. De façon providentielle, nous avions rencontré pas mal de types intéressants: Skip Frye, Thomas Campbell, Jeff Mc Callum, Matt Archbold, Joel Tudor, Sean Tully […] tandis que le Swift Movement – le revival du shape old school – avec ces singles, twins, finless, alaïas ou logs arrivait timidement sur la scène des pays anglo-saxons. La tendance mainstream était encore post-Taylor Steele et les tri-fins performants dominaient l’image du surf de l’époque.

Texte Jean Marie Larrape

Photographies Olivier Weidemann

PORTFOLIO — Julien « Binch » Binet

Binch – de son surnom – a passé sa jeunesse dans un petit village de pêcheurs situé en Normandie. C’est ainsi à Granville, avec des côtes plus appropriées à la navigation qu’au surf, que le jeune Julien s’était amusé avec ses premières ondulations, debout sur une planche à voile Dufour démunie de gréement. Il l’avait empruntée au père d’un ami. Ses premières glissades à Carolles- Plage étaient convaincantes. Il s’était procuré un petit longboard pour partir explorer d’autres spots, plus au Nord, là où la houle est généralement plus consistante. Si le surf devenait une passion dévorante, l’image photographique allait également toucher Binch dès lors que sa grand-mère lui offrirait son premier appareil photographique : « C’était un Kodak et je prenais un peu des images au pif, à la volée, pour m’amuser avec ce boîtier », explique un voleur de couleurs qui s’autoriserait aussi le noir & blanc.

Plus de sujets encore sont à découvrir dans ce numéro, notamment un sujet sur la « wave pool madness », un voyage et une histoire au milieu de la mer d’Atlas, une réflexion sur le littoral gothique ou encore un portrait de Josh Burke et du challenge avec le Board Challenge powered by Dacia.

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