“J’aimerais partager mon expérience avec les participants pour leur permettre d’évoluer dans leur pratique sportive”. Cette idée de base, c’est la première pierre sur laquelle se sont construits les week-ends JS EXPERIENCES. Pendant 3 jours à leurs côtés, Johanne Defay et Simon Paillard cherchent à donner à ceux qui le souhaitent des clés pour appréhender leur mode de vie, leur approche du surf mais aussi du quotidien, afin qu’ils puissent poursuivre cette dynamique d’eux-même par la suite. Nous avons tenté l’expérience avec eux !
Dans les faits, les week-ends JS EXPERIENCES se présentent donc sous la forme de longs week-ends (3 nuits, 3 jours) où 14 personnes viennent explorer les aspects physiques et mentaux qui leur sont propres. Au-delà du surf (qui rythme bien sûr les journées), il est possible d’y explorer son corps et son esprit au travers d’ateliers yoga et training, mais aussi de moments d’échanges et de partage, à table, au bord de la piscine, entre le sauna et le bain froid ou en regardant les vagues.
Côté surf, le week-end est accessible aux surfeurs et surfeuses de tous niveaux, qui sont coachés par Johanne mais aussi des professionnels présents pour l’occasion. JS EXPERIENCES a été pensé comme un voyage immersif où sortir de sa zone de confort dans le but de créer de nouveaux domaines de croissance et de développement personnel. Trois thèmes se croisent au fil des activités : l’état d’esprit avec une approche qui pousse à l’introspection (notamment via le yoga, mené par une professeure expérimentée), le training « holistic », une forme de préparation physique qui prend en compte les besoins propres au surf mais aussi à chacun grâce à une vision large des choses (mené par Simon et sa large expérience du sujet) et enfin la nutrition, pour venir soutenir et alimenter le corps grâce à la prise en charge des repas par une chef cuisinière directement sur place.
À l’issue du week-end, nous repartons avec de nouvelles connaissances sur le plan physique et mental, une bonne fatigue après des sessions de surf coachées et encadrées, des idées de bonnes habitudes à implémenter dans nos routines personnelles et de bons souvenirs ! Le groupe a bénéficié d’un accueil de qualité, dans un lieu apaisant et adapté, aux côtés d’experts de leur domaine qui rendent les journées uniques d’une grande valeur ajoutée.
« N’hésitez pas à venir découvrir les prochains événements ! Il y a des personnes de tous les âges et c’est ça qui fait aussi la beauté du sport, profiter et progresser encore. On est en train de construire notre lodge sur Seignosse et on devrait pouvoir vous y accueillir l’année prochaine. Il y aura un espace dédié à la prépa physique et un espace bien cosy dans la maison. » – Johanne Defay
Dans l’œil de la surfeuse pro – Johanne Defay
Surf Session – Comment vous y êtes-vous pris pour élaborer ces séjours JS EXPERIENCE ?
Johanne Defay – On avait envie de partager notre quotidien, notre façon de faire qui est assez unique, dans le surf en tout cas. On vient tous les deux de milieux différents, Simon de la montagne, moi de la mer et on a mixé ces deux univers. Au fil des années, lui s’est développé en tant que préparateur physique et mental et moi en tant qu’athlète. Ces séjours reflètent notre quotidien et sont très orientés surf pour l’instant, ce qui sera peut-être amené à évoluer, parce qu’on est fan de l’océan mais pas que. Ils sont à l’image de ma vie d’athlète, de notre rythme. Je dis « notre » parce que Simon n’est pas athlète professionnel mais il fait plus de sport que moi (rires). On adore faire du sport et pour nous, bouger est essentiel. On a envie de transmettre tout ça avec le sourire.
En organisant les séjours JS EXPERIENCE, quel est ton objectif ?
J’ai découvert la préparation physique avec Simon et j’adore ça. Elle m’a permis d’améliorer mes performances, je l’ai vu sur mes résultats en compétition. L’objectif du séjour est de partager mon expérience de la prépa physique à d’autres. Pour moi elle est tout aussi importante que le surf, elle permet de comprendre ce qu’il se passe dans l’eau.
À quel point est-ce que les activités proposées pendant ce séjour reflètent-elles ton propre quotidien ?
C’est sur ce principe qu’est né JS EXPERIENCE. D’abord il y a les warm ups mobilité, qui font partie de ma routine en compétition, mais aussi dès que je me sens un peu rouillée. Puis il y a le surf, forcément. Ensuite il y a les à-côtés, la préparation physique spécifique au surf, que je pratique tout au long de mon intersaison à raison de 5 jours par semaine. Il y a aussi la récupération que je pratique tous les jours, le yoga, les étirements, les bains froids… On retrouve toutes ces choses sur le séjour.
Pourquoi est-ce important pour toi de transmettre tout cela ?
La prépa physique et mentale ont eu un impact immense sur ma carrière, elles m’ont fait progresser en tant que surfeuse mais aussi en tant que personne. Je nourris une passion profonde pour le sport et le fait de bouger mon corps et ce mouvement, si je l’arrête, même sur des temps très courts, je ne me sens pas bien. Ça fait partie de mon bien-être, c’est très important pour la connaissance de soi et j’ai envie de le partager. Mon envie est que les participants, sur le séjour, aillent chercher un peu plus loin en eux, qu’ils repartent avec l’envie de bouger un peu tous les jours, pour avoir la santé. On veut aussi leur montrer que tout ça peut être fait dans le fun, sans que ça soit une punition ou une contrainte.
Dans l’œil du coach – Simon Paillard
Surf Session – Salut Simon ! Déjà, peux-tu nous dire quelques mots sur ton parcours professionnel et ton activité de coach ?
Simon Paillard – Je suis diplômé en préparation physique. En 2013, j’ai voulu aller plus loin dans ma pratique et j’ai obtenu mon diplôme de préparation mentale. C’est à ce moment-là que j’ai rencontré Johanne, pour l’accompagner en préparation mentale et travailler avec son préparateur physique. En 2015, j’ai aussi pris le relais sur sa préparation physique. Sportif moi aussi, je viens des sports d’endurance comme le triathlon et d’ultra endurance, avec l’ultra trail, où j’ai eu quelques résultats, ainsi les coureurs viennent naturellement vers moi pour être conseillés. Mais j’ai toujours voulu travailler dans un sport que je maîtrise moins, pour ne pas être biaisé par mon expérience et partir de zéro pour tout construire. J’aime observer et apprendre pour trouver des pistes de travail. C’est ce que je fais avec Johanne, depuis maintenant presque 11 ans. Aujourd’hui je travaille avec plusieurs profils de sportifs, mais Johanne reste mon activité principale, le Tour demandant beaucoup de temps et d’investissement, les JO aussi.
Comment s’est mis en place le travail avec Johanne ?
Quand on a commencé à travailler ensemble en 2014, personne dans le surf ne montrait ce qu’il faisait à l’entraînement hors de l’eau, c’était très confidentiel, presque secret. Je cherchais des infos mais je ne trouvais rien, j’ai donc bricolé en fonction de mes convictions. J’ai entraîné Johanne vers d’autres sports, d’autres sensations, pour élargir ses perspectives, améliorer ses capacités et révéler ses compétences. Ça a plutôt bien fonctionné et on a pris pas mal de plaisir à découvrir de nouvelles pistes d’entraînement. Le plus gros défi, pour moi, était de donner du sens à ce que je lui proposais, pour qu’elle adhère et s’investisse. Elle a construit sa carrière là-dessus et aujourd’hui encore, la WSL la voit comme la fille la plus athlétique du Tour.
Comment est née l’idée de créer les séjours JS EXPERIENCE ?
On a toujours voulu partager tout ce travail réalisé au cours de ces dernières années, via les réseaux sociaux dans un premier temps. On n’a pas eu la chance d’avoir ce genre de tips quand on a commencé, alors on a voulu changer la donne. L’idée de ces séjours était là depuis longtemps, transmettre, accompagner, aider et échanger sont nos valeurs. Mais le temps nous manquait. En accueillant aujourd’hui des gens, le temps d’un séjour, on veut leur offrir un condensé de notre quotidien, qui est intense mais aussi fun et ludique, parce qu’on s’amuse beaucoup en s’entraînant. Certains viennent pour progresser, d’autres pour découvrir ou déconnecter de leur quotidien. S’ils repartent avec le sourire, c’est gagné pour nous.
Quel est ton rôle pendant le séjour ?
J’épaule Johanne sur l’organisation, notamment sur la partie réglementaire. En tant que titulaire d’un brevet d’état, je peux encadrer des groupes sur différentes activités sportives, ce qui n’est pas le cas de Johanne pour le moment. Puis on fonctionne en binôme depuis 10 ans, on aime travailler ensemble et les gens connaissent bien notre duo. S’ils veulent vivre l’expérience du quotidien et de la routine sportive de Johanne, alors c’est naturellement que je fais partie de l’équation. Aussi, je suis là pour proposer des entraînements physiques spécifiques liés à la pratique du surf, mis au point par nos soins, testés et approuvés par Johanne. Le week-end est fait d’échanges avec les participants, donc j’ai des tips et des anecdotes à leur offrir.
Quel type d’entraînements proposes-tu pendant le séjour et en quoi sont-ils utiles à la pratique du surf ?
On a proposé des entraînements au poids de corps et sans matériel, accessibles à tous les niveaux. On a insisté sur le réveil musculaire, le warm up avant d’aller à l’eau, la mobilité articulaire pour prendre soin de son corps et la proprioception. On a aussi proposé des entraînements un peu plus cardio, mais toujours avec de la mobilité, pour aller un peu plus sur les filières énergétiques. L’idée est de montrer que même si le surf est un sport fun, il faut faire un minimum d’échauffements avant de rentrer dans l’eau, prendre soin de ses articulations pour bien vivre sa pratique et travailler certains points clés pour progresser. À savoir, travailler son équilibre, affiner son schéma corporel, renforcer ses épaules, mobiliser ses hanches, progresser en cardio… Des surf skates étaient aussi à disposition pour comprendre le rôle des bras et du transfert d’appuis en surf. C’était la logique de progresser après la session surf du matin, le moment idéal pour comprendre les remarques d’Amandine Sanchez (la professeure de surf présente sur le séjour, créatrice de Shining Surf School), corriger et appliquer directement à sec, pour espérer transférer le tout à l’eau, sur la session du lendemain.
En quoi est-ce que le surf skate aide-t-il à la pratique du surf ?
Le surf skate a plusieurs atouts. D’abord il apprend à utiliser ses bras pour diriger l’engin, puis à se servir de ses jambes pour générer de la vitesse grâce au transfert de poids de corps d’un appui à l’autre. On peut faire évoluer les entraînements vers du cardio ou de la force selon comment on l’utilise. Il est aussi possible de répéter des combos de manœuvres en schématisant les sections d’une vague avec des plots pour bien comprendre la gestuelle nécessaire à leur réalisation.
Et de l’indo board, également présent lors des entraînements ?
L’indo board est un exercice d’équilibre très intéressant pour travailler son sens de l’équilibre, évidemment, et sa motricité fine. Il permet au surfeur monobloc de découvrir l’utilité de certains segments de son corps. C’est aussi un super outil de préparation physique pour solliciter le système nerveux central. On peut aller très loin avec…
As-tu remarqué des évolutions au sein du groupe, chez les différents participants, dans leur surf ?
Amandine Sanchez a encadré les trois jours de surf. Dès la première session, elle a fait remarqué aux participants qu’ils étaient « monobloc », une fois debout sur leur board. Elle a donné quelques conseils après la session et, en suivant, on les a appliqué à sec, sous la forme d’un petit training pour bien réveiller les neurones. L’indo board et le surf skate ont aussi été utiles pour apprendre à utiliser les différents segments corporels. Dès le lendemain, Amandine a remarqué des progrès, même minimes. C’était hyper encourageant pour eux !
En tant que coach, quels sont les points clés que tu conseillerais de travailler hors de l’eau, pour progresser dans son surf ?
Tout dépend du surfeur, de son niveau physique, de ses capacités et de ses aptitudes. Certains surfeurs ont une excellente mobilité naturelle, donc ça ne sert à rien d’insister sur ce point. D’autres ont un bon schéma corporel, donc auront des facilités pour utiliser leurs bras par exemple. Et justement, l’idée du séjour JS EXPERIENCE est aussi d’aborder différentes pistes de travail, pour que chacun puisse y trouver son compte. Ainsi, celui qui a des difficultés à la rame, bénéficiera de quelques tips pour s’améliorer s’il travaille de son côté. D’un point de vue général, pour bien vivre sa session de surf peu importe son niveau, il faut à mon sens avoir une bonne condition physique, pour ne pas subir l’élément une fois au line up.
