L’océan est un élément imprévisible. Il faut savoir anticiper tout en faisant place à l’imprévu. C’est stimulant et j’adore ça. La photographie de surf m’a aussi apporté une bonne hygiène de vie. Je fais beaucoup de prépa physique pour pouvoir être prêt les jours de grand swell. Même si je ne dors pratiquement pas à cause de l’adrénaline qui m’envahit…
Maxwell Gifted
Peux-tu te présenter et nous raconter tes débuts, quand et comment as-tu été attiré par la photo ?
Je m’appelle Maxwell Gifted j’ai 34 ans, je suis Ocean & Lifestyle photographer basé à l’île Maurice. J’ai commencé la photographie en 2007 avec un Sigma SD9. J’ai été attiré par la profession depuis mon plus jeune âge lorsque j’ai ouvert mon premier magazine de surf et que j’ai découvert le travail de Tim McKenna.
Aujourd’hui, à quoi ressemble ton matos ?
Je bosse essentiellement avec Canon. Leur boitier correspond à ce dont j’ai besoin dans toutes les situations en mer comme sur terre. J’ai un Canon 5D MKIV et un Canon 6D en backup (un peu vieux mais qui fait toujours le boulot).
En ce qui concerne les objectifs, je bosse essentiellement en focale fixe : 14mm F2.8 Fisheye Samyang (Manuel), Sigma Art 24mm f1.4 et 35mm f1.4, Canon 50mm f1.8stm, 85mm f1.8 usm et un téléobjectif Sigma 100-400mm.
Niveau caisson étanche je travaille avec PEDRA DO MAR. Itamar Nunes est un artisan basé au Brésil à Sao Paulo. Il fait des caissons sur mesure et livre dans le monde entier. Nous avons une bonne connexion et c’est important pour moi de travailler avec des gens comme lui.
Sur quels genres de couleurs ou de détails t’arrêtes-tu ?
Les détails sur lesquels j’aime m’arrêter c’est la netteté d’une image, sa texture et sa belle profondeur de champs. Pour les couleurs, ça serait un beau lever de soleil sur une eau glassy ou un coucher du soleil avec un shot backlight.
Qu’est-ce que tu aimes dans la photo de surf ?
L’océan est un élément imprévisible. Il faut savoir anticiper tout en faisant place à l’imprévu. C’est stimulant et j’adore ça. La photographie de surf m’a aussi apporté une bonne hygiène de vie. Je fais beaucoup de prépa physique pour pouvoir être prêt les jours de grand swell. Même si je ne dors pratiquement pas à cause de l’adrénaline qui m’envahit…
Quelles sont tes sources d’inspiration ?
J’adore le travail de Al Mc Kinnon et Alan Van Gynsen. Leurs images sont incroyables et ils documentent souvent des endroits inconnus du grand public.
Ta meilleure photo ?
C’était en mars 2018 à Sumatra en Indonésie. Mon pote Patrick Ricco free rider mauricien était venu me rejoindre pour scorer quelques bombes sur le beachbreak de Mandiri. Une tempête tropicale avait généré un gros swell avec des vagues entre 2m50 et 3m. Il y avait des tubes incroyables. J’ai shooté Patrick dans le ventre d’une vague énorme qui aura par la suite réalisé notre rêve à tous les 2, à savoir être publiés dans un grand magazine de surf.
Ta pire photo ?
Sri Lanka durant une houle cyclonique parfaite sur un secret spot. Je me suis fait exploser dans le tube d’une vague bien épaisse d’environ 2m alors qu’il n’y avait pas d’eau au bord. La force de la vague a failli me casser mon avant bras. Au bord, je me suis rendu compte que mon caisson était cassé et qu’il y avait une énorme infiltration d’eau. Ma caméra était en pleine apnée. J’ai pu la sauver par la suite sur la capitale moyennant 60 euros.
Quelle est, d’après toi, la destination de rêve pour shooter ?
Il y a tellement d’endroits dans le monde à découvrir avec des vagues incroyables que je ne pense pas que ça peut se résumer en une seule destination.
Comment essayes-tu d’innover dans tes prises de vue ?
Je shoot en focale fixe ce qui m’oblige à changer constamment la perspective de mes prises de vue lorsque je suis dans l’eau. J’expérimente et exploite chaque aspect de mon sujet en fonction de l’objectif que j’ai choisi.
Ce que tu préfères shooter ?
J’aime un peu tout en surface ou sous l’eau, sur terre comme en mer tant que je suis proche de l’océan. Il y aura toujours une image à capturer ou une histoire à raconter.
Y a-t-il des spots que tu t’interdis de shooter, de peur de révéler des indications géographiques ?
Oui, car j’ai beaucoup de respect pour les locaux qui les protègent quelque soit l’endroit où je suis dans le monde. Il m’est arrivé de découvrir des vagues sans localisme dont j’ai gardé les indications géographiques précieusement afin d’éviter de voir ces endroits disparaître par la suite et pouvoir y retourner avec cette même magie à chaque fois.
Y a-t-il des pros que tu rêverais de shooter ?
Je rêverais de partager une séance photo avec John John Florence, Kelly Slater et Mike Stewart, ça serait un truc incroyable je pense. Un mix entre surf et bodyboard avec chacun leur science de la glisse. Je te laisse imaginer la session et les images sur un secret spot !
Surfeur : Bennett Russell (USA – Californie).
Location : Peanut Farm, Sri Lanka
Camera : Canon 5D MKIV
Focale : 50 mm
Mode : Manuel
Exif : 1/1250th – F6.3 – ISO 160 – Autofocus
Titre : Talk is cheap
Histoire : « Un set imprévisible est rentré sur le spot. Bennett s’est élancé au dernier moment. J’avais moins d’une seconde pour trouver le bon angle afin de ne pas être out of focus. C’est en rentrant chez moi que j’ai eu le plaisir de voir ce fabuleux résultat ».
Surfeur : Cannon Carson (USA – Californie)
Location : Sumatra
Camera : Canon 5D MKIV
Focale : 14 mm fisheye
Mode : Manuel
Exif : 1/1250th – F8 – ISO 200
Titre : I shoot Cannon !
Histoire : « C’est à la limite du closeout que j’ai pu avoir cette image. Cannon Carson est un jeune prodige du surf. J’ai eu la chance de pouvoir immortaliser son premier passage en Indo grâce à cette image ».
Surfeur : Ryan Parker (Australie)
Location : Secret spot
Camera : Canon 7D MKII
Objectif : Samyang 8mm
Exif : 1/1000th – F5,6 – ISO 200
Mode : Manuel
Titre : Qui a dit qu’il n’y avait pas de tube au… ?
Histoire : « Après plusieurs tentatives et wipeout, je me trouve enfin dans le bon angle pour capturer cet instant d’une journée inoubliable avec personne aux alentours. Des conditions parfaites ! »
Surfeur : Amaury de Coriolis (île Maurice)
Camera : Canon 5D MKIV
Focale : 85mm – autofocus
Exif : 1/1250th – F8 – ISO 250
Mode : Manuel
Titre : Deepblue
Histoire : « La lumière et le vent étaient parfaits. Mes palmes caressaient le récif tranchant, en attendant tranquillement la plus belle vague de la journée à shooter. Amaury s’élança comme une poésie en mouvement. Tout était naturel pour lui dans ce barrel. Etre à 85mm dans cet angle et focus ce n’est pas évident. Cette image reste l’une des mes favorites dans mon portfolio ».
Initialement publié le 31 octobre 2019