Salut Tristan ! Peux-tu te présenter et nous raconter tes débuts, quand et comment as-tu été attiré par la photo ?
La photo est arrivée petit à petit dans ma vie et n’y occupe une place importante que depuis 4 ans. Au début c’était surtout prendre des photos de mes potes dans l’eau, que ce soit avec une GoPro ou avec l’appareil photo familial.
J’ai commencé le surf à l’âge de 10 ans sur les plages de la presqu’île de Crozon et le cadre naturel qui entoure ces spots m’a toujours émerveillé. Le désir de vouloir capturer ces instants au cœur de la nature devenait de plus en plus fort.
Le moment où je me suis rendu compte que la photo m’attirait énormément c’est lorsque j’ai passé une année en Nouvelle-Zélande en 2016. Les vagues de rêve et les décors grandioses n’ont fait que développer une envie de consacrer plus de temps à la photo. De retour en France c’était décidé : je me suis acheté un nouvel appareil photo et un caisson, et je me suis mis à l’eau !
Aujourd’hui, à quoi ressemble ton matos ?
Depuis l’année dernière j’utilise principalement le Sony Alpha 7III, majoritairement avec les objectifs Sony 55mm f/1.8 et Sony 70-200mm f/4. Pour l’instant, je garde aussi mon premier appareil, le Sony Alpha 6000 avec un 50mm f/1.8 : un ensemble très compact.
Pour les photos en aqua j’utilise des caissons Seafrogs, qui ont notamment l’avantage de donner accès à tous les réglages lorsque l’on est dans l’eau. Cela me permet de m’adapter plus facilement à des conditions de lumière changeantes, et d’être plus créatif. Pour me propulser dans les vagues, j’ai une paire de palmes Dafins, c’est selon moi les palmes les plus réactives.
Sur quels genres de couleurs ou de détails t’arrêtes-tu ?
Les nuances de bleu sont sans aucun doute ce qui m’attire le plus. J’aime beaucoup le bleu de l’océan dans la matinée.
Je trouve également les lumières dorées du sunset vraiment magnifiques, surtout quand je suis en train de shooter dans l’eau. Un détail que j’aime beaucoup ce sont les petites gouttes d’eau qui flottent à la surface après le passage d’une vague, je trouve cela à la fois fascinant et très photogénique.
« Le moment où je me suis rendu compte que la photo m’attirait énormément c’est lorsque j’ai passé une année en Nouvelle-Zélande en 2016. Les vagues de rêve et les décors grandioses n’ont fait que développer une envie de consacrer plus de temps à la photo. »
Tristan Keroullé
Quelle est ta conception de la photo de surf parfaite ?
Question compliquée car pour moi la photo de surf parfaite ne peut pas se définir avec des mots, ce sont plus les émotions qui se dégagent de la photo qui la rendent parfaite.
Les personnes avec qui je shoote, mon état d’esprit à l’instant où je déclenche et l’environnement qui m’entoure, font parti des ingrédients pour créer une photo de surf qui sort du lot.
Quelles sont tes sources d’inspirations ?
Difficile de ne citer qu’un seul nom car je m’inspire de détails chez beaucoup de personnes, aussi bien surfeurs que photographes.
Au niveau des photographes, j’aime beaucoup Rambo Estrada qui est une référence pour moi dans son approche de la photo, je l’ai découvert en étant en Nouvelle-Zélande et c’est depuis une grande source d’inspiration. J’apprécie également les photos de Al McKinnon et Mark O. McInnis qui apportent une dimension documentaire du surf avec des regards nouveaux.
Plus localement, à Biarritz, le travail de Thomas Lodin avec les vitesses d’obturation lentes m’inspire pour créer des images plus artistiques et son côté minimaliste dans ses photos me plaît énormément.
Quelle est la meilleure session que tu aies vécu derrière l’objectif ?
S’il faut en retenir une seule, je dirais ma première session avec un caisson étanche.
C’était un beau matin d’été à la plage du Club à Anglet, le soleil n’était pas encore levé et les conditions étaient parfaites pour ce premier test. Un léger vent offshore et des petites vagues d’un mètre qui tubaient de manière super régulière le long de la digue.
J’étais comme un fou dans l’eau, j’ai ressenti bien plus de plaisir pendant cette session photo que lors de mes précédentes sessions de surf. C’est aussi ce moment qui m’a motivé à passer plus de temps dans l’eau avec un caisson étanche et des palmes.
Si tu ne devais choisir qu’un seul spot au Pays Basque à shooter ?
Tout dépend du style de photos que je recherche mais j’aime beaucoup shooter à Cenitz. Le cadre naturel autour de ce spot apporte un charme à l’endroit qui me fait penser à la Bretagne. Et l’ambiance longboard qui y règne apporte un style particulier, quand le spot n’est pas surpeuplé en été.
Y a-t-il des spots que tu t’interdis de shooter, de peur de révéler des indications géographiques ?
Non je ne m’interdis pas de shooter un spot. S’il est considéré comme secret, je garderai les photos pour moi. Et si jamais je partage une photo sur les réseaux sociaux, je fais attention à ce que l’endroit ne soit pas facilement identifiable. Après, dans le Pays Basque, la côte est tellement urbanisée que les secret spots se font rares…
Comment essayes-tu d’innover dans tes prises de vue ?
J’ai longtemps utilisé un seul objectif, un 50mm, et cela m’a forcé à travailler mon placement pour prendre des photos. Je pense que faire quelques pas en arrière ou bien monter en haut d’une falaise permet de prendre du recul sur ce que l’on photographie, donne plus de contexte et parfois permet de découvrir un angle de vue peu connu.
As-tu déjà voyagé pour la photo ?
Je n’ai pas encore eu la chance de voyager pour la photographie mais par contre, j’ai toujours aimé avoir un appareil photo avec moi lorsque je suis dans un environnement que je ne connais pas.
Quelle est, d’après toi, la destination de rêve pour shooter ?
Canada, Nouvelle-Zélande ou Californie pour ne citer que quelques endroits. De préférence des endroits sauvages, qui font de chaque session une véritable aventure en immersion dans la nature.
Y a-t-il des pros que tu rêverais de shooter ?
J’aimerais beaucoup shooter avec des surfeurs comme Torren Martin ou Craig Anderson. Ils ont vraiment des styles à part et un flow qui est pour moi une vraie source d’inspiration, qui donne un sentiment de légèreté mais également l’impression de ne faire qu’un avec l’océan.
En fait je ne recherche pas forcément à shooter avec les pros qui font les manœuvres les plus impressionnantes. C’est plus la glisse et le style sur une vague qui vont attirer mon œil, et pour cela il n’y a pas forcément besoin d’être pro.
Tu serais intéressé par la vidéo ?
Non, pas pour le moment. J’aime l’idée de capter un instant, un moment unique. Je trouve que la vidéo ne me permet pas de reproduire exactement ce que je ressens lorsque je suis dans l’eau, la photo reste pour moi le meilleur moyen de m’exprimer.
Surfeur : Alexandre Roiger
Lieu : Cenitz
Camera : Sony Alpha 6000
Objectif : 50mm f/1.8
Exif : 1/30s | f/2.0 | iso 200
Mode : Manuel
Titre : One Last Wave
Histoire : Fin d’une très belle journée d’été au Pays Basque, les vagues étaient idéales pour une session de longboard au coucher du soleil. La nuit commençait à tomber, je m’apprêtais à rentrer au bord quand cette vague arriva.
Surfeur : Arthur Bourbon
Lieu : La Gravière
Camera : Sony Alpha 7III
Objectif : 70-200mm f/4
Exif : 1/1000s | f/8.0 | iso 125
Mode : Priorité
Titre : In The Shade
Histoire : Trouver un nouvel angle de vue à La Gravière est un véritable challenge… Avec cette branche échouée sur la plage et Arthur à l’eau dans des vagues parfaites, l’idée m’est venue immédiatement. Parfois pour trouver un nouvel angle de vue, il faut aussi savoir se rouler dans le sable !
Surfeur : Clément Roseyro
Lieu : Parlementia
Camera : Sony Alpha 6000
Objectif : 50mm f/1.8
Exif : 1/800s | f/6.3 | iso 100
Mode : Manuel
Titre : L’Envol
Histoire : Surfer comme Clément à Parlementia n’est pas donné à tout le monde, son mélange de style et d’engagement fait de lui un surfeur qui sort du lot. Un noseride tout en finesse sur la première section, est selon moi une belle illustration de son talent.