Local Focale : Gaël Contal

Je m’arrête plutôt sur les couleurs. Particulièrement les levers de soleil, c’est là que l’on trouve les plus belles lumières. J’essaye de montrer ce que « l’individu lambda » ne peut pas voir et faire des prises de vue uniques. Partager des moments que tout le monde n’a pas la chance de vivre.

Gaël Contal

Présente-toi en quelques mots…

Je m’appelle Gaël Contal, je vis sur l’Ile de Ré depuis toujours, soit maintenant 24 ans. Mes parents étaient moniteurs de voile, donc j’ai toujours baigné dans le milieu de la mer. Aujourd’hui, je suis entraîneur de la ligue de planche à voile à La Rochelle, et je suis photographe par passion.

Quand et comment as-tu été attiré par la photo ?

J’ai découvert la photo vers 2011/ 2012 suite à une blessure en voile qui m’a empêché de naviguer. Pour m’occuper je me suis mis à la photo. Je ne pouvais plus faire de voile, mais les seuls sports qui ne me faisaient pas mal au dos, c’était le surf et la natation. Donc je me suis vraiment mis au surf à ce moment là. Et très souvent je me disais « Tiens, c’est vraiment jolie à regarder, ça serait cool de l’immortaliser. » Donc j’ai commencé comme ça avec une GoPro, puis un petit appareil photo numérique et j’ai augmenté en gamme jusqu’à avoir de gros caissons.

Et aujourd’hui, ton matos ressemble à quoi ?

En ce moment j’ai deux appareils. Un Canon 5D III avec caisson étanche et pour la vidéo un Canon 6D et caisson étanche. J’utilise également la GoPro comme caméra embarquée.

Sur quels genres de couleurs ou de détails tu t’arrêtes ?

Je m’arrête plutôt sur les couleurs. Particulièrement les levers de soleil, c’est là que l’on trouve les plus belles lumières. J’essaye de montrer ce que « l’individu lambda » ne peut pas voir et faire des prises de vue uniques. Partager des moments que tout le monde n’a pas la chance de vivre.

Quelle est ta conception de la photo de surf parfaite ?

J’en aurais deux. Soit une vague bien creuse avec un surfeur dedans, une belle lumière, lever ou coucher de soleil, et éventuellement avec le soleil à contre-jour. Sinon, ce qui est magnifique, ce sont tous les slabs. Une vague très creuse, un peu difforme, un peu mutante, c’est juste dingue et ça me fascine.

Quelles sont tes sources d’inspiration ?

De manière générale tous les magazines de surf. Après, Ben Thouard à Tahiti me fait bien rêver et il est Français en plus ! Il y a aussi Chris Burkard qui est aussi assez exceptionnel, il est plus dans le paysage mais il a vraiment quelque chose en plus. Et pour finir Clark Little, un photographe d’Hawaï, je dirais que c’est lui qui m’a vraiment poussé à faire de la photo dans l’eau.

Tu serais intéressé par la vidéo ?

J’en ai fait un petit peu, mais c’était plus « par défaut » on va dire. Il y a deux ans, j’ai fait une vidéo qui a cartonné sur la tempête Kurt. Les conditions étaient grosses et j’avais prévu d’y aller. Sur place, je me suis retrouvé avec un ami photographe, on y était avec le même appareil. Je me suis dit que c’était trop bête d’avoir deux fois les mêmes photos, du coup j’ai filmé. Au final, la vidéo a cartonné. Mais c’est un travail plus long et je n’aime pas trop passer du temps derrière mon ordi.

Quelle est la meilleure session que tu aies vécue derrière l’objectif ?

Il y a justement la tempête Kurt. J’ai un peu de regret de ne pas être allé dans l’eau, mais je ne sais pas si je serais revenu… Par contre l’année dernière à la Toussaint, on a eu des vagues exceptionnelles sur l’île. C’était très gros, pas loin de 3 mètres et du soleil. C’était l’été avec les vagues d’hiver.

Si tu devais choisir un spot sur l’Ile à shooter ?

Avant c’était au spot de la Pergola, je le connaissais par coeur mais depuis il a bougé. Donc je dirais, le bout de l’île parce que c’est là-bas que l’on trouve les vagues les plus grosses mais aussi les plus creuses. Après, il y a un autre spot qui est mythique, quand il marche c’est fantastique mais on ne doit pas en parler…

Y a-t-il des spots que tu t’interdis de shooter, de peur de révéler des indications géographiques ?

Je ne me l’interdis pas vraiment. Je vais y shooter très peu et sans aucun repère sur la photo. Je ne prends pas en photo la côte, rien, je laisse zéro repère. C’est sans hésiter la plus belle et la plus longue vague de l’Ile et il faut que ce soit préservé.

Toi qui shootes principalement du côté de l’Ile de Ré, comment fais-tu pour innover dans tes prises de vues ?

Je pars du principe qu’il n’y a pas deux vagues pareilles. Il y a tellement d’éléments différents à prendre en compte. Donc je ne me pose pas trop cette question et je prends ce qu’il y a.

Tu as déjà voyagé pour la photographie ?

Non, pas POUR la photo. Mais quand je pars en voyage, je ne choisis pas mes destinations au hasard. Très souvent il y a la mer, et j’ai mon appareil photo avec moi. C’est obligatoire.

Sinon dans quelle destination rêverais-tu d’aller pour shooter ?

Le rêve absolu c’est Tahiti. D’ailleurs grâce à SurfSession j’avais failli gagner un voyage avec un concours photo. J’étais premier des votes, et au dernier moment, on m’est passé devant. J’étais dégouté mais bon c’est le jeu ! Mais je pense y aller tôt ou tard, ça c’est certain. Sinon, pourquoi pas l’Indonésie cet été ? Il y aura des surfeurs pros et c’est la bonne saison.

Des pros que tu rêverais de shooter ?

Oui forcément ! Ce serait Dane Reynolds. Je trouve qu’il est au-dessus de tout le monde. Tu sens qu’il se fait vraiment plaisir dans son surf, c’est « le maître incontesté ». Sinon j’aime bien le style de Rob Machado.