En 2022, alors qu’elle n’a que 17 ans, elle a la possibilité d’intégrer le WCT. Mais elle refuse. La raison est simple mais pas toujours évidente pour tout le monde, elle voulait simplement rester une ado encore un peu et ne pas plonger dans la vie d’adulte trop tôt. Une décision soutenue par ses parents qui ont toujours pris garde à ne pas trop pousser leur fille pour ne pas la dégoutter du surf et surtout qu’elle s’épanouisse comme elle l’entende. À cela, Caity avait ajouté dans une interview accordée à The Inertia qu’elle ne pensait pas vraiment que son surf était suffisamment là. « Je suis confiante en mon surf mais je pense que prendre un an et travailler dessus serait mieux que d’aller direct sur le WCT. Et aussi parce que je veux passer plus de temps à la maison avant de consacrer pleinement ma vie au surf en compétition. »
Elle en a profité pour voyager, beaucoup voyager. Dans le film, on la voit dans 5 destinations différentes. Entre les longues vagues de l’Indonésie, les barrels du Mexique et les bancs de sable du sud-ouest de la France, elle régale. Mais on la voit aussi chez elle en Californie, elle qui a grandi sur Oceanside, à regarder des clips de Dane Reynolds avant d’aller surfer. Pure produit de la côte ouest des US (vous pourrez noter un certain timbre de voix typiquement nord-américain), elle surfe ses vagues comme quelqu’un qui ride les spots de la région depuis 25 ans. Toujours accompagnée de son frère Timo, Caity a également passé beaucoup de temps avec d’autres filles de cette génération dorée comme Molly Picklum, Sierra Kerr et Bella Kenworthy, particulièrement présentes dans la première partie du film.
Caity est incisive dans son surf et propose des trajectoires nouvelles pour le surf féminin que la WSL Chief of Sport Jessi Miley Dyer n’hésite pas à comparer avec celles de John John. La surfeuse de chez O’Neill à beau n’avoir que 18 ans, elle est déjà plus qu’à son aise dans les barrels et ce, quelque soit leur taille. Avec cette technique, une fois qu’elle commencera à s’engager, ça fera des merveilles.
On la voit souvent surfer frontside dans le film, pourtant, son surf backside est tout aussi fort. Les roundhouses que la regular va chercher à 10 mètres de la section, fléchie au maximum pour ensuite exploser sur le re entry backside, sont sûrement ses manœuvres les plus destructrice. D’autre part, Caity et ses amie décollent de plus en plus dans les airs.
Vous qui allez regarder ce film dès que vous aurez fini de lire l’article, vous pourrez apprécier les images filmées avec la petite caméra de Caity Simmers, sur laquelle elle a ajouté un fisheye, ou encore d’autres moyens d’enregistrement vidéo encore plus old school, notamment lorsqu’elle était à Biarritz. Le tout, accompagné d’une bande son au top du top, elle qui apprend à jouer de la guitare avec son frère. Entre deux sessions, vous les verrez également skater.
Aujourd’hui, à 18 ans, elle vient de battre Stephanie Gilmore à Pipe, oui rien que ça. À noter que Molly Picklum vient de scorer la meilleure vague du premier tour lors de la même compétition, sur un barrel à Backdoor noté 8.00.
Vous pourrez apercevoir dans cette vidéo, des gars de la génération précédente comme son voisin Tex Mitchell, mais aussi Ian Crane avec qui elle partage le même sponsor à savoir O’Neill, sans oublier Tanner Gudauskas.
C’est beau de voir la complicité qui s’est créée dans ce groupe, qui nous communique si facilement sa joie de vivre. Caity prouve à tous que le surf féminin c’est du sérieux et que ça va continuer de l’être. Et elle prouve à tous les détracteurs du surf féminin que les filles sont capables de réaliser des productions de la plus grande qualité qui soit.
Bravo Madame !