Vous ne connaissez peut être pas son nom, mais vous avez forcément déjà vu ses images. Depuis plus de 30 ans, Larry Haynes est un des tout meilleurs vidéastes aquatiques, offrant à chaque fois un angle unique sur les compétitions WSL ou les spots de gros du monde entier.
Originaire de Californie, c’est logiquement à Hawaii que Larry s’est installé pour développer sa carrière. Cet hiver il était encore de toutes les sessions. Il avait filmé le Pipeline Pro ces derniers jours, mais aussi le Backdoor Shootout, la victoire de Luke Shepardson au Eddie, le passage de Justine Dupont à Jaws… Son Instagram fluid-vision est bourré de pépites telle cette séquence de Kala Grace à Pipeline !
Surfeur lui même, c’est après une session à Lanieka mercredi, que Larry a succombé à une crise cardiaque dans sa voiture. Il aura fallu cela pour emporter un homme qui semblait invincible une fois à l’eau, peu importe la taille des vagues, le poids du caisson qu’il tenait, ou les conditions climatiques.
Kelly Slater a été un des premiers à saluer sa mémoire. « Cet homme est un personnage incontournable de nos vies, voyageant à travers le monde et filmant tous ceux qui prennent une vague devant lui. J’ai du mal à d’imaginer un monde sans Larry, toujours à nous encourager dans les vagues et à partager les bonnes vibrations. Ce mec va vraiment me manquer«
Tim Mc Kenna salue le « plus grand bosseur parmi les cameramen aquatiques« , illustrant son propos avec son placement tellement osé devant le mur de Teahupo’o…
En 2010, notre collègue Romain Ferrand avait remarqué le personnage alors qu’il couvrait le O’neill ColdWater Series en Ecosse. « Parmi les hommes de l’ombre de cette compétition, Larry Haynes est sans doute le plus méritant. Peut-être le plus dingue aussi. Caméraman aquatique, il passe plusieurs heures par jour à nager au line-up pour filmer la compétition ! Larry n’est pas un débutant, au contraire : ce gaillard Hawaiien est l’un des meilleurs. Il est notamment à l’origine des premières prises de vue embarquées sur les planches, des images qui ont contribué au succès de sa série de vidéos de surf « Fluid Combustion » au milieu des 90’s.
Chaque matin depuis le début de la compétition, il enfile ainsi 2 combinaisons de 6 millimètres d’épaisseur, deux cagoules, deux paires de gants, empoigne son gros caisson étanche et nage vers le line-up où il reste plusieurs heures, à se prendre des vagues sur la tête dans le vent et sous la pluie, et dans une eau à 6°C… Personne ne comprend comment Larry tient le coup, mais ce phénomène – au physique de bûcheron canadien – garde quand même le sourire…«
L’année précédente, cette vidéo présentait le personnage et la qualité de ses images tournées en Polynésie. C’est comme ça qu’on a envie de se rappeler de lui aujourd’hui. RIP Larry !