Mentawai : coups de feu à Macaronis

Escalade dans la violence et les tensions, hélas de plus en plus fréquentes sur les spots de l'archipel...

16/10/2015 par Romain Ferrand

La surpopulation à l’eau et les tensions entre bateaux, surf camps et pouvoirs locaux commence à poser problème aux Mentawai. Les récents événements survenus sur le Huey, un charter boat tenu par un Australien, Steve Sewell, ne vont pas arranger les choses.

Il y a quelques jours, alors que le bateau était au mouillage pour quelques heures sur le spot de Macaronis, un policier indonésien a tiré dessus avec son arme, alors qu’un client était sur le pont.

Le Capitaine a raconté au mag australien Tracks ce qui s’est passé : “on est arrivés sur le spot vers 11h du matin, et il y avait déjà 2 bateaux au mouillage. Depuis 2010, des villageois ont mis en place un système imposant aux bateaux visiteurs de réserver un des deux mouillages. Les deux bateaux présents n’avaient apparemment ni prévenu de leur arrivée ni réserver d’emplacement, considérant ce système à la fois imparfait et illégal”. Le Huey a à son tour jeté l’ancre pour observer les conditions sur le spot.

Un quart d’heure après, les officiers en charge de faire respecter le système de deux bateaux max ont fini par arriver sur le Huey. Le Capitaine a alors proposé environ 30$ pour rester un peu et permettre à ses clients de prendre quelques vagues. Les officiers étaient d’accord pour accepter le bakchish, mais ont quand même exigé que le bateau lève l’ancre. Sewell a refusé de payer et de partir, et leur a demandé de quitter son bateau.

“Ils ont alors foncé sur les dinghy pour chercher du renfort, et j’ai dit à mes clients d’aller surfer”, raconte Sewell à Tracks. “Deux d’entre eux sont allés surfer, tandis que le reste est resté à bord pour se reposer. C’est là que j’ai entendu ce bruit effroyable et que j’ai couru vers l’arrière du bateau où mon équipage et mon plus vieux client Freddo, 67 ans, de Margaret River, étaient visiblement choqués. Freddy m’a dit que le gars avec le t-shirt rouge venait de tirer un coup de feu. J’ai alors demandé à Randi, un des membres d’équipage, qui était ce type, et il m’a répondu que c’était un policier”.

Toujours d’après le capitaine, ce policier en civil serait aussi le responsable d’un incident survenu sur l’Indies Trader III il y a deux semaines, où l’équipage avait été menacé avec une machette.

Sewell pense que ce policier en civil travaillerait pour le compte du Macaronis Surf Camp. Les responsables de ce dernier auraient quant à eux déclaré à la presse australienne que le capitaine du bateau aurait insulté l’officier de police, ce que Sewell, de son côté, dément catégoriquement.

Il donne sa version des faits à Stab : ”Je leur ai d’abord proposé de l’argent, comme le fait tout le monde. Si il y a déjà deux bateaux, ils tolèrent qu’un 3ème ou un 4ème restent pour quelques heures ou la fin de journée. Mais le responsable du camp est de retour depuis quelques semaines, et ils ne voulaient plus qu’on traîne dans le coin alors je leur ai dit ”OK, on s’en ira d’ici 1 heure”, et ils sont revenus avec leurs livres et leurs permis et je leur ai dit ”je n’accorde aucun crédit à vos permis, je ne crois pas qu’ils soient légaux, ils sont basés sur des textes de loi approximatifs, on partira quand on sera prêts. Ils ont répondu “vous pouvez partir maintenant” et j’ai répondu “nan”. Ils sont partis avant de revenir une troisième fois avec un policier qui n’était pas en uniforme. Je ne savais pas qui c’était [—] Ce gars est un cowboy”.

Un faits-divers qui soulève un problème récurrent dans l’archipel, où de plus en plus de surf camps ouvrent face au spot et où les incidents avec les capitaines et les clients des charters boats se multiplient. C’est pourtant la première fois que quelqu’un fait usage d’une arme à feu…



1 commentaire

  • Carlos Muñoz
    2 février 2016 19h34

    dessus…pardon

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