Eté ou pas ? Drôles de conditions en Charente Maritime en ces derniers mois. Quelques très belles sessions bien velues sur la côte sauvage près de Royan sur le début et la fin du mois d’août ainsi que début septembre, mais quelques-unes seulement …
Petites conditions parfaites pour les novices se lançant dans les mousses avec un demi-mètre glassy tout au plus. Le bonheur des touristes et des écoles mais rageant pour les locaux, qui ne supportant plus le fat latent se sont noyés dans les mojitos royannais !
Plus de chance pour les Oléronnais qui bénéficient quant à eux d’une exposition plus favorable à la moindre houle qui pointe le bout de son nez. Entre bancs de sable ou reef, même si il ne fallait pas se louper, les sessions estivales furent bien plus régulières avec de jolies vagues d’une bonne taille de bonhomme oscillant entre 0,8 mètres à 1 m 50 ++ sur certains spots dont nous tairons évidemment les noms…
Plus au nord sur Ré, malgré le flot de touristes et de vélos envahissant l’ile, ses routes, ses plages et ses spots, les sessions furent petites, certes, mais bien lisses et jolies, la preuve en images
FOLIO : 1 MOIS EN CHARENTE-MARITIME
Retrouvez le travail de ces photographes sur leurs sites web/pages Facebook :
https://www.facebook.com/RoyanGlisse / Doux Glace (pour l’ile de Ré) / John Duquoc (Pour l’ile d’Oléron)
L’INTERVIEW DU MOIS : Pierre-Louis Bouchet, Pionnier du Surf Royannais
Un des pionniers du Surf dans le milieu des années 70 , Pierre Louis Bouchet, éditeur de métier, passionné de glisse et de ses légendes, revient sur une époque chère à sa vie : ses premières années de surf à Royan. Rencontre :
1/ Salut Pierre-Louis, a quel âge as tu commencé à surfer et comment et avec quels moyens tu allais surfer à l’époque, raconte nous…
J’avais à peine 17 ans, quand j’ai commencé avec un ami, qui était passé par Lacanau. Il y a plus de 40 ans de cela. Il avait ramené une planche et nous n’avions aucun repère, aucun modèle, on surfait n’importe comment, à genoux, tout droit dans la mousse, mais ce qu’on recherchait déjà, c’était la vague parfaite ! On faisait des kilomètres à Solex pour aller sur la Côte Sauvage, sans moyens, on avait une planche pour 2, on se la prêtait à tour de rôle et puis j’ai acheté une « Freedom ». Nous étions réellement 4 à commencer le surf en même temps, et nous avions une mauvaise réputation !
2/ Raconte-nous l’ambiance à cette époque, était-ce le « Surf Spirit » pour toi ?
Nous étions une bande de potes chevelus, fumeurs de pétards, la West Coast, la Californie, la musique US 50’s 60’s, le Skate, les blues jeans, c’était un peu tout… Mai 68 était passé par là, nous étions libres, les cheveux dans le vent, c’était le « Flower Power » Nous étions heureux quand nous croisions des voitures avec des galeries ou des combis VW, car il n’y en avait pas dans le coin, nous rencontrions des étrangers ou des surfeurs d’autres régions qui venaient chez nous, on était tout excités de les rencontrer ! C’était tout ça l’ambiance de l’époque, nous vivions pour notre passion, complètement insouciants de ce qui pouvait se passer, pourvu que l’on prenne des vagues et que l’on s’amuse … Le bon temps ! Le Surf Spirit, je dirais plutôt une «culture Surf & Skate » car le « Surf Spirit » est plus une invention marketing pour moi.
Tel « Endless Summer » nous étions en quête et c’était comme un orgasme de trouver et de prendre la vague que nous avions tant cherché, c’est ça «l’esprit surf» pour moi, pour nous à l’époque. Pas le « Surf Spirit » . Et puis nous étions solidaire les uns des autres, vraiment unis, une bande d’amis, c’était le partage. Nous faisions des bivouacs à dormir des nuits entières à la Côte Sauvage tel des Robinsons. C’est plutôt cette culture que nous vivions pleinement, avec des anecdotes à n’en plus finir !
3/ Avais tu des modèles de surfeurs, des références qui pouvaient t’inspirer toi et ta bande d’amis ?
Un modèle ? OUI ! Je dirai Mickey Dora, «Da Cat», la première bande de Malibu, dans l’esprit surf, un style unique, un iconoclaste ! Et puis il y a Derek Ho, Shane Thompson, Tom Carroll, Martin Potter ! Martin Potter… le « Baudelaire du surf ». Ce type est extraordinaire, il était tellement imprévisible dans son surf, et puis son style complètement novateur pour l’époque. Nous allions aussi sur les compètes à Lacanau ou à Biarritz, on allait les voir surfer, même surfer à côté d’eux, juste pour les voir, pour les admirer, tous ces gars qui nous faisaient rêver.
4/ As tu des regrets de cette époque ?
J’en ai un : Surfer en twin sur un shoreboard ! Mon grand regret est de ne pas avoir commencé par le longboard. C’est de la grâce, de la fluidité, de la danse sur l’eau, c’est beau tout simplement. J’ai perdu beaucoup trop de temps avant de passer en longboard, c’est vraiment un autre surf, ça me correspond vraiment, c’est l’image que j’ai du surf !
5/ Comment vois tu l’évolution du surf entre le moment où tu as commencé à surfer et aujourd’hui ?
Désespérant, catastrophique. C’est plus que du business, il y a de plus en plus de monde à l’eau, c’est dur de se retrouver seul sur sa vague comme avant. C’est aussi un peu à cause de gens comme toi, qui photographient les vagues, les spots, même si vous ne dévoilez pas tout, même si je comprends votre démarche, j’aime les belles images de ma région, les photos, mais ça fait forcement venir de plus de plus de monde. Il y a une mauvaise ambiance du coup, il y a de moins en moins de respect, et toutes les valeurs « surf » pour moi ont disparu ou presque. Les mêmes qui nous jetaient des cailloux à l’époque ont mis après leur enfants à surfer ! Je regrette – sans être rétrograde mais avec un peu de nostalgie – toute cette époque où nous n’avions aucune approche scientifiques du surf. C’était du pur hasard, de la roulette. Maintenant avec les nouvelles technologies, on peut savoir directement où est la vague et à quand il faut y aller parce qu’on a juste une heure pour surfer.
6/ Pierre Louis, surfes tu toujours ?
Dés que je le peux et surtout des que le temps me le permet !
7/ Un dernier mot Pierre Louis ?
On va écrire la suite !
NEWS COMPÉTITIONS :
Résultats :
Le 13 septembre ont eu lieu sur le spot de la Côte Sauvage (commune de La Tremblade) les Championnats de Charentes de Surf : Conditions délicates avec des vagues de 80 cm multi-pics, temps plutôt couvert, accompagnées de pluies éparses durant la journée et d’un vent Side-off.
Ont été sacrés Champion Régional:
OPEN :
Surf Opens : Tom Bellevergue (Castel Surf Club)
Surf Ondines : Malou Poirier (Surf Club Rétais)
Longboard Open : Benoît Naulin (Surf Club Royan Atlantique)
SUP Open : Julien Bouyer (Surf Club Royan Atlantique)
Samedi 19 septembre : Championnats de Charentes ESPOIRS :
Dans des conditions différentes du week-end précédent, avec un grand soleil et des bonnes vagues avoisinants le mètre, parfait pour les kids, ont été sacrés Champion Régionaux ESPOIRS 2015:
Longboard Ondines Espoirs : Julie Batisse (Surf Club Rétais)
Surf Ondines Espoirs : Alycia Tonon (Surf Club Royan)
Surf Junior : Titouan Alda (Castel Oléron)
Surf Cadet : Léo Mimbielle (Castel Oléron) - Surf Minimes: Brieuc Lecointre dit « brioche » (Castel Oléron)
Surf Benjamins : Timothée Constant (Surf Club Royan)
Vie des clubs :
Elections du nouveau bureau de la Ligue Poitou-Charentes de Surf et du Comité Départemental 17 après la démission de l’ex-président. Ont été élu : Xavier Renaudin: Président (Surf Club Royan) Jean François Errable : Trésorier (Surf Club Royan) Jean Bureau : Secrétaire (Surf Club Rétais)
AGENDA :
Samedi 26 septembre : critérium des jeunes, Côte sauvage Chemin 49
Dimanche 27 septembre : Coupe de Charente : Côte sauvage Chemin 49
Correspondant local : Xavier Renaudin (local@surfsession.com)