Le mois d’avril fût placé sous les meilleures hospices qui soient pour bon nombre de régions faisant face à l’océan Atlantique. Et c’est malheureusement bien souvent synonyme, pour tout surfeur méditerranéen du début d’une longue période très stressante. En effet le retour de l’anticyclone nous a poussé à regarder notre belle mère d’un oeil circonspect par cette absence marquante de conditions propices au surf. Rien à nous mettre sous la planche pendant quasiment 4 semaines d’affilée. Ce fût long, très long… Et je pense que toutes les régions méditerranéennes françaises furent logées à la même enseigne. Alors je vous propose un petit best-of de l’hiver afin de réchauffer un peu nos coeurs transis !
FOLIO : 1 MOIS EN MED
- Merci aux photographes : Eric Bondon / Marc Miceli / Christophe Loopi
L’INTERVIEW DU MOIS : VINCENT CHASSELON
Vincent Chasselon est une figure historique du surf en Méditerranée, qui a trimbalé ses planches aux quatre coins de notre mer. Il dispose d’une connaissance de notre terrain de jeu bien plus grande que la majeure partie d’entre nous. N’ayant jamais peur d’aligner les longues heures de route pour aller scorer entre le 06, le 13 et le 34 pour parfois même pousser jusqu’en Espagne ou en Italie, Vincent enchaîne les sessions de qualité en toute discrétion. Affinant ses courbes pendant la trêve estivale lors de longs séjours en Gironde, il est aujourd’hui une figure incontournable du monde du surf méditerranéen et continue de distiller un surf d’une qualité supérieure. Rencontre avec l’intéressé.
Vincent, peux-tu nous parler de tes débuts en surf en Méditerranée ? Pourquoi es-tu tombé dans ce monde si jeune et avant tout le monde ?
Le hasard, un père plongeur, un grand père pêcheur et j’habitais au bord de l’eau. Je voyais quelques mecs avec des petites planches attachées par une corde se jeter de la digue du Prado. J’ai toujours eu envie d’essayer. A l’époque c’était très utopique, tout le monde faisait de la planche a voile, sur les premiers funboards, c’est justement le coté pionnier qui m’a attiré. Mais tout de suite, et comme beaucoup de monde, le pouvoir de la glisse a pris le dessus, une maladie incurable je devrais dire aujourd’hui. Il y avait une quinzaine de surfeurs, plus âgés que moi, qui m’ont bien aidé. J’étais en fait le premier grommet de la première génération de surfeurs. 33 ans après je n’y crois toujours pas.
Qu’est-ce que t’évoque le surf en Méditerranée aujourd’hui ? Demeures-tu un inconditionnel de cette mer ?
Aujourd’hui je n’aurais jamais imaginé que cela aille si loin. Maintenant tu peux dire que tu surfes ici sans que l’on te dise “quoi, de la planche a voile !?” ou bien, “mais il n’y a pas de vagues en Méditerranée !”
Peux-tu nous parler de ton trip le plus mémorable en Med ?
Mon trip le plus mémorable reste définitivement l’Algérie. Vagues de fou, la préhistoire du surf, des locaux hors du commun. Un esprit glisse originel et candide, le même que nous il y a 30 ans. Un pur bonheur.
Comment vois-tu l’avenir du surf en Méditerranée, niveau, monde dans l’eau, cohabitation entre les différents sports de glisse ?
Je vois l’avenir du surf en Méditerranée plutôt difficile, on le sait il n’y a pas beaucoup de vagues, cela dépend des années, et le nombre de pratiquants augmente sans cesse. Il est de plus en plus difficile de surfer sans que cela soit un bordel sans nom à l’eau. Beaucoup trop de non respect des règles de base, on va à l’eau sur n’importe quoi, n’importe où n’importe quand. Le SUP pour moi est un gros problème, beaucoup plus facile que le surf. Normal, tu n’as pas les 10 à 15 ans d’apprentissage de rame pour prendre une vague, planche dangereuse pour les surfers qui attendent et total no control en conditions critiques.
Quelle est ta vague favorite en Med ?
J’en ai plusieurs, et je ne peux pas donner de noms sinon après il faudrait que je me pende (rires) !
Y a-t-il un jeune en méditerranée qui t’as marqué récemment par son niveau de surf ?
Oui il y en a plusieurs : Joseph Colomban et Thomas Leali sortent clairement du lot pour la Côte Bleue. Il y a aussi Jules Agazar du Var. Nathan Sadoun de Marseille dans sa catégorie longboard a une glisse extraordinaire. Mais je suis sur qu’il y en a d’autres.
La question que tout le monde attend : selon toi, le air reverse en Med, c’est pour bientôt ?
J’ai déjà vu Geoff Barberoux mettre un air 180 reverse dans un petit prado on shore il y a déjà longtemps. Maintenant, je suis sur que les jeunes cités plus haut ne vont pas tarder à maitriser le move.
Correspondant local : Eric Bondon
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Prochain report en Méditerranée le 2 Juin, d’ici là bon surf à tous !
Mis a part un article dans un vieux surfeur qui mentionnait un trip surf de nat young dans les années 60 en Corse, le surf en mediterranée francaise remonte a 1978, date a laquelle djamel, mai fabre, artaud , moi meme et P kastelyn allions surfer l’arene, le rouet plage ou sausset par vent d ‘est et le cap st louis… petits matins d’hiver puis les années bonheur avant l’arrivée des « tahitiens » ( remmoissemenet , marc bouteau, arsene stein parfois) et des righezza and co. La suite est plus connue