Local Focale : Paul Crétinon

Interview et portfolio de ce discret mais talentueux photographe landais.

15/01/2017 par Rédaction Surf Session

Paul Crétinon n’est pas seulement photographe de surf. A 33 ans, il aime autant le travail auprès d’animaux perdus ou abandonnés que la photo de vagues grâce à laquelle il peut exprimer ses émotions. Un regard à part qui lui a déjà ouvert les portes du mag australien Stab, mais aussi de Surf Session dont la toute première collaboration avait débuté par une double page.


Il nous parle ici de sa passion pour la photo et nous présente une sélection serrée de son choix :


Comment en es-tu venu à la photo ?

J’ai voyagé avec mon premier « compact » vers 13 ans. Puis à l’âge où tu goûtes à tout par curiosité, j’ai tapé un reflex argentique à mon père pour shooter autour de moi; soit du skate, la montagne, ou la faune. Un an plus tard, je quittais le lycée pour passer mon CAP photographie dans les pattes d’un photographe studio. De très belles années à sublimer des salades, des radis, des recettes à des fins publicitaires. Je n’ai depuis jamais arrêté de faire des photographies. 

Ta définition de photographe ?

Une personne qui louche, le dos courbé à force de s’entêter au fil des jours à passer un message, une interprétation au travers d’un petit cadre. 

Que recherches-tu à faire ressortir d’une photo ?

Je cherche la composition, le stylisme qui s’approchera de ce que j’ai ressenti d’un instant vécu. Instant parfois aimé, parfois détesté. En utilisant les paramètres de prise de vue, de post-prod aussi, les mots parfois pour exprimer l’émotion.
De manière générale, que ce soit un animal à adopter, une personne, une ambiance, j’essaie de focaliser sur le sentiment que je perçois. Je l’accentue.
En photographie de surf, comme dans ce portfolio, il y a des « classiques », des codes, c’est ce qui est demandé. J’essaie progressivement d’y coller en gardant en dehors une approche personnelle, comme des textures, des détails, loin de l’action porn. Même si cela n’est pas bankable.

Ta photo de surf préférée et pourquoi ?

Craig Anderson, Landes, automne 2014. Surfsession #327. Cette vague de Craig Anderson, « l’oiseau rare », s’il ne faisait pas l’unanimité des commentaires ce matin-là, il s’est jeté à la nuit, a chargé et prouvé que les actes parlent mieux que des mots. Pas la plus créative ou aboutie de mes photos de surf. Mais « ma première double » dans un votre mag et peut être ma première tout court avec Surf Session.

Quelles sont tes inspirations ?

Vaste question ! La musique, le cinéma, l’environnement et la création sous toutes ses formes ayant une influence du quotidien. 

Au panthéon des photographes je mets Raymond Depardon, Morgan Maassen, Vincent Munier. Et Karim Rejeb est à l’image des personnes que j’essaie de croiser. Le talent de Guillaume Fauveau aussi. En musique, j’écoute Mogwaii, At the drive-in, de la folk…je sais où aller.

Les réseaux sociaux : indispensables aujourd’hui ?

Pour exister, partager, s’inspirer peut être oui, mais il ne faut surtout pas réduire sa culture ou démarche visuelle et artistique à ça. Mais j’avoue… Je hais la géolocalisation et le fait de partager n’importe quoi pour exister à tout prix.

Les voyages que tu as déjà réalisés ?

Dernier passeport périmé ! Mes moyens ces dernières années m’ont permis de sillonner seulement en large et en travers les Landes, le Pays Basque et je n’ai encore jamais voyagé « pour » ou par le surf.

Mais sinon: Réunion, Maurice, NY, Vancouver BC, Vancouver Island, Yellowstone, Jasper, Banff, Wyoming, Idaho, Gaspésie…des chouettes coins à moustiques, par la route, pleins de bébêtes hostiles, de personnes sympas, de vagues parfois.

Ta prochaine destination ?

La où tu m’enverras Romain ! Sérieusement, j’ai hâte, je cherche un crew, un budget et du temps.

Je sors d’une blessure, donc peu importe, surement en altitude ou au bord de l’océan, avec mon caisson ou du moins avec un appareil photo. Je voudrais adapter mon travail de ces dernières années dans le sud des Landes à une autre région et scorer du papier glacé.

Un dernier mot ?

Un franc merci à toutes les personnes que j’ai pu photographier, ceux avec qui je partage un bout de plage ou de chemin, ceux qui me diffusent.


> Retrouvez le travail de Paul Cretinon sur son compte Instagram @paulcretinon et sa page Facebook.





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