Ce mardi 21 janvier, la Marine nigériane a procédé à une expulsion de masse à Tarkwa Bay. L’armée a donné une heure aux résidents pour récupérer leurs affaires avant de procéder à leur expulsion de l’île.
Des centaines de familles ont dû s’accrocher à leurs biens tout en essayant de trouver des bateaux pour les ramener sur le continent, tandis que leurs habitations étaient détruites.
Ces évictions ont eu lieu sans préavis, et le gouvernement nigérian a déployé ses forces armées pour déloger les habitants sans leur offrir de solution de repli.
Dans un communiqué de presse commun, la fédération Nigerian Slum / Informal Settlement et l’assistance juridique Justice & Empowerment Initiatives (JEI) condamnent les actes de la Marine.
Selon eux, ceux-ci ont été menés « au mépris effronté du respect de la loi et des autres droits fondamentaux garantis aux résidents par la Constitution de 1999 de la République fédérale du Nigéria et d’autres lois sur les droits de l’Homme« .
Selon le commandant de la Marine Thomas Otuji, dont les propos ont été rapportés par CNN, les expulsions faisaient partie d’une opération visant à stopper le vol de pétrole le long des oléoducs.
« Nous avons trouvé au moins 300 endroits illégaux et découvert des puits où les produits pétroliers étaient exploités illégalement« .
Le magazine de surf sud-africain ZigZag a lui aussi récolté le témoignage d’une source locale. « Régulièrement, la compagnie nationale du pétrole nigériane (NNPC) s’évertue à contrôler l’expansion des habitations à Tarkwa Bay. La raison derrière cela est le vandalisme constant des oléoducs qui traversent à l’arrière des terres. Les oléoducs sont sans cesse puisés et des milliers de litres de combustible sont répertoriés comme perdus chaque année.«
La plupart des habitants de Tarkwa Bay sont des artisans ou des pêcheurs. Ils étaient plusieurs milliers à vivre sur cette île en périphérie de Lagos.
L’île artificielle a été construite dans les années 60 pour protéger le port de Lagos. Le village rural était donc uniquement accessible par l’eau, et l’un des rares endroits encore non-développés comparé aux constructions effrénées de l’une des villes les plus densément peuplées d’Afrique.
L’île côtoie aussi de près les oléoducs qui s’étendent sur toute la côte de Lagos.
En contraste total avec ce hub économique, le surf était devenu l’attraction principale du lieu ces dernières années. Les locaux avaient même créé un surf club visant à aider les jeunes du village dans leurs perspectives d’avenir.
Récemment, les surfeurs Dylan Graves et Dane Gudauskas s’étaient rendus sur place. Ils en avaient rapporté des images pour le dernier épisode de Weird Waves.
Sur cette droite qui se brise sur le sable, Dylan et Dane avaient rencontré le crew de surfeurs locaux et les fondateurs du surf club du village.