Le développement des trois premiers projets progresse et se structure.
21/02/2023 par Marc-Antoine Guet
Dans un de nos numéros, toujours disponible sur notre shop en ligne, nous avons réalisé une grosse enquête sur les piscines à vagues. 12 pages d’enquête pour essayer de mieux comprendre cette nouvelle tendance et les risques sur notre environnement.
Dans un contexte où le changement climatique et la perte de biodiversité remettent en question nos sociétés modernes comme jamais auparavant, l’impact environnemental des piscines à vagues est considéré par beaucoup comme un non sens environnemental.
Comme nous l’avons prouvé dans notre enquête papier, ces piscines à vagues consomment beaucoup de ressources naturelles, détruisent la biodiversité, artificialisent et imperméabilisent les sols naturels, ont besoin d’immenses quantités de sable pour leur béton, d’eau potable à filtrer et d’énergie. À tout cela s’ajoute un bilan carbone désastreux.
L’été que nous venons de connaître a asséché les sols et vidé les nappes phréatiques comme rarement ces dernières années. Les signaux d’alerte sont là.
Parmi les alternatives aux piscines à vagues et aux différentes technologies qui semblent déraisonnables aux yeux de beaucoup, nous avons parlé du cas de l’atoll flottant d’Okahina, cette innovation française greentech qui consiste en une infrastructure légère flottante en forme d’atoll polynésien qui viendrait se positionner sur des plans d’eau déjà existants qu’elle ne dénaturerait pas.
Alors que nombre de projets sont au point mort voir à l’arrêt complet, nous avons voulu savoir ce qu’il en était d’Okahina Wave, ce projet bien différents de tous les autres et qui devrait voir le jour cette année au Futuroscope.
Vaires-Torcy, Libourne et le Futuroscope toujours d’actualité
Les trois projets annoncés sont toujours d’actualité, à savoir Okahina Futuroscope, un projet signé avec le Département de la Vienne, mais aussi OkahinaLibourne sur le plan d’eau des Dagueys, projet signé avec la Ville de Libourne et enfin Okahina Paris sur le site olympique de Vaires-Torcy, projet signé avec la Région Ile de France.
Joint par téléphone, voilà ce que nous a confié LaurentHequily, le fondateur du projet :
« Nous avons la chance d’être accompagnés par un fond d’Investissement européen qui cofinance en equity nos trois premiers projets, ainsi que par la SEM du Département de la Vienne pour la vague Okahina Futuroscope. D’autres projets sont en cours d’étude en France et à l’international et devraient être annoncés d’ici cet été. Le montage de tels projets en France est particulièrement complexe, entre une règlementation administrative exigeante et des investisseurs moins enclin à la culture du risque que les anglo-saxons. Le contexte des crises successives récentes que le monde a traversé n’a pas aidé. « Le difficile demande du temps, l’impossible un peu plus » écrivait Haïm Weizmann. Notre entreprise a déjà 3 projets signés en cours de déploiement. Nous sommes impatients de les voir sortir de terre. »
Déjà 3 éco-labels et bientôt un 4e
À l’heure où les entreprises pratiquent le greenwashing à outrance, il est toujours préférable de vérifier les « éco-labels » afin de distinguer les « vrais » des « faux ».
C’est chose faite ici et pour Okahina, c’est du sérieux. La dimension environnementale de l’atoll flottant OkahinaWave a tout d’abord été consacrée par sa labellisation en tant qu‘ « Efficient Solution » par l’Éco-Label international de la fondation suisse Solar Impulse.
Puis, le projet a reçu l’Éco-Label EnVol, qui rassemble les entreprises qui s’engagent à réduire leur impact sur l’environnement, à protéger les écosystèmes naturels et la biodiversité. Ce Label, créé par la CCI FRANCE, est animé par l’ADEME, L’Agence de la Transition Écologique, le Bureau VERITAS et s’appuie sur une norme AFNOR stricte.
Plus récemment, Okahina Wave a été labellisée TIDELINE. BPI France, l’acteur majeur du financement et du développement des entreprises en France, s’est associé avec Waves of Change, la coalition de référence en faveur des solutions de Croissance Bleue et d’Économie Verte pour décerner ce label qui récompense les entreprises privilégiant les approches collaboratives en matière de transition environnementale.
Enfin, Okahina Wave est adhérente au programme « Entreprises engagées pour la nature » de l’entité gouvernementale l’OFB, l’Office Français pour la Biodiversité.
Après avoir formalisé un plan d’action en faveur de la biodiversité, OkahinaWave entend désormais être officiellement labellisée « Entreprise Engagée pour la Nature ».
Une stratégie bas carbone
Le bilan carbone estimatif de l’atoll flottant Okahina Wave au Futuroscope a été réalisé par le cabinet spécialisé indépendant INUK, avec le soutien de l’ADEME (Agence de la Transition Ecologique).
Et les données chiffrées le prouvent : l’atoll flottant Okahina Wave proposerait une solution dont le bilan carbone serait bien meilleur que celui des solutions du marché actuel, celui des piscines à vagues en béton.
Le système de vague Okahina émettrait entre 25 et 500 fois moins de CO2 équivalent que les piscines à surf et le bilan carbone de la structure (prenant en compte sa construction, son fonctionnement et sa fin de vie) représenterait environ 20 tonnes de CO2 par an, soit l’empreinte carbone annuelle de deux français moyens. L’utilisation de bois et de composite à la place de béton et d’acier faisant toute la différence.
L’atoll flottant Okahina Wave réussirait donc le pari de proposer une session de surf émettant l’équivalent d’1kg de CO2, bien moins que les alternatives existantes.
Cette vague Okahina semi-naturelle est aujourd’hui la seule avec son atoll flottant à se positionner sur des plans déjà existants, plans d’eau urbains, d’anciennes gravières, port, milieu marin abrité… La question de la consommation d’eau ne se pose donc plus.
Le bureau de contrôle Socotec émet un avis favorable
Le Bureau de Contrôle SOCOTEC a été mandaté pour leur expertise singulière des installations de loisirs acquise auprès de ses clients, leaders nationaux et européens des parcs à thèmes, parcs de loisirs, parcs aquatiques.
Voici ce que l’on peut lire dans leur rapport :
« La robustesse des modèles numériques combinées à un prototype échelle 1/6 nous permet d’émettre un avis favorable sur les performances de vague attendues pour la future installation au Futuroscope à l’échelle 1/1 : Une hauteur des vagues entre 0,8 mètre et 1,2 mètre, une durée de temps de ride de la vague de 17 secondes environ et un nombre de vagues par heure de 310, et enfin une consommation énergétique moyenne de 130 à 150 kW par heure en Mode d’Exploitation Normale ».
Ainsi, la consommationélectrique de l’atoll flottant Okahina sera bien moindre que celle de l’ensemble des technologies de piscines à vagues qui poussent de l’eau pour générer des ondes. La puissance électrique maximale nécessaire pour générer des vagues sur l’atoll Okahina au Futuroscope sera équivalente à celle du Combi Volkswagen 100% électrique ID.Buzz (150 kW – 204 CV). Cette faible consommation électrique confirmée par SOCOTEC sera d’autant plus facile à compenser grâce aux tuiles solaires de leur partenaire Akuo Energy qui vont équiper les toitures de leur restaurant et surf house.
Okahina Futuroscope, le nouveau « home spot » des surfeurs de la Vienne ?
Pour Laurent Héquily :« Une destination Okahina sera bien plus qu’un simple parc aquatique où l’on vient passer quelques heures pour se divertir avant de repartir. Nos destinations seront les nouveaux « Home spot » des locaux du coin et un lieu de vie et de brassage pour les passionnés ou les curieux venant de plus loin. Nous souhaitons créer des lieux de vie urbains conviviaux, ouverts à tous, où l’on peut vivre la culture glisse tout en respectant le territoire environnant. Chaque destination Okahina sera unique, tant du point de vue des vagues que l’on pourra surfer – avec des caractéristiques différentes pour chacune – que de l’expérience que l’on pourra vivre dans le restaurant / bar signature, le concept store ou l’hébergement nomade. Sans parler des événements culturels (festivals, concerts, expos d’art) ou sportifs (compétitions, masterclasses, sessions de nuit…) qui seront autant d’opportunités de faire vivre les communautés locales. Nous voulons offrir une expérience inoubliable mais aussi authentique que possible. Et donner envie aux gens de découvrir à l’avenir, d’autres destinations Okahina, comme ils iraient explorer différents spots de surf sur la côte ».
Les surfeurs de Robertsport ont besoin de votre aide pour financer un lieu qui permettra de faciliter l'accès au surf, d'en développer la pratique, ainsi que de générer des revenus pour la communauté.