Il y a ceux qui sont pour, ceux qui sont contre, ceux qui ne sont ni pour ni contre… La question de savoir à quoi doit ressembler le longboard de compétition ne date pas d’hier. Dès les débuts du World Longboard Tour de l’ASP à la fin des années 90, les discussions ont toujours été enflammées et les critères de jugements débattus en long et en large. Jusqu’à ce qu’un certain consensus prenne forme avec un ratio dit 70/30 : 70 % de surf moderne et 30 % de longboard classique (noseriding, drop knee cutback). Le problème des consensus par définition est qu’ils sont souvent mous et ne conviennent à personne parfaitement. La preuve ? Le championnat du monde de longboard pro est mort, au profit d’un World Tour de Stand Up qui sait où il va, et des special events consacrés au longboard tradi fleurissent, à l’image du Vans Duct Tape Invitational propulsé par Joel Tudor.
À l’autre bout de la planète, une alternative émerge en Australie avec l’ajout d’une catégorie “logging” dans le championnat national de longboard et donc approuvée par la fédé aussie. Un rulebook complet a été rédigé pour fixer les contours de la discipline, à la fois en terme de pratique et de matériel. Ainsi, à la section 5 article 9 alinéas A à G du règlement, sont spécifiées toutes les caractéristiques qui font un longboard classique (en compétition).
La longueur est toujours de 9 pieds minimum mais désormais la mesure de la largeur est comptabilisée différemment. Elle doit en effet être de 47” (119 cm), une dimension correspondant au total de la largeur maximale (widepoint) et de celles à 30 cm du nose et du tail. Ce combo dessine obligatoirement un outlook relativement classique, avec des rails plutôt parallèles. En outre, seul le single-fin est autorisé (8” mini) et aucun edge ne doit marquer les rails vers le tail, ceux-ci devant adopter un profil 50/50 ou 60/40 mais pas davantage pincé. Enfin le poids mini est de 6 kg et, on s’en doutait, l’usage du leash n’est pas davantage toléré.
“Faire intervenir les figures traditionnelles, le style, la grâce, le flow, la douceur… ”
Plus subjectifs, les critères de jugement revisitent la traditionnelle formule “le surfeur devra exécuter la manoeuvre la plus...” en y faisant intervenir les figures traditionnelles, le style, la grâce, le flow, la douceur… Tout un programme. De la même façon, les figures sont listées dans une nomenclature propre au logging : hang five et ten sont désormais complétés par des extended 5 et 10 (sortir le pied au-delà du nose), et les pas à l’envers comptabilisés tout comme les take-off en fade et les stall (se freiner dans la section) ou encore les soul archs.
Cette initiative australienne fait sens car elle répond davantage à l’état actuel de la scène longboard. Résolument tournée vers le néo-rétro, elle attire des pratiquants autant impliqués pour le lifestyle et “l’esprit” que pour la performance pure, et une (pas si) micro-industrie du surf wear s’est développée autour de cet univers moderno-vintage. Toutes les conditions semblent réunies pour un retour en force du longboard dans son acception la plus traditionnelle.
L’occasion de vous demander votre avis :
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Toutes les formes de glisse doivent pouvoir s’exprimer en longboard »compet »; je reconnais l’importance de la compétition pour faire circuler de l’argent dans le milieu du surf en général et pour communiquer sur ces différentes pratiques.
Cependant je demeure un inconditionnel amateur du free longboard old-school qui est plus un état d’esprit voire une culture ou un »canal historique » (pionniers, lectures, musiques,peintures, voitures…) et ne peut pas (à mon avis) se mélanger au business en général car il ne se vend pas mais se vit uniquement.
Je ne considère pas le surf business/ compet comme un gros mots mais comme quelque chose de différent du longboard tel que j’aime à le vivre et le pratiquer.
Moi ça ne me dérange pas que le tour pro soit un peu « performance », je regarde les récap des compets mais je trouve que pas mal de gonz sont des shortboarders sur grande planche, ça ne me fait franchement pas rêvé..
J’aime bien le fait que le longboard à l’ancienne soit à part, et pas pratiqué par tout le monde, c’est ce qui fait son charme !
C’est un peu court comme remarque !
tous les styles de glisse en surf doivent s’exprimer,le tout est d’y trouver sont compte et prendre du plaisir.
Je trouve un peu dommage de valoriser le longboard qu’au travers du classique. Franchement, regarder que du classique devient vite ennuyant voir très chiant. Y’a des mecs qui envoient des airs en longboard et calent des rollers a midi tout en gardant un max de style en combinant des manuvres classiques sur une même vague.
le lobbying hipster!