Lorsqu’on parle du surf des 70’s, deux noms viennent au-dessus des autres : Gerry Lopez et Michael Peterson. L’un est hawaïen et fait valoir son audace et sa grâce à Pipeline. L’autre est australien, plusieurs fois champion d’Australie et multiplie les secondes dans les tubes de Kirra, ouvrant la trajectoire aux grands noms locaux du spot comme Rabbit Bartholomew après lui et, aujourd’hui, Mike Fanning, Joel Paterson.
Michael Peterson est en né en 1952 et a sa première board en 1966 à l’âge de 14 ans. Un an plus tard commence la shortboard revolution. Le gamin, comme beaucoup alors, coupe les boards d’alors pour en faire des shortboards. Habitant Coolangatta sur le Gold Coast australienne, Michael Peterson fait de Kirra sa vague préférée. En 1971, Alby Falzon tourne Morning of the Earth et saisit MP dans sa maîtrise à l’occasion d’une des plus belles succession de swells sur le spot. La séquence de 3 minutes MP dans le célèbre film révèle le surfeur au grand jour d’autant que le magazine Tracks, nouvellement sorti, en publie les images. Le large cut-back de Peterson rentre dans la légende, tout comme son style fluide et radical, d’une grande beauté mais aussi d’une grande technique sur les single-fin 7’+, plat et épais de l’époque.
Plus avide compétiteur que surfeur routard, MP inscrit son nom sur les podiums de Bell’s, Kirra et remporte plusieurs fois le titre national. A cette époque, il n’y a pas encore de circuit pro, mais MP est considéré comme un des meilleurs surfeurs du monde avec une année de forte gloire en 1974.
Les années 1970 sont les années drogues et Michael Peterson vit le surf et la fête. Malheureusement le surfer australien a un profil fragile et l’abus de marijuana puis d’héroïne accentue une maladie psychique sous-jacente. Quand il arrive à décrocher de sa toxicomanie, Michael Peterson rappelle dans les vagues son talent En 1976, année de la création du circuit pro, il finit 7ème mondial. En 1977, il remporte le Stubbies Classic à Burleigh Heads (vague voisine de Kirra) en battant en demi-finale Wayne Bartholomew et en finale Mark Richards, deux surfers qui deviendront champion du monde et pour qui MP est leur héros.
Quelques années plus tard Michael Peterson succombe gravement à sa maladie, schizophrénie qui le conduit en hôpital psychiatrique. Les rudes traitement d’alors et une mauvaise hygiène alimentaire transforme le champion en un être reclus chez lui et devenu énorme.
Néanmoins, à partir des années 2000, sans resurfer pour autant, il revient sur la scène surf par le biais de biographies (voir le DVD de J. Hoff, Searching for Michael Peterson) et de compétitions menées en son nom. GS
—–
RIP MP » LEGENDS NEVER DIE »