Edito du Surf Session N°284 Spécial 25 ans :
Fêter 25 ans pour un magazine, ce n’est pas anodin dans la presse. Mais plus que de se focaliser sur les pages, nous avons voulu avec ce numéro rester tournés vers la plage, pointer le contraste entre deux époques et veiller ainsi à ce qui perdure de l’esprit surf, de ce goût des vagues animant surfeuses et surfeurs.
Depuis 1986, le temps a changé. Il s’est incroyablement accéléré. Le numéro un s’est fait à la machine à écrire et celui-ci avec l’Iphone dans la poche. Le surf n’a pas échappé à la mutation technologique de notre modernité. Des prévisions météo réactualisant la houle toutes les 6 heures au live des compètes, l’Internet a drapé la planète de son immédiat, où qu’on soit, quoiqu’on veuille, quoiqu’on fasse.
La fierté, en tant que magazine mensuel, d’être le premier media à mettre le champion du monde en couverture avec la photo du surfeur en joie (Derek Ho, 1993) n’a évidemment plus lieu d’être aujourd’hui… et nos couvertures (nos sommaires) de devoir tous les mois se chercher et se recomposer autrement.
Outre l’accélération technologique, le surf a changé aussi par une pratique rendue plus accessible, par un matériel plus diversifié, par une multiplication des spots surfés, par un goût du voyage qui s’est popularisé, par un business qui s’est développé… autant d’éléments synonymes de la démocratisation d’un sport qui a certes ses contre effets avec le monde et les tensions parfois au line-up, mais dont le bénéfice général, au regard de la majorité des visages ravis sortant de l’eau (quel que soit le niveau), vaut bien un peu d’acceptation dans le partage, la mer régulant finalement tout ça par son tempo déferlant.
En faisant ce numéro anniversaire, la question du lecteur, ce qui nous lie à lui, a également pris tout son relief. Lui aussi il a changé. En 25 ans il est devenu plus vieux (pour les fidèles), plus jeune (la passion se révèle tôt), plus épars, plus différent l’un de l’autre…
Répondre à l’attente du lecteur par notre passion du surf et de la presse est notre défi quotidien. Mais présentement nous avons demandé à Yann Renauld, illustrateur-surfeur dont le coup de crayon a régulièrement marqué les pages de Surf Session du n°1 au chroniques de Cosmic, d’y répondre à sa façon. Et naturellement il en appelé à la wax et à son odeur comme l’élément essentiel de ce qui lie Surf Session et son surfeur de lecteur… Alors à vous sentir.
Merci à vous, keep surfing.
Gibus de Soultrait
Retrouvez le sommaire et feuilletez quelques pages en ligne du Surf Session N°284.