De notre envoyé spécial sur place
La journée d’hier a débuté par un rassemblement de tous les journalistes et membres de l’organisation à l’initiative du directeur international de Rip Curl, Neil Ridgway. Il a insisté sur l’importance de continuer la compétition pour honorer l’immense champion qu’était et restera à jamais Andy Irons. Il a également invité tous ceux qui le souhaitaient à participer à la cérémonie en hommage au triple champion du monde.
A 11h précise, les surfeurs ont commencé à descendre les escaliers menant à la plage de Middles, site principal de la compétition, sous un ciel rempli de nuage. En tête, les Hawaïens Roy Powers et Dusty Payne, suivis par Mick Fanning. Tous les trois portaient un bouquet de fleurs. Le reste des surfeurs et surfeuses du world tour, ainsi que Tom Curren, des membres de l’ASP et de Rip Curl, ont suivis avec des fleurs. Des surfeurs amateurs se sont joints à la cérémonie et tous se sont retrouvés en cercle au large, comme le veut la tradition, pour dire un dernier au revoir à Andy. Une cérémonie simple mais poignante et surtout pleine de respect envers celui qui restera comme l’un des plus grands surfeurs de l’histoire.
La cérémonie terminée, les surfeurs ont partagé un repas dans la plus stricte intimité. Seul Kelly Slater est ensuite reparti à l’eau, comme s’il voulait s’isoler.
Comme on pouvait si attendre, les surfeurs sont restés très discrets toute la fin de la journée. Michel Bourez s’est toutefois rendu à la salle de musculation de l’hôtel, afin d’y effectuer quelques exercices avec son préparateur physique.
Ce matin, les organisateurs décidaient de suspendre la compétition une journée supplémentaire, toujours en hommage à Andy. Un call est prévu demain matin…
Charles Dubré
trop bizarre de partir comme cela seul ds une chambre d’hotel une grosse pensée pr sa famille et c’est sur il va manquer au monde du surf.rip andy
Que dire…les mots sont vains dans ces moments là.Courage aux siens,et respect à la communauté surf pour sa belle solidarité.
Sans polémiquer et quelque soit les raisons de sa disparition,il me semble « léger » que l’asp laisse voyager seul un de ses membres à ce point malade…
Espérant que le mag sortira un HS dédié à Andy.
J’aurais une pensée pour AI et ses « admirateurs » français samedi…
Superbe témoignage Tourmente!
Quelle terrible nouvelle…quand je pense que j’ai échangé quelques mots avec lui il y a un mois à peine à Hossegor…
On compte sur surfsession pour nous sortir un numéro spécial AI.
Je ne pourrai malheureusement pas être de ceux qui lui rendront hommage ce w.e à Hossegor, j’espère qu’il y aura des reportages photos/vidéos pour nous faire partager ce moment sans nul doute trés émouvant.
Merci pour ton témoignage, « Tourmente », il mérite d’être lu.
ANDY
Javais encore à franchir les cent mètres qui séparaient le parking, où javais garé ma vielle 4L, de la dune qui surplombait locéan, comme les trois grandes pyramides de Gizeh ou le Kilimandjaro surplombent le monde. Jentendais un bruit que je connaissais par cur et qui me faisait penser que les vagues ce jour-là étaient dune qualité supérieure. Le gris miné du ciel sétirait jusquaux contreforts des Pyrénées et les volutes dansant dans lair réveillaient mon instinct de chasseur. Je scrutais le haut du promontoire sablonneux tout en accélérant le pas, persuadé que cette journée allait rester dans ma mémoire, telle un vieux refrain extraordinaire quon se répète sans cesse et quon chante à ses enfants pour être sûr quil va rester dans la famille. Je pouvais apercevoir lattroupement habituel des aficionados mais la troupe semblait cette fois plus nombreuse, plus dense. Jétais à peu près certain que parmi tout ces types se trouvaient des photographes parce que, de là où jétais, et en me rapprochant, je voyais leurs gros appareils tendus vers lhorizon comme des longues vues.
Il se passait quelque chose là-haut dextraordinaire que je devais rater pour rien au monde. Alors je me suis mis à courir, un peu comme jen ai lhabitude lorsque je sens que le vent vient de la terre, et que la marée est tout juste bonne pour le banc de sable. Mon cur sest mis à battre et ma foulée ma naturellement conduit au point culminant de la dune. Tous ces gens regardaient dans une seule direction et je me suis mis à faire pareil, galvanisé par le groupe.
Et alors alors jai vu ce que ma conscience a toujours du mal à admettre mais ce que ma mémoire est encore aujourdhui capable de me rapporter comme un chien fidèle, avec une acuité inaltérable. Jai vu ce type se tapait le plus long tube que jai jamais vu entre la plage de La piste et celle du VVF, avec une aisance quaucun autre devant moi na encore égalée, surfant comme un chat et suivant chaque remous, chaque mouvement chaque difformité de la vague comme si elle eut été créée pour et par lui. Jai vu ce gars-là franchir plusieurs sections installé plus profond quaucun autre au cur du monstre, et jai vu ce type surgir après le souffle des entrailles de la bête alors que tout le monde déjà portait son regard ailleurs, persuadé quil avait chuté, et ce type là, ce jour là, sappelait et sappelle encore dans le cur de millions de type comme moi, ANDY…ANDY IRONS.
Puissions-nous transmettre à tous désormais son souvenir.
Slater qui court pour un historique 10e titre, la fête sera quoiqu’il arrive gâchée, comment avoir le sourire face à un tel drame…