Pipeline, reefs, sunsets, girls, barrels, Black Shorts… Un abus d’anglicismes caractérisé qui résume pourtant toute l’ambiance du North Shore où se sont rendus les jeunes membres du team Volcom Europe et leur coach (pardon, entraîneur) Didier Piter. Une aventure que vous avez pu suivre dès le début sur surfsess.com, et dont voici l’acte final :
DIMANCHE 6 MARS:
Les vagues font 2 pieds (1m) mais le « trade wind » (vent d’est) s’est renforcé. S’il reste faible à modéré, tout va bien : les vagues tubent et il colle la planche aux pieds pour les airs en gauche. Mais lorsqu’il est soutenu, les gabarits légers reculent sur les gauches et de traîtres clapots peuvent sérieusement compliquer les drops à Pipeline. Situé dans le prolongement de Rocky point et Gas Chambers, Pupukea souffre moins du vent. C’est ici que le reef laisse place à de bons bancs de sable sur un kilomètre jusqu’à Pipeline. Ce sera notre option du jour. Les boys sont comme à la maison dans ces vagues de sable avec du courant, mais même à cette taille, les houles longues du pacifique réservent toujours des surprises.
La vague peut vraiment surprendre par sa puissance et envoyer de bons « slams » directement sur le banc de sable. Le retraité du World Tour, Pancho Sullivan, débarque chaud comme la braise, et manque de peu un rodéo flip. La session est pleine d’énergie. Pour rentrer à la base, les boys ont plus vite fait de se laisser « drifter » en prenant trois ou quatre droites le long du beach park jusqu’à Pipeline. Le premier arrivé aura le « shotgun » pour la douche extérieure chaude !
Cet après midi, le vent s’est encore renforcé c’est l’heure des devoirs pour « Marcel » et Angelo, tandis que William et Andy réparent leurs boards.
LUNDI 7 MARS :
La houle reste petite mais doit lever en fin de journée. C’est parti pour un petit tour à Waimea bay pour sauter du rocher et jouer dans le shore break avec un bodyboard.
Du haut de ses 5 mètres le rocher fait à peu près la hauteur d’une bombe au second reef à Pipe. Angelo fait honneur à son nom : il exécute un saut de l’ange parfait alors que William tente un « acid drop » avec le bodyboard. Après quelques sauts, Andy performe un rollo nickel dans le shore break, tandis que Marcel pose au fond de l’eau pour notre photographe. Juste derrière nous, la profonde et calme vallée de Waimea et ses arbres centenaires… Nous allons jeter un coup d’oeil à la reproduction d’un village hawaiien du 18e siècle. William paraît minuscule devant un arbre qui a du voir les débuts du surf hawaïen…
Retour à la base pour des tortillas. Le WT recommence à Snapper et la télé hawaïenne retransmet la compétition en direct. Toute l’équipe peut apprécier le live sur l’écran plat géant de la « Gerry Lopez house ». Visiblement inspirés par les prouesses de Taj, Parko, Jordy, Kelly, Wilko, les boys sont « on fire » pour la session du sunset à Rockies. Plus trop de touristes, il y a surtout les locaux et des petits du North Shore qui foncent sur le spot à la sortie de l’école (les horaires sont cool : les collégiens sortent tous les jours à 15 heures).
MARDI 8 MARS :
C’est encore petit, nous allons checker Log Cabins, un spot qui peut fonctionner comme Off the Wall suivant les mouvements de sables. Ça ne va pas le faire, les rochers sortent de partout. Donc pas le choix, on va entre Gas chamber et Rockies. C’est moyen mais c’est souvent le spot qui prend le plus de houle et la meilleure option pour prendre plein de vagues surtout quand on arrive à 5 sur le spot. Le vent qui souffle alterne nuages et grains avec des belles éclaircies. Cela produit une lumière magique…Pendant que les garçons tentent des airs, le « Rainbow State » ne failli pas à sa réputation, offrant un magnifique arc-en-ciel. Puis c’est le retour au « Château » pour voir les finales à Snapper. Kelly a encore calmé les jeunes…
MERCREDI 9 MARS :
C’est le dernier jour. Le swell que l’on attendait tant n’est pas là. D’après les bouées à Kaui, la houle lève à 8 pieds, 16 secondes. Elle devrait arriver sur Oahu vers 16 heures et nous devons partir vers l’aéroport à 18H30. C’est normalement suffisant pour un joli Pipe, mais avec tous ces jours de houle de Nord et d’Est, une bande de trente mètres de sable s’est avancée vers le pic du Pipe. Super dangereux car il y a un gros backwash. Nous sommes en stand-by pour la houle ! En attendant tout le monde fait les bagages et nettoie la maison. Nous sommes prêts à partir mais tout le monde a gardé une planche et un board short de côté au cas où, pour une dernière session. A 17 heures, il faut se rendre à l’évidence, la houle est là, mais le Pipe ne veut pas tuber. Ce sera pour demain sans nous lorsque tout le sable aura dégagé vers Sunset… Andy et Marcelino en prennent une dernière pour la route à Rockies…
C’est l’heure de dire au revoir à Andrew et nos hôtes hawaïens. Tai a le mot de la fin, celui duquel il faut se souvenir quand on vient ici : « Respect this place and have fun ! That’s what it is all about. We are so lucky to have this, all of us ». Les boys ont compris la leçon et veulent tous revenir l’an prochain.
Au-delà des vagues, le North Shore est une expérience unique. C’est à la fois une belle leçon d’humilité et de respect, mais aussi le meilleur endroit pour situer ses propres limites, les repousser, et s’affirmer en surf.
– DIDIER PITER –
Ces vents d’est dont tu parles, il me semble qu’on peut également les nommer « alizés » à Hawaii, comme aux Antilles (en anglais, « trade winds » car c’était le sens du commerce, d’est en ouest). A confirmer. En tout cas, super reportage, très belles photos.
@Glen Je vois que Bernard Pivot est dans la place ! Merci pour ces corrections…
« Le swell que lon attendait tant nest pas la »
c’est « là » et pas « la » re re bonne soirée ! =D