Hawaï ne faisant pas exception, l’économie essentiellement dépendante du tourisme se porte mal. Elle est l’une des plus durement touchées des États-Unis. Selon les données fédérales, environ 25% de la population active serait au chômage contre 2% l’an passé. Alors que la réouverture de l’île a été repoussée à deux reprises aux cours de ces six derniers mois, le gouverneur hawaïen David Ige a décidé que le moment était venu de la rouvrir afin de relancer l’économie.
« Nous pensons que nous ne verrons pas une grande augmentation initiale du nombre de visiteurs qui viennent ici, mais nous espérons que nous pourrons lentement relancer notre activité en ramenant les visiteurs transpacifiques sur nos îles« , a-t-il déclaré à Spotlight Hawaii.
Actuellement, toute personne désirant se rendre à Hawaï doit respecter une quarantaine de 14 jours.
Afin de trouver un juste équilibre entre la sécurité des habitants et la venue de touristes, le gouverneur a annoncé qu’à partir du 15 octobre les voyageurs pourraient contourner cette quarantaine de 14 jours s’ils peuvent attester d’un test COVID-19 négatif jusqu’à 72h avant leur arrivée. En revanche, la quarantaine est maintenue s’ils choisissent au cours de leur visite de se rendre sur d’autres îles que celle sur laquelle ils sont arrivés. Le gouverneur a précisé qu’il rencontrait actuellement les maires des comtés pour réfléchir à une mise à jour des « plans inter-îles ».
Cette décision ne fait cependant pas l’unanimité, notamment auprès de plusieurs maires et responsables communautaires hawaïens. Les législateurs de l’État ont de ce fait écrit une lettre ouverte au gouverneur Ige. Ils partagent notamment les inquiétudes de scientifiques qui pensent que « le test de 72
heures avant l’arrivée et le contrôle de la température à l’arrivée ne
permettront pas de contrôler correctement les voyageurs infectés et
attraperont moins de 60 % des voyageurs qui se rendent dans nos îles…
si un résident a attrapé ce virus trois jours avant le test, il a
presque 100 % de chances d’être un faux négatif« .
Comme solution, ils proposent un système de test multiples. Les arrivants seraient soumis à une quarantaine de six jours à leur arrivée puis seraient autorisés sous réserve d’un résultat négatif après un test effectué sur l’île le sixième jour. Ils suggèrent également que des tests secondaires soient administrés à leur arrivée sur les îles.
Le lieutenant-gouverneur Josh Green s’oppose à cette proposition. Selon lui, ce fonctionnement dissuaderait les voyageurs de se rendre à Hawaï, la majorité de ces derniers restant sept à huit jours sur les îles. « S’ils sont testés positif le quatrième jour, que se passe-t-il ? »
a-t-il demandé. « Ils doivent rester ici et se mettre en quarantaine
pendant deux semaines, avec toute leur famille dans un hôtel à leurs propres frais. Pensez-vous qu’ils vont accepter
cela ?« .
D’autre part, le lieutenant-gouverneur a affirmé que l’État d’Hawaï n’avait pas assez de tests pour pouvoir effectuer ces tests secondaires. Les tests possédés étant réservés en priorité aux résidents, aux premiers intervenants et aux foyers de contagion.
>> Par Flora Etienne