« J’ai reçu ce matin un email du service de l’Olympic Broadcasting Service (OBS) qui confirmait que j’allais à nouveau commenter les Jeux Olympiques en 2024. Je l’avais fait pour Tokyo et c’était génial. » Ces mots, ce sont ceux de Barton Lynch, champion du monde de surf 1988. Après 15 années sur le Tour, l’Australien a côtoyé le monde du surf sous bien des formes, et c’est notamment en tant que commentateur qu’il se révèle le plus. Alors que l’annonce de son rôle majeur aux jeux Olympiques de surf Paris 2024 lui avait été faite le jour de notre interview (fin d’année 2023), c’était l’occasion de le question sur ce rôle de speaker, qu’il affectionne particulièrement.
Surf Session – On t’a entendu au micro de différentes compétitions (WSL, ISA…) ! Parle-nous de cette expérience-là ?
Barton Lynch – « J’adore ça. J’ai l’impression que je suis fait pour ça, que je suis né pour ça. Commenter pour moi est quelque chose de simple. Je ne sais pas ce que je vais dire à l’avance, je ne m’entraine pas, j’éclaire ce que je vois et parfois après coup je ne me rappelle pas de ce que j’ai dis, je suis simplement là dans le moment.
Quand je commente, j’ai une idée de ce qu’il va se passer ensuite alors que quand j’écoute les commentateurs ce n’est pas le cas pour beaucoup. Quand je regarde des moments historiques, notamment sur la WSL depuis qu’on m’a retiré ce rôle, je vois des choses qu’ils ne mentionnent même pas. C’est dommage car je pense que je suis fait pour ça, parfois je regarde des choses que je ne commente pas et je sais ce que je dirais, j’aimerais pouvoir le partager avec les gens et ce n’est pas le cas pour des raisons politiques, ce qui est décevant pour moi. En revanche je suis reconnaissant envers les ISA, qui m’emploient car ils pensent que je suis la bonne personne pour le job. Je pense que le rôle de commentateur est le bon endroit pour moi.
D’où te vient cette habileté ?
Quand j’étais enfant et que mon père est décédé, ma mère a déménagé dans les terres, à 10 kilomètres de Manly. J’ai réalisé après 6 mois où était les vagues et que je pouvais faire du stop. Tous les jours je descendais de 4 voitures d’inconnus, un aller-retour avant l’école et un aller-retour après l’école. Je voulais que ces automobilistes passent un bon moment, qu’ils me prennent en stop la fois suivante. Je montais dans la voiture et je leur racontais mon histoire, mon rêve de devenir surfeur professionnel et c’est comme ça que j’ai appris à parler, en les divertissant. Qui aurait cru que 40 ans plus tard ce serait une compétence et que je serais commentateur, à utiliser ce que j’ai appris dans ces voitures en faisant du stop ?
Que retires-tu aujourd’hui de ton parcours ?
Personne ne connait son parcours ! Me voilà à 60 ans, avec un jeu vidéo qui porte mon nom, à commenter les Jeux Olympiques ! Je suis reconnaissant de tout ce que le surf m’a apporté et m’a permis de faire de ma vie. C’est incroyable à mes yeux. De pouvoir le partager, c’est de là que mon excitation et ma joie viennent, tout est parti du fait de glisser sur des vagues. »
En anglais sur la chaîne des Jeux à l’international, c’est donc la voix du créateur du Blast Off que l’on entendra commenter les vagues de nos qualifiés, Kauli Vaast, Vahine Fierro et Johanne Defay.