cbdMD XXL Award : le record du monde pour Maya Gabeira
Le coup de gueule de Justine Dupont.
10/09/2020 par Marc-Antoine Guet
On a d’abord eu envie d’écrire comme chapô : dégoutés. Dégoutés par la WSL et pour Justine Dupont qui, après des jours et des semaines interminables d’attente, voit le record du monde à nouveau repartir chez la Brésilienne Maya Gabeira. Puis, on s’est dit que ce chauvinisme serait manquer de respect à la Brésilienne qui ne l’oublions pas, a quand même réalisé une performance magistrale.
Car quand on est journaliste sportif, on est passionné d’histoires et d’exploits sportifs. Comme tous passionnés de sport, on est en recherche perpétuelle de frissons, d’émotions, d’adrénaline. Ce qui nous amène malgré notre chauvinisme avoué et difficile à cacher, à souligner avant toute chose, la performance incroyable de Maya Gabeira à Nazaré qui, avec une vague estimée officiellement à 22,5 mètres, décroche un nouveau record du monde. Record du monde qu’elle détenait déjà jusqu’à présent (20,7 mètres). Chapeau madame ! Vous entrez un peu plus dans l’histoire.
Mais d’un autre côté, comment ne pas être déçus de voir ce trophée échapper à la Française, elle qui le méritait tant. Alors oui nous ne faisions pas partie du jury qui a décidé qui de Maya Gabeira ou Justine Dupont allait décrocher le World Record (les détails en bas de l’article). Mais cela ne nous empêche pas d’avoir un avis. Un avis qu’on ne partage apparemment pas avec eux.
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À nos yeux, Justinedevaitgagner. Comment d’ailleurs peut-elle être récompensée du Ride of the Year et de la Performance of the Year sans avoir le record du monde décerné à Maya Gabeira ? Ce n’est pas logique. Serait-ce de la compensation pour ne pas lui avoir attribué le record du monde ? On est en droit de se poser la question. Celle-ci comme mille autres d’ailleurs qui se bousculent dans notre tête en ce moment. Pourquoi par exemple a-t-on refusé à Benjamin Sanchis sa fameuse vague de « 100 pieds » en 2014 pour la simple raison qu’il n’avait pas terminé le ride ? La vague n’avait pas été homologuée par la WSL pour cette raison. Celle de Maya Gabeira elle, l’est. Incompréhensible.
Mais viendra plus tard le temps de l’analyse à froid.
Car il y a quelques heures, la WSL a bien annoncé que c’était Maya Gabeira (Rio de Janeiro, Brésil) qui avait remporté le cbdMD XXL Award de la plus grande vague, établissant par la même occasion, un nouveau record mondial de la plus grande vague jamais surfée par une femme. Maya verra (une nouvelle fois) son nom apparaître dans le GUINESS BOOK à la page « plus grande vague surfée par une femme ».
Une vague mesurée officiellement à 73,5 pieds (22,5m), venant battre son propre record du monde précédent établit lui à 68 pieds (20,7m).
Réactions
Maya Gabeira – « Cette vague a eu lieu pendant le WSL Nazaré Tow Surfing (11 février 2020) et bien que je ne sois pas une personne compétitive, j’étais dans la zone ce jour-là et plus courageuse que j’ai l’habitude de l’être (…) J’ai pris plus de risques que je ne le fais habituellement. Quand j’ai lâché la corde, j’ai eu le sentiment que c’était peut-être la bonne, mais je n’en étais pas sûre. La vitesse était très élevée, mais le bruit que la vague a fait quand elle s’est brisée m’a fait réaliser que c’était probablement la plus grosse vague que j’avais jamais surfé. Pour moi, c’était l’aboutissement d’un rêve que j’avais fait il y a des années, mais ce n’était pas quelque chose de réaliste. C’est un sport extrêmement dominé par les hommes et il est assez rare qu’une femme puisse le représenter ».
Le communiqué officiel de la WSL relate que MayaGabeira aura décroché ce record du monde pour moins d’un mètre (2-3 foot), faisant de cette lutte avec Justine, « la plus serrée de l’histoire »…
« Je suis une grande fan de Justine (Dupont) et de ce qu’elle a fait à Nazaré », a ajouté Gabeira. « Je pense que c’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai continué à me surpasser. J’étais sur le point de prendre ma retraite il y a quelques années, puis j’ai vu son évolution et j’ai pensé que je devais la suivre pendant quelques années encore. Je ne m’attendais vraiment pas à aller plus loin ou à quelque chose comme ça, mais j’ai continué à avancer et à profiter de mon séjour à Nazaré et cette vague, bien que terrifiante, était assez spéciale ».
Difficile quand même à avaler pour Justine Dupont qui pourra néanmoins se consoler avec sa double victoire dans les catégories Ride of the Year et Performance of the Year.
« Cette vague était vraiment spéciale et tout le monde m’a dit que cette vague était vraiment spéciale » a précisé Justine. « Tout a rendu cette vague spéciale et le fait que toute la communauté en parle comme ça a été une grande récompense. Il ne s’agit pas d’une performance pour une femme mais d’une performance pour un surfeur. Le fait que Kai (Lenny) et Lucas (Chianca), les meilleurs de la discipline, aient voulu surfer cette même vague veut dire beaucoup, et j’étais dessus. Donc je suis vraiment contente. Décrocher le Ride de l’année signifie que j’avais la meilleure ligne possible sur une vague géante et que j’ai réussi ».
C’est pourquoi la WSL a jugé important de « faire examiner » les données et les vagues par une équipe scientifique « indépendante ». Cette équipe était composée de membres de l’équipe scientifique de WaveCo (ingénieurs qui ont participé à la création de la piscine à vagues de Kelly à Lemoore), mais aussi des membres de la Scripps Institution of Oceanography et du département d’ingénierie aérospatiale et mécanique de l’université de Californie du Sud.
L’analyse (selon la WSL) était basée sur l’imagerie vidéo et photo, l’emplacement des caméras, les paramètres des objectifs des caméras et les conditions environnementales, y compris les marées, la lumière du soleil et la configuration des vagues.
Des équations de collinéarité ont été utilisées pour transformer les coordonnées de l’image en coordonnées réelles basées sur des estimations des paramètres géométriques, y compris la hauteur de la falaise de Nazaré. En outre, des points de référence fixes dans l’imagerie, y compris la hauteur des surfeurs, les dimensions des planches de surf et des jet-skis et les hauteurs d’accroupissement estimées, ont été utilisés dans les calculs scientifiques.