"Je n’ai jamais affirmé que la vague faisait 100 pieds."

Dans la course à la plus grosse vague, GMac n’a pas toujours eu la meilleure réputation. Peu avant sa vague à Nazaré cette année, c’était à Cortez Bank qu’il était mis sous le feu des commentateurs, pour avoir “taxé” Greg Long et éventuellement provoqué l’accident du Californien. Cette fois, c’est bien McNamara qui se retrouve lui-même piégé à l’intérieur, non pas d’une vague, mais d’une controverse sur la légitimité de sa vague, un peu vite annoncée à 100 pieds (30 mètres). Dépassé par les médias, qui se sont emparés de ce compte rond magique, véritable machine à buzz, McNamara prend ses distances avec ce record acclamé avant même d’avoir été officiellement décerné par le Guinness Book.

Jeudi dernier, une nouvelle interview de l’intéressé lui donne l’occasion de calmer le jeu. Nous nous sommer permis de retranscrire certains des propos de GMac donnés à Epic TV :

“La vague que j’ai prise il y a deux ans demeure le meilleur souvenir que j’ai de Nazaré : elle était si parfaite et si grosse. La vague de cette année était bumpy, avec un drop plus long, mais la vague cassait à peine. Du coup, c’est un peu bizarre, je ne sais pas vraiment quelle taille elle faisait, mais j’avais la sensation qu’elle était plus grosse.”

“Je n’ai jamais déclaré que la vague faisait 100 pieds. […] Le début de la vague que l’on voit en photo partout dans le monde était deux fois plus gros.”

“Nazaré est un endroit surprenant : parfois la houle double d’elle-même et tu te retrouves au bottom avec un mur énorme qui se dresse devant toi, l’eau est aspirée et ça devient vraiment vilain, alors que sur une autre vague, le mur lève parfaitement, tout smooth.”

“La houle était sans aucun doute plus grosse que ce qu’annoncé sur les relevés météo. En tout cas, j’avais vraiment le sentiment que c’était plus gros.”

“Tout le monde mesure les vagues d’une façon différente et, par conséquent, il est difficile de vraiment donner une taille, d’autant que tu ne sais jamais vraiment dire où se trouve le bas de la vague.”

“Pour mesurer la taille, ce qu’on fait c’est qu’on prend la taille du surfeur en action, disons 1m50, et on regarde combien de fois on peut placer ce bonhomme sur la vague. Mais comme je disais, le plus dur est toujours de déterminer précisément où se situe le bas de vague.”

Il est également bon de préciser comment fonctionne le Guinness Book dans l’attribution de ces records. Pour trouver un jury d’experts, ce n’est pas vers des huissiers de justice que se tourne la vénérable enseigne, elle a décidé de confier la mission à des spécialistes du surf et de la météo surf. Et qui de mieux placé que les juges des Billabong XXL Global Big Wave Awards ? Si leur expertise ne peut être remise en question, c’est leur indépendance qui soulève des questions chez certains, comme le docteur Miguel Moreira de la School of Human Kinetics à Lisbonne, qui se demande s’il s’agit d’un bon choix de transférer cette compétence à des personnes en relation avec une compétition sponsorisée par une marque et qui offre des récompenses financières aux vainqueurs.

Mais la question principale demeure à propos de la vague de GMac : comment mesurer une vague qui n’a pas pas déferlé ? De l’avis même de Bill Sharp, directeur de compétition du Billabong XXL : “bonne question”. On est pas rendu !

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