Le who’s who du surf de gros était réuni hier à Nazaré pour un Big Wave Challenge qui ne se disputait pas dans les vagues de Praia de Norte mais dans les confortables fauteuils de la salle accueillant cette cérémonie de prix s’inscrivant dans la lignée des XXL Awards. Après une première édition où Justine Dupont avait tout raflé, l’évènement revenait avec 150 000 dollars de prix montrant le regain d’intérêt pour le surf de gros, même si personne ne s’aventure dans des vagues de plus de 10m par simple appât du gain.
La décision d’organiser l’événement à Nazaré a été rapidement justifié par les prix des plus grosses vagues de l’année. Chez les femmes toutes les nominations venaient du spot portugais, et profitant du congé mat’ de Justine Dupont, c’est Michelle Des Bouillons qui l’emporte devant Joana Andrade et Laura Lou Crane. Coté homme, à peine plus de suspens, puisque Lucas Chianca trustait 2 des 3 nominations avec des vagues à Nazaré. Les juges ont préféré Chumbo en gauche que Chumbo en droite mais c’est bien lui qui charge le plus gros. L’autre nommé ne repart pas bredouille puisque Steve Roberson prend le prix du ‘Young Gun’ après s’être fait tracté sur la plus grosse vague de la saison hawaïenne à seulement 16 ans.
Il y a avait plus de diversité dans les nominations de la plus grosse vague surfée à la rame. On a vibré en revoyant les drops de Domi Charrier à Punta de Lobos et Corrie Gray à Waimea Bay, mais c’est Katie McConnell qui l’emporte en remettant Todos Santos sur la carte. Coté homme il y avait du Dungeons avec Grant Baker, et du Mavericks avec Alo Slebir et Jojo Roper. C’est ce dernier qui l’emporte avec un take-off non seulement énorme, mais compliqué par le temps passé dans la lèvre avant d’engager sa descente infernale.
Voilà l’occasion de parler de ceux pour qui cela s’est moins bien passé… On a récemment revu les pire wipeouts de l’histoire du surf de gros. Cette année, ça sautait dans les marches à Shipstern, et basculait ou partait en roulade à Mavericks. Que des horreurs, mais la pire a été accordée à un Trevor Carlson qui a bien souligné que c’était le prix que personne ne voulait gagner.
A l’inverse qui ne voudrait pas prendre la vague de l’année ? Le « Ride of the Year » est cette fois pour Soli Bailey et son barrel à Cloudbreak. On le sentait dès qu’on a vu les images de cette session du 7 mars, ce tube interminable avait quelque chose de spécial ! Une vague qui faisait partie, comme la vague d’Albee Layer également nommée, des 5 vagues inoubliables filmées parfaitement par Tucker Wooding. Le réalisateur en profite pour glaner le trophée de « Videographer of the year , tandis que le photographe Fred Pompermayer était remercié pour sa contribution générale au sport.
Chez les femmes personne n’a fait mieux que le long tube de Bianca Valenti at Puerto Escondido en juin dernier. Laura Enever était pourtant doublement nominé pour un laybayck tube à Teahup’o et une vague folle à Shipstern alors qu’elle venait juste de prendre un gros wipe-out. Un engagement et une polyvalence qui n’a pas échappé au jury puisque c’est elle la « Surfeuse de l’année ».
Et le « surfeur de l’année » c’est encore Nathan Florence chez les hommes. L’hawaiien a failli refaire le coup gagnant de l’an dernier et reprendre le Ride Of The Year en se calant à nouveau au plus profond du tube de Mullaghmore. Il y a aussi cette vague à Cloudbreak où il traine son cul dans la paroi pour se caler dans un tube tellement énorme qu’il doit ensuite lever les yeux au ciel pour en apercevoir le plafond. Une belle année pour les Florence, une belle année pour le surf de grosses vagues !