Bonus 296 : Le webcast selon Franck Lacaze

En bonus de l'article "La quête du live", paru dans le numéro de mars, l'une des voix du webcast français nous donne son point de vue sur l'évolution du live.

08/03/2012 par Surf Session

« Que penses-tu de l’évolution du live à travers les années, toi qui as connu l’époque des gants fluos ?… Et dans quel sens doit-il évoluer dans le futur ?

Les progrès des webcasts sont très nets. Lorsque je commentais mes premières compètes en 2006, on avait droit à deux caméras posées sur la plage, quelques ralentis et la traditionnelle interview d’après série. Point.

Aujourd’hui les productions proposent une multitude d’angles de caméra : au moins deux plans sur l’action shootés depuis la plage, de plus en plus souvent des images ramenées du line-up depuis un jet-ski, une ou deux caméras HF qui se concentrent sur les ambiances : la plage, les spectateurs, les athlètes, etc. Et parfois, comme je l’ai vécu lors de l’US Open à Huntington Beach, une caméra embarquée sur un ballon dirigeable qui ramène une vue aérienne de toute la zone de compétition… Mais là, on est aux USA et les moyens de production sont exceptionnels ! Les ralentis sont également de meilleure qualité aujourd’hui avec parfois des caméras “loupes“ comme celles que l’on retrouve sur le foot ou le rugby.

La réalisation propose de plus en plus de petits sujets (interviews, portraits décalés, résumés de séries, etc.) afin de rythmer la retransmission ; du coup on ne s‘emmerde plus lorsqu’il y a des accalmies ou des temps morts. Et puis il y a aussi la qualité du streaming qui a énormément évolué et qui, grâce à des débits plus importants, permet d’avoir une qualité d’image proche de la HD. Sans oublier les interfaces vidéo qui permettent aujourd’hui d’accéder aux moments clés de chaque série en un clic de souris. Bref, ce qui est proposé aujourd’hui aux fans de surf n’a plus rien à voir avec ce qu’on leur offrait aux débuts. On peut difficilement s’ennuyer devant une compète de surf aujourd’hui… sauf si les commentaires sont affligeants, mais on peut toujours couper le son.

Quant à l’évolution souhaitée, techniquement je ne sais pas précisément. Peut-être des palettes graphiques pour disséquer les vagues, les manoeuvres ou les stratégies des surfeurs ? Cela apporterait énormément, c’est sûr ! Mon souhait en tant que commentateur – et celui de la majorité des surfeurs français : qu’il y ait du français sur toutes les épreuves ASP, sur le World Tour et les circuits Prime, juniors, féminins et masculins. Le surf français le mérite…

 

Où en est le webcast français ?

Il est mal en point malheureusement. En 2006, une majorité de compètes de l’ASP World Tour étaient commentées en français parce que les principaux acteurs de l’industrie surf jouaient le jeu. C’était le cas des épreuves de la Gold Coast, de Bells Beach, Teahupoo, J-Bay, Hossegor et Mundaka. Cela a duré jusqu’en 2009. Et puis il y a eu la crise, le terme générique pour justifier les coupes budgétaires qui ont conduit certaines marques à sacrifier le français sur la plupart des webcasts. J-Bay d’abord, puis Mundaka, puis Tahiti – où l’on parle français pourtant – puis Bells Beach, le Portugal, etc. Le summum restera quand même le Pipeline Masters 2011 où, certes il n’y a jamais eu de commentaires en français auparavant, mais qui était tout de même décliné – un an après la victoire historique de Jérémy Florès – en anglais et en portugais, mais aussi en japonais et en espagnol…

À l’arrivée, il n’y a plus que les épreuves parrainées par Quiksilver qui retransmettent encore en français. Et l’US Open l’an passé qui, pour la première fois sur le sol US et sous l’impulsion de Nike a décidé de mettre en place une retransmission francophone.

Le constat est donc alarmant : alors qu’on a quatre surfeurs francophones sur les World Tour féminins et masculins en 2012, et d’immenses talents sur les circuits Prime et Junior on a de moins en moins de commentaires en français à proposer aux fans de surf qui sont pourtant de plus en plus nombreux. Tous ne maîtrisent pourtant pas l’anglais ou le portugais. Espérons simplement qu’avec la reprise économique, les marques de la surf industry n’oublieront pas la francophonie du surf… Et accessoirement ce que la France a apporté à leurs chiffres d’affaires.

 

Le surf à la TV, tu en penses quoi ?

On ne peut que s’en féliciter ! Donner plus de visiblilité à cette magnifique discipline ne peut être que bénéfique. Pour tous les passionnés bien sûr, mais à tous les surfeurs à qui une exposition plus large rendrait bien service. Le surf est l’un des sports les plus télégéniques lorsque les conditions s’y prêtent. En revanche, la compétition dans son format actuel l’est beaucoup moins : trop de temps morts, pas assez d’action pour un support qui a besoin de mouvement et de rythme. En cela, la télé ne se substituera jamais aux webcasts sur lesquels se retrouveront toujours les plus accrocs.

Mais des émissions quotidiennes ou hebdomadaires qui montrent des résumés de compètes, des portraits de rideurs, des surf trips, voire même des talk shows comme celui qu’a initié JP Mothes sur Eurosport en marge du dernier Pro France, il en faudrait plus. Attention cependant de ne pas proposer de la “soupe“ avec des commentaires lénifiants. Attention aussi au clientélisme. Le surf à la télé doit rester indépendant vis-à-vis de tel ou tel annonceur et veiller à rester pointu tout en restant accessible pour ne pas noyer les néophytes.

Un délicat équilibre à trouver, mais sans lequel il sera impossible de réunir à la fois les afficionados et une audience plus “mainstream“…»

Retrouvez le sujet “La quête du live”, dans le Surf Session de mars, actuellement en kiosque.

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3 commentaires

  • moskova
    9 mars 2012 13h57

    Résumons le Live Français: a chaque fois ils ne peuvent pas s’empêcher de faire de la pub pour leurs pote (Mokova ou le RockFood). On rajoute le père Flores (entre autre) qui manque d’objectivité et la boucle est bouclée

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  • Laurent ile de la Réunion
    8 mars 2012 15h43

    Un spécial salut à Franck, qui ne me connait pas, mais dont j’ai une image de lui gravée en tête…c’était dans les années 80, je surfais au VVF souvent et ce jours là j’avais remarqué ce marmaille qui prenait des supers vagues en morey…et notamment une vague où il me passa à coté….je sais pas pourquoi j’ai cette image de lui en tête depuis toutes ces années…Donc Salut Franck ! 🙂

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  • fanf
    8 mars 2012 10h31

    Ola web speaker
    Que devient tamaroa mac Comb ?????
    Il a totalement disparu des radars

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