L’affaire agite le microcosme du surf français depuis quelques jours : la condamnation de Charly Martin par la justice écossaise suite à une altercation avec des locaux et un port d’armes injustifié (en l’occurrence un couteau de table) en avril dernier à Thurso pendant la O’neill Coldwater Classic.
Révélé sur le site web de la BBC, ce qui n’était au début qu’un faits divers a pris de l’ampleur, au point de pousser il y a quelques jours le sponsor majeur de Charly Martin, Nike, à l’expulser du team.
L’annonce de cette expulsion mardi 18 octobre (une fois encore sur le site web de la BBC) provoque depuis une véritable polémique, dépassant complètement l’intéressé.
Assumant, mais regrettant, ses actes, Charly Martin a décidé de donner sa version des faits, dans l’attente de voir l’affaire se calmer, mais aussi retrouver rapidement un sponsor et ainsi continuer sa carrière de surfeur professionnel. Voici ses mots :
« Je fais suites aux récentes déclarations qui ont circulé sur la toile, et qui ont fait parler dans le microcosme du surf, concernant la rupture du contrat qui me liait à mon sponsor principal Nike 6.0 jusqu’en décembre 2012.
Ces quelques mots sont destinés à donner ma version des faits afin que chacun puisse en tirer les conséquences qu’il voudra en connaissance de causes.
En avril dernier, lors du WQS 6 étoiles à Thurso en Écosse, après une 9éme place et un joli parcours, je suis sorti en ville boire un verre avec mes amis.
En sortant du bar, nous avons été invités au domicile d’un local des lieux pour poursuivre la soirée. Sur place nous avons été pris à partie par une quinzaine de personnes. Après avoir essuyés quelques coups, nous avons tenté de nous échapper comme nous le pouvions. Arrivés à la résidence-hôtel où nous logions, nous avons constaté qu’un de nos amis n’était toujours pas revenu. Après avoir attendu quelques minutes dans ma chambre, à la fois inquiet et paniqué, j’ai décidé de retourner sur les lieux de l’agression pour tenter de trouver ce dernier. Par peur et sans réfléchir, j’ai pris un couteau qui se trouvait dans notre appartement.
Une fois à l’entrée du quartier où nous avions perdu notre ami, j’ai été une nouvelle fois agressé par une dizaine de personnes. J’ai fui et sur le chemin du retour j’ai croisé une voiture de police vers laquelle je me suis précipité pour leur expliquer la situation. En voyant leur réaction, j’ai préféré leur dire que j’étais en possession d’un couteau.
Ce fut le début du cauchemar : après avoir passé le reste de la nuit en cellule, j’ai été aussitôt présenté au tribunal pour répondre de l’acte « de possession illégale d’arme blanche ».
Sur les conseils d’un avocat commis d’office, j’ai plaidé non coupable et me suis vu convoqué pour une nouvelle audience dont la date fut repoussée à de nombreuses reprises, avant d’être finalement fixée au 28 Septembre 2011.
Date à laquelle, sur les conseils du service marketing de Nike Europe, je me suis présenté devant le tribunal accompagné de ma mère,et ce malgré les risques encourus, à savoir une peine de 12 mois d’emprisonnement et 5000 livres d’amende.
Après quelques minutes de délibération, le juge ayant bien cerné les circonstances de l’agression et connaissant le quartier réputé « mal famé » de mon agression, décida de réduire ma condamnation au paiement d’une amende de 500 Livres.
Dés mon retour en France, réjoui de voir enfin le bout du tunnel, j’ai prévenu les membres du service marketing de Nike Europe de la fin de cette affaire. Ils ne m’ont fait part d’aucune réaction particulière, jusqu’à ce fameux article paru sur le site de la BBC retranscrivant les faits. Suite à cela le service marketing de Nike Europe a décidé de mettre fin à notre collaboration.
Je reconnais entièrement ma faute dans cette affaire et j’en assume les conséquences. Je comprends la décision de Nike, mais elle me laisse tout de même un goût amer.
J’espère que cette histoire permettra aux jeunes sportifs, qui comme moi voyagent toute l’année avec très peu de soutien et énormément de pression sur les épaules, de ne pas commettre ce genre d’erreur.
Je souhaite m’excuser auprès des personnes qui me connaissent et me soutiennent depuis de nombreuses années, mes partenaires, mes amis et surtout ma famille que j’aime et qui compte énormément pour moi.
J’espère qu’ils comprendront le véritable enjeu médiatique de cette affaire, je souhaite conserver mon image de jeune espoir du surf mondial.
Je ne renie en aucun cas les bons moments passés sous les couleurs de Nike 6.0 et notamment mon titre de champion d’Europe junior ASP en 2010
Quoiqu’il en soit mon objectif reste inchangé: me qualifier sur le World Tour avec à mes côtés, une vraie marque de surfwear sur laquelle je pourrai compter dans les victoires comme dans les défaites.
Ma rage de vaincre est plus forte que jamais, j’ai entendu dire que ce qui ne tuait pas rendait plus fort… »
Charly Martin